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« La terre, c’est toute notre vie ! »

Chaque jour, près de 15 ha de terres agricoles disparaissent en Belgique au nom de l’utilité publique.

Temps de lecture : 3 min

À l’heure où consommateurs, agriculteurs et politiques se rejoignent sur la nécessité d’une conception plus locale, éthique et familiale de l’agriculture, ce sont près de 15 ha de terres agricoles qui disparaissent chaque jour en Belgique, selon les statistiques de l’INS. En d’autres mots, 2 exploitations familiales sont ainsi « urbanisées » chaque semaine, alors qu’il existe plus de 15.000 ha de friches industrielles à réhabiliter en Wallonie. Entre contradiction et incompréhension, 8 agriculteurs se trouvent actuellement menacés d’expropriation à Perwez !

Le collège communal du côté des agriculteurs

Ce 14 mars, un nouvel arrêté d’expropriation a été publié concernant le contournement de la ville de Perwez. Ce dossier n’est pas neuf ! Un 1er arrêté avait été pris fin 2015, mais son illégalité avait ensuite été constatée. Alors que les agriculteurs concernés pensaient être sortis d’affaire, le dossier ressort de terre en toute urgence ! Et ce, contre l’avis du Collège communal en place !

« En ce qui nous concerne, c’est un bloc de 33 ha qui va être coupé en 2 dans une configuration tout à fait irrationnelle. Cette terre unique par sa qualité en tout point est le cœur de notre exploitation. Totalement convertie au Bio, elle est également notre seule parcelle irrigable ! La seule qui nous permette aujourd’hui de cultiver légumes et pommes de terre bio, que nous commercialisons sur le marché du frais en circuit court » explique Caroline Jadin, exploitante de la Ferme du Plein Air.

Ce sont ainsi 8 exploitations agricoles qui sont à ce jour concernées par ce projet d’expropriation à Perwez ! Ces agriculteurs sont uniquement des structures familiales et non industrielles ! Chacun y vit son métier avec passion, dans le respect de leurs produits et des consommateurs !

Le bon sens paysan en perd la raison

Comment expliquer au consommateur qui prône le retour à l’authenticité, au respect de son cadre de vie, au bon sens paysan que des terres agricoles d’une qualité exceptionnelle sont menacées d’être bétonnées à vie ? Au nom d’une meilleure circulation dans le centre-ville ? À en croire, le projet d’extension significative du zoning qui se profile derrière ce projet de contournement de la ville, nul doute que Perwez se dirige inéluctablement vers une intensification de l’activité et donc vers du trafic supplémentaire. « Si nous disons « oui » à l’économie et au développement économique de notre région, nous disons « non » à l’expropriation non réfléchie de terres agricoles. Car même si un contournement était absolument nécessaire, le tracé proposé n’est pas le moins impactant pour l’environnement ! » ajoute Caroline Jadin.

Alors que, dans le nouveau projet du Schéma de développement du territotial (SDT), les politiques nous annoncent une volonté régionale d’arrêter d’artificialiser des terrains à l’horizon 2050, il s’agit de prendre aujourd’hui les bonnes décisions sans remettre à demain la responsabilité sur d’autres épaules.

« Pour certains, la terre n’est que du foncier. Pour nous, c’est toute notre vie ! Cela mérite une réflexion et une vision à long terme », note enfin Caroline Jadin.

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