Accueil

«Des sources locales d’énergie et d’azote»

Activités: entrepreneur agricole, 7 personnes.

Utilisation du digestat: depuis 2013

Temps de lecture : 2 min

« L’installation de la station de biométhanisation en 2012 à Geer m’a permis de lancer mon activité. Ils ont proposé l’actionnariat à des agriculteurs. Cette station fonctionne avec les déchets de légumes et du maïs, donc je me suis dit que ça ne devait pas être mauvais et je suis rentré dans le projet. J’ai acheté un tracteur et un tonneau et j’ai commencé à commercialiser et à répandre le digestat en 2013. Bien sûr, au début il y avait un peu de réticence à mettre du digestat sur les terres. Aujourd’hui les gens téléphonent pour en avoir et nous n’en avons pas assez pour tout le monde. Le côté financier joue bien sûr, car l’azote a fortement augmenté, mais une fois qu’on a utilisé du digestat, la confiance est là. C’est vrai que c’est un produit bien équilibré. Quand vous mettez 20 tonnes à l’hectare, c’est 100 unités d’azote, 80 de potasse et 40 de phosphore. Et le pH est de 8. Même si certains clients étaient moyennement satisfaits cette année : la sécheresse exceptionnelle a freiné la libération de l’azote et sa captation par les plantes. Il y a eu un apport, mais ce n’était pas optimal partout.

On utilise un épandeur automoteur spécifique qui évite le tassement du sol. La machine ne sort pas de la parcelle et est alimentée par des camions de 30.000 litres. C’est mieux pour le respect du sol et pour le rendement horaire, mais cela crée du charroi. Maintenant le digestat n’est pas en cause. Ce serait pareil avec du lisier. On pourrait diminuer le volume en concentrant le produit, mais le coût énergétique de séchage serait trop élevé.

Je pense que le digestat va prendre de l’ampleur. C’est un peu l’avenir selon moi. D’une part il y a de moins en moins d’élevages, et d’autre part, la matière organique, le sol en a besoin. Avec la biométhanisation, on crée de l’énergie et nos sources d’azote localement avec nos propres déchets or ganiques. C’est vers ça qu’il faut aller. »

A lire aussi en

Voir plus d'articles