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Quelles agricultures pour demain?

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Face à ces résultats, Luc Pussemier, expert international en évaluation des risques sanitaires et environnementaux, n’a pas manqué de rappeler quels sont les chantiers prioritaires en vue d’accroître la durabilité des exploitations agricoles belges.

Ainsi, selon lui, le pilier économique ne peut être amélioré qu’en créant davantage de valeur ajoutée, tant pour les productions végétales qu’animales. Et de préciser : « La qualité doit primer sur la quantité et plusieurs leviers permettent d’y arriver ». Ainsi, favoriser une alimentation animale diversifiée permet d’augmenter la qualité de la viande. De même, fournir aux animaux une alimentation sélectionnée (lin ou colza, par exemple) permet d’enrichir la viande en oméga-3 essentiels à la santé humaine.

Concernant le pilier environnemental, il cible, tout comme les agriculteurs, une réduction de la dépendance énergétique. « La biométhanisation à la ferme ou l’utilisation des techniques culturales simplifiées, permettant de réduire la consommation de carburant, figurent parmi les solutions qui se présentent aux agriculteurs. » Augmenter le bien-être animal ou favoriser les mesures agro-environnementales en sont d’autres.

Enfin, l’amélioration du pilier social passe par l’ouverture, la communication et la transparence. « Des initiatives telles que les journées fermes ouvertes ou la vente directe doivent se poursuivre, voire s’intensifier », insiste-t-il.

Cohabiter sans s’opposer

Toutefois, l’expert ne plaide pas pour un modèle agricole en particulier : « Plusieurs modèles peuvent cohabiter, sans s’opposer, et apporter davantage de durabilité ».

Ainsi, si l’agriculture biologique est souvent mise en avant et permet de réduire les consommations d’intrants et de produits phytosanitaires, d’autres modèles ont également leur rôle à jouer en matière de durabilité, y compris d’un point de vue écologique. « Le bio connaît également des limites. Qu’en sera-t-il de sa durabilité économique si la demande des consommateurs est inférieure à l’offre ? », ajoute-t-il.

« La durabilité sociale ne peut être atteinte que par l’ouverture, la communication et  la transparence », prône Luc Pussemier.
« La durabilité sociale ne peut être atteinte que par l’ouverture, la communication et la transparence », prône Luc Pussemier. - J.V.

Luc Pussemier recommande ainsi de donner la priorité aux enjeux majeurs de notre agriculture, tous modèles confondus : conserver la dimension humaine des exploitations, maîtriser les émissions de gaz à effet de serre et maintenir la biodiversité.

J.V.

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