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De 75 à 145ch, Renault enrichit son offre de puissance

Dans ses travaux de restauration, Gerwin ne s’intéresse qu’à une série de tracteurs bien particulière, les modèles qui, à leur sortie, appartenaient à celle que la Régie Renault avait baptisée « La gamme haute ».

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C’est à la fin de l’année 1972 que Renault opère un renouvellement de son offre de tracteurs, avec l’introduction des gammes basses et moyennes comportant, pour les versions à deux roues motrices, les modèles 301, 361, 421, 461, 551 et 651. Les versions à quatre roues motrices sont, quant à elles, plus éclectiques, avec une gamme composée des modèles 321-4 et 651-4, mais aussi les tracteurs 451-4 et 571-4 issus d’une collaboration avec Carraro, aux côtés desquels sont toujours commercialisés les plus anciens 496 et 498.

Pour accroître l’offre de puissance

Le constructeur accroît son offre de puissance en 1974 avec l’arrivée des tracteurs de la gamme haute délivrant entre 75 et 140 ch. La dénomination du modèle est explicite : les chiffres précédant le dernier « 1 » indiquent la puissance du moteur (le 1181-4 développe 118 ch, par exemple) alors que le « -4 » est ajouté lorsqu’il s’agit d’un engin à quatre roues motrices.

Il est à relever que le modèle le plus puissant, le 1401-4, a été présenté lors du Sima 1974 mais n’a ensuite jamais été commercialisé. Ce tracteur est donc, au sens littéral du terme, une vraie perle rare !

Quelques mois plus tard, en décembre 1974, sort le Renault 1451-4 de 145 ch, devenant du même coup le vaisseau amiral de la marque. Pour équiper ce tracteur, le constructeur ne dispose pas au sein de ses propres productions d’une transmission compatible avec une telle puissance. Il se tourne alors vers ZF qui lui fournit boîte de vitesses, pont avant et pont arrière.

Cette nouvelle gamme de tracteurs donne un souffle nouveau à la marque en France, où les ventes augmentent considérablement et où la première place au classement des immatriculations de tracteurs agricoles est ravie dans la foulée.

Cette série évoluera avec son temps au fil des ans. Ce sera notamment le cas des cabines que Renault adaptera notamment pour en augmenter le confort et l’insonorisation.

Jusque fin 1980

En 1972, le marché des tracteurs est essentiellement dominé par les modèles à deux roues motrices. Dans les années qui suivent, les transmissions 4x4 suscitent un intérêt croissant et de plus en plus prononcé. Si Renault se fournit en ponts avant auprès de fabricants spécialisés, dont Carraro est le plus important, les ingénieurs de la marque réfléchissent à des solutions pour en optimiser le fonctionnement.

En 1977, ils feront par exemple intégrer aux ponts commandés chez Carraro le dispositif Blocamatic permettant de limiter automatiquement le glissement des roues avant en fonction des conditions rencontrées. À partir de 1980, Renault est en mesure de fabriquer ses propres ponts avant, ce qui explique que les derniers tracteurs de la série sont pourvus de ponts différents.

La fin de l’année 1980 sonne le glas pour cette gamme de tracteurs, qui est alors remplacée par la série « S » dont les modèles adoptent exactement le même design, la même numérotation suivie de la lettre « S » mais avec une nouvelle robe bicolore. En parallèle, début 1981 sortira la série TX, procurant entre autres un niveau de confort supérieur et dont le modèle le plus puissant, le Renault 145-14 TX, prendra la relève du 1451-4, qui n’avait pas d’équivalent dans la série « S ».

Le 1451-4, un véritable Graal

Gerwin possède trois Renault 1451-4 et travaille sur un quatrième. Ce n’est pas un hasard : ce tracteur, reconnaissable au premier coup d’œil à son silencieux d’échappement placé à l’horizontale sur le côté gauche du capot, était donc le plus puissant de la série et a été produit à 230 exemplaires seulement, contre 1.958 unités tombées des chaînes pour le 1181-4, 1.768 tracteurs 981-4 et 1.529 exemplaires du 891-4. Il faut, pour interpréter correctement ces chiffres, également tenir compte du fait que le 1451-4 fut construit de fin 1974 à 1980 tandis que les trois autres modèles cités le furent de 1977 à 1980. Rien d’étonnant donc que le 1451-4 représente une forme de Graal pour les amateurs de cette série de tracteurs français.

N.H.

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