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Le changement climatique rend l’avenir «terrifiant», avertit le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme

Le changement climatique menace de déboucher sur un avenir de famine et de souffrances « vraiment terrifiant », a mis en garde lundi le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk.

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Il a accusé les dirigeants mondiaux de se contenter de mots pour combattre la crise climatique et de ne penser qu’à court terme, lors d’un débat du Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur le droit à l’alimentation. « Notre environnement brûle. Il fond. Il est inondé. Il s’épuise. Il s’assèche. Il meurt », a-t-il dit, redoutant un « avenir dystopique ».

Le droit à l’alimentation est intégralement menacé par le changement climatique, a-t-il dénoncé, soulignant que les événements climatiques extrêmes détruisent les récoltes, les troupeaux et les écosystèmes.

Ces événements répétés rendent impossible la reconstruction pour permettre aux communautés humaines de subvenir à leurs besoins, a-t-il estimé.

« Plus de 828 millions de personnes ont dû affronter la faim en 2021 », a-t-il fait observer. « Et le changement climatique devrait placer jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires en risque de famine d’ici le milieu de ce siècle, suscitant désespoir et besoins à satisfaire sur une échelle vraiment terrifiante ».

Pour lui, « s’occuper du changement climatique est une question qui relève des droits de l’homme » et « il est encore temps d’agir. Mais c’est maintenant ».

« Nous ne pouvons pas transmettre cet avenir de famine et de souffrances à nos enfants et leurs enfants. Et nous n’y sommes pas obligés », a-t-il insisté. « Nous, la génération dotée des outils technologiques les plus puissants de l’histoire, avons la capacité de changer cela ».

Les dirigeants mondiaux « se livrent à une chorégraphie en décidant d’agir et en promettant d’agir puis restent bloqués sur le court terme », a-t-il regretté.

Estimant que le sommet sur le climat de la COP28 à Dubai en novembre et décembre se devait de « changer la donne », il a réclamé la fin des « subventions dénuées de sens » à l’industrie des énergies fossiles.

Il a demandé au monde de « fuir » le green-washing et les pratiques pour se « verdir » de même que ceux qui, obsédés par leur cupidité, jettent le doute sur les sciences du climat.

L’accord de Paris, conclu en décembre 2015 à l’issue de la COP21, visait précisément à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale « bien en dessous de 2 ºC » au cours de ce siècle et à poursuivre les efforts pour la limiter plutôt à 1,5 ºC.

Or, la température quotidienne moyenne dans le monde a d’ores et déjà atteint au moins 1,5 ºC supplémentaire par rapport à l’ère pré-industrielle entre le 7 et le 11 juin, atteignant même 1,69 ºC supplémentaire le 9 juin, a indiqué à l’AFP mi-juin un porte-parole du service européen Copernicus sur le changement climatique.

Belga

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