Les arracheuses 4 rangs, un choix confirmé par le marché
AVR construit depuis longtemps des arracheuses automotrices à quatre rangs. Les premières, montées sur un châssis français Moreau, ont fait leur apparition en 1975. Une collaboration avec la firme néerlandaise Riecam a suivi. Enfin, le Solanum-2000 est né en 1997.
Nous avons rapidement estimé que la récolte sur deux rangs n’est pas viable économiquement et n’a pas d’avenir. Une arracheuse à deux rangs intègre une cabine, un châssis, un moteur, une trémie et quatre roues, mais récolte « seulement » deux rangées de pommes de terre. Nous nous sommes donc orientés vers les machines 4 rangs. Le marché actuel confirme notre vision de l’époque. Avec un constat : le marché des arracheuses à quatre rangs est environ quatre fois plus important que celui des modèles deux rangs.
La Puma, présentée en 2006, a constitué une grande avancée dans la gamme.
Cette option s’est présentée à nous grâce aux innovations techniques. De nouveaux pneus sont arrivés sur le marché. Ils pouvaient supporter un grand poids tout en ayant une meilleure empreinte au sol.
Avec le lancement de la Puma, nous avons proposé à la vente une alternative aux grandes et encombrantes arracheuses à quatre rangs que l’on trouvait alors sur le marché. Cela a été très stimulant pour l’entreprise.
Après 18 ans, le concept ne doit-il pas évoluer ?
Je ne peux pas répondre concrètement à cette question. AVR développe constamment de nouvelles machines. Notre objectif est de lancer de nouveaux produits chaque année. Nous constatons aussi que notre concept a séduit nos concurrents, qui disposent désormais, eux aussi, d’une machine à poutre tubulaire centrale.
Le développement de nouveaux produits n’est plus aussi rapide qu’auparavant. Les normes de sécurité, d’une part, et le législateur, d’autre part, imposent de nombreuses exigences aux constructeurs, en termes de bruit, de vibrations, de système électrique… Cela ralentit nos travaux.
La Puma peut être équipes de chenilles, mais ce n’est pas un chenillard « pur-sang ». Entendez-vous poursuivre en la matière ?
Les utilisateurs se détournent des arracheuses sur chenilles en raison des longues distances que doivent parcourir les machines et des importants coûts d’entretien des chenilles. Ils ne souhaitent pas disposer en permanence de chenilles, mais bien lorsque c’est nécessaire. Dans ce cas, il est possible de remplacer les roues arrière de la Puma par un train de chenilles.
Les ventes des chenilles ont explosé cette année, car les mauvaises conditions de récolte, observées à l’an dernier, sont encore présentes dans tous les esprits. Les utilisateurs y voient une sorte d’assurance et prolongent ainsi la période de récolte.
Comptez-vous entrer sur le marché des arracheuses à préhension, pour la récolte des carottes notamment ?
Nous n’avons jamais fabriqué de matériel de ce type et n’envisageons pas de le faire pour le moment. Il s’agit d’un marché plus petit, sur lequel évoluent déjà quelques concurrents. On ne peut pas tout faire et, comme nous l’avons dit, les périodes de développement sont de plus en plus longues. Il faut également être en mesure d’écouler un certain volume. Nous ne cherchons pas à faire du sur-mesure, en ne produisant que quelques unités par an. On ne peut pas l’être sur tous les fronts.
Quelle est l’importance du numérique ?
AVR Connect existe depuis sept ans et gagne en importance. En tant que fabricant, nous pouvons travailler sur le développement des produits. L’agriculteur, lui, peut enregistrer le rendement, planifier le transport, estimer le moment où il doit faire le plein. Depuis peu, il peut également mesurer la qualité des tubercules. Un conducteur expérimenté peut copier les réglages de sa machine et les transmettre à un conducteur moins expérimenté lorsqu’ils travaillent dans le même champ…
Lorsque nous développons de nouvelles machines, nous nous rendons chez les utilisateurs pour analyser les données de la machine. Cela peut être utile, par exemple, pour estimer le dimensionnement d’un système hydraulique. Il ne faut pas le sous-dimensionner, mais il ne faut pas non plus le surdimensionner.
Les planteuses connectées à AVR Connect sont un autre exemple en matière de traçabilité pour les patatiers. Nous avons aussi des concessionnaires qui suivent les machines de leurs clients à distance.
Nous n’avons encore jamais rencontré d’utilisateur ne souhaitant pas partager ses données. Nous traitons cette question avec respect et anonymisons le tout si nécessaire.