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Un élevage particulier…

Pour lutter contre les ravageurs tels que la cécidomyie orange, les variétés résistantes semblent être le moyen le plus efficace. Pour pouvoir repérer ces variétés et les développer, le Cra-w a mis en place un système d’élevage de ce petit insecte.

Temps de lecture : 3 min

En étudiant la cécidomyie orange, certaines variétés de froment se sont distinguées par leur faible niveau d’infestation. Très vite (en 2007 et 2008), il est donc paru évident qu’il existait des variétés résistantes ou tolérantes à l’insecte et que certaines étaient déjà cultivées chez nous (Koreli, Glasgow, Boregar…).

Seulement, pour pouvoir observer des dégâts, il est nécessaire qu’il y ait coïncidence entre la présence des femelles et le stade sensible des plantes : l’épiaison. L’expérimentation en champ s’est avérée très complexe puisque la cécidomyie n’émerge pas chaque année à la même période.

La nature comme exemple

Riche des connaissances acquises sur la biologie de l’insecte, un élevage s’est rapidement mis en place au Cra-W. Cet élevage de cécidomyie a pour objectif d’exposer différentes variétés, de la plus précoce à la plus tardive (ce qui représente une période de trois à quatre semaines), en milieu contrôlé. Pour y parvenir et pour s’affranchir des biais rencontrés au champ, l’imitation de la nature reste le moyen le plus efficace.

Simuler pour mieux tester

Pour débuter, des épis chargés de larves ont été récoltés, installés sur des grilles et arrosés pour simuler une pluie.

Une fois les larves extraites, celles-ci sont disposées dans des paniers de terre facilement manipulables et passent l’hiver dans une tranchée.

Elles sont ensuite rentrées à température constante pour calculer au mieux les accumulations de températures. Des pluies froides et des pluies chaudes sont également reproduites pour provoquer respectivement la sortie des larves du cocon et l’entrée en pupaison.

À la suite de la pluie chaude, les paniers de terre sont disposés sous une boîte d’émergence, composé d’un entonnoir et pot, afin de recueillir les adultes.

Des lâchers quotidiens sont réalisés sur les froments à épiaison dans les serres. Les arrosages décalés contribuent à l’étalement des émergences dans le temps pour couvrir les différentes épiaisons. Les épis de chaque variété sont ensuite prélevés pour séparer et compter les larves.

L’origine de la résistance

Le nombre de larves observées donne une première indication concernant la résistance de la variété. Des recherches plus approfondies doivent encore être réalisées. En effet, le caractère résistant d’une variété a une origine génétique. Le gène, Sm1, présent dans les froments résistants, entraîne la production d’acides phénoliques qui intoxiquent la larve lorsqu’elle se nourrit du grain en formation.

D’autres mécanismes peuvent également expliquer la tolérance de certaines variétés, comme la pubescence qui peut freiner à la ponte.

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