Colza d’hiver: raisonner la fertilisation au printemps
Les conditions climatiques de l’année influencent le rendement final du colza mais la fertilisation azotée au printemps y contribue également. À la récolte, les quantités d’azote exportées par les graines seront proportionnelles à ce rendement.

Deux canicules ont frappé la fin de l’été 2016. Celles-ci ont rendu les préparations de sol plus grossières. Les semences de colza qui ont pu trouver suffisamment d’humidité dans un sol bien préparé avant le semis, ont germé rapidement mais d’autres ont été déposées dans un sol très sec, sans pluie significative en septembre. C’est seulement début octobre que des précipitations sont venues favoriser la germination du colza semé depuis quelques semaines. Ce décalage important de levée entre parcelles ou entre plantes au sein d’une même parcelle est encore bien visible aujourd’hui.
Très bon piège à nitrates
Moteur du rendement
La fertilisation azotée au printemps contribue au rendement du colza. L’azote est un facteur de production important en colza d’hiver. Les rendements en graines et leur qualité sont influencés par les conditions pédo-climatiques. Dans un même sol, l’expression du potentiel du colza sera variable d’une année à l’autre. La durée d’ensoleillement et températures à la floraison et le niveau des précipitations et la luminosité en fin de cycle sont des éléments déterminants pour les rendements.
Chaque année, l’Appo réalise des essais à la ferme expérimentale de Gembloux Agro-Bio Tech. La réponse du colza en fonction de la fumure azotée varie en fonction de l’année et surtout des conditions de floraison et de maturité. Après un printemps 2016 froid et humide, le mois de juin a été caractérisé par une très forte pluviométrie combinée à une très faible luminosité, avec pour conséquence une photosynthèse perturbée et de moins bons rendements à la récolte. En 2015, par contre, le printemps particulièrement sec n’a pas perturbé le développement de la culture de colza. La fin de cycle a été très chaude et peu arrosée. Les niveaux de rendement atteints ont été supérieurs à ceux de l’année précédente. L’année 2014 avait vu une réponse croissante des rendements aux apports de fumure azotée, la fin de cycle ayant été copieusement arrosée. Les conditions climatiques de l’année influencent le rendement final du colza.
Huile et protéines
La fumure azotée, minérale et organique, apportée à la culture de colza d’hiver influence la teneur en huile et en protéines des graines récoltées. Lorsque la fumure azotée augmente, la teneur en huile des graines diminue, tandis que la teneur en protéines croît ; la somme de ces deux composantes reste généralement stable, quelle que soit la dose apportée. À la récolte, les graines exportent des quantités d’azote proportionnelles au rendement atteint.
Plus le rendement du colza est élevé, plus les exportations d’azote augmentent via les graines (tableau). Avec un rendement de 4.000 kg/ha, 128 kg d’azote sont exportés. Si comme en 2011, année à rendements records, le colza atteint 6.000 kg/ha, il en exportera 192 kg par ha. Par contre, si le rendement est faible comme l’an dernier, l’azote non exporté par les graines se retrouvera dans la paille et le profil du sol. Pour une céréale venant après un colza, il y aura une économie en azote ce printemps.
200 kg d’azote/ha
Répondre aux besoins nutritifs pour réaliser le potentiel !