Accueil

«Pourquoi ne pas chiffrer les objectifs de durabilité à atteindre»

Temps de lecture : 2 min

Lors de la présentation des résultats du suivi de la durabilité du secteur laitier, Jean-Pascal van Ypersele, professeur à l’Université catholique de Louvain et vice-président du GIEC de 2008 à 2015, a resitué le rôle de l’élevage laitier dans le changement climatique et a donné quelques pistes d’amélioration de sa durabilité en Belgique.

Autant que l’aviation internationale

Il rappelle tout d’abord que, d’après la FAO, le secteur laitier contribue à 2,7 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre auxquelles il faut ajouter 1,3 % si on considère également la viande « associée ». Soit au total 2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre, c’est-à-dire à peu près autant que le secteur de l’aviation internationale.

« Dans les régions à prairies tempérées, chaque kg de lait (à l’échelle statistique) équivaut 1,5 kg CO2eq, dont environ 50 % de méthane, 30 % de N2O (hémioxyde d’azote) et 20 % de CO2. Le gaz numéro 1 associé à la production laitière est donc le méthane », précise-t-il. « En Europe, il faut également tenir compte de 90 g CO2eq/kg de lait issus des émissions associées au tourteau de soja importé d’Amérique latine (4.8kgCO2eq/kg) »

Opportunité manquée

Il se montre positif face aux progrès réalisés chez nous mais dispense néanmoins quelques conseils. « Comme le rapport de durabilité le montre, de sérieux progrès ont été enregistrés en termes d’empreinte environnementale par kg produit (gaz à effet de serre, eau, déchets…). Néanmoins, on pourrait encore faire mieux en déterminant des cibles quantifiées à atteindre pour certains objectifs de développement durable. Des progrès pourraient également être faits dans des domaines tels que l’alimentation des vaches, le développement de la biométhanisation et la réalisation d’audits énergétiques dans les exploitations. Pour ce dernier point, il s’agit clairement d’une opportunité manquée car ces audits permettent de déterminer les domaines sur lesquels on peut agir le plus efficacement pour diminuer sa consommation d’énergie et donc également faire des économies ».

A lire aussi en

Voir plus d'articles