En Belgique, la région qui produit la majorité des légumineuses n’est autre que la Wallonie (77 % contre 22 % en Flandre et 1 % à Bruxelles)
Jorge Ercoli, alors chargé de projet à la Fwa, voit autre chose : 23 % des légumineuses produites chez nous sont récoltées en grains secs (20 % pour les légumineuses fourragères, 57 % légumes frais (petits pois + haricots verts).
Depuis 2015 c’est principalement la Wallonie qui tire la production de ces légumineuses récoltées en grains secs. On est en effet passé de près de 2.000 ha plantés en 2015 à près de 6.000 ha en 2021.
L’augmentation observable chez nous est liée à la production de légumineuses en association, des mélanges de protéagineux (d’hiver, +270ha, et de printemps, + 440ha) et de céréales.
À noter que la production de féveroles et de pois protéagineux est restée stable avec une moyenne de 500 ha plantés annuellement. « Les autres légumineuses et non légumineuses comme le lin oléagineux, le quinoa et le sarrasin ne représentent finalement pas grand-chose encore en termes de surface en Wallonie », analyse-t-il.
À en croire un rapport de l’Apaq-W dans le cadre de son observatoire sur la consommation :
– 32 % des sondés pensent que leur consommation de produits d’origine animale va diminuer(66 % rester identique et 2 % augmenter) ;
– 32 % pensent que leur consommation de produits d’origine végétale va augmenter (64 % rester identique – 4 % diminuer).
Les profils davantage orientés vers ce changement de mode de consommation à l’avenir sont les consommateurs de produits d’origine végétale, les femmes, les 18-34 ans, les consommateurs du bio, les habitants des grands centres, les ménages de 3 personnes et +…
Près d’¼ de la population de personnes interrogées se dit très fortement intéressée par les alternatives végétales et d’origine wallonne. Des tendances qui confirment les opportunités de développement pour l’Agro-industrie mais aussi pour les producteurs qui pourront bientôt se voir aidés par la nouvelle Pac s’ils choisissent de s’orienter dans la production desdites protéines.
Il n’existe pas de mesure spécifique à la promotion des cultures riches en protéines dans la Pac telle qu’elle est configurée et appliquée actuellement en Wallonie. Toutefois, il existe deux outils à travers lesquels ce type de production peut être favorisé :
– dans la MAEC « Cultures favorables à l’environnement », deux variantes sont possibles, à savoir mélanges céréales-légumineuses (PPP Interdits, fertilisants limités) et légumineuses fourragères (insecticides interdits).
– dans les Surfaces d’Intérêt Ecologique – SIE, deux solutions possibles, à savoir les surfaces portant des plantes fixant l’azote (légumineuses) et les couvertures hivernales (cultures
dérobées) avec des mélanges comprenant des légumineuses.
Dans la nouvelle pac 2023-2027, on note également :
– une nouvelle aide couplée spécifique au secteur des protéines végétales (première aide couplée en productions végétales) ;
– un système d’éco-régimes pour des cultures favorables à l’environnement. Le principe est identique à celui des MAEC sauf que l’engagement est ici annuel, issu du 1er pilier.