Plusieurs pistes pour éviter le sol nu
Augmenter le taux de couverture du sol est une autre voie pour réduire l’érosion des parcelles, à conjuguer avec les pratiques déjà présentées. Certaines y contribuent d’ailleurs, comme le semis direct ou le strip-till.
Au-delà, il est possible d’opter pour les cultures associées, à savoir le semis simultané d’une céréale de printemps avec une légumineuse, le tout à la densité adaptée à chaque espèce. Valentine Damanet : « Cela contribue à obtenir une couverture rapide et dense du sol tout en limitant les besoins en fertilisants azotés grâce à la présence d’une légumineuse. » À ce titre, on pense notamment à l’association pois-froment. Avec pour inconvénient, néanmoins, de devoir disposer du matériel spécifique pour réaliser le tri des semences après la récolte.
Pratiquée essentiellement en agriculture biologique, l’interculture relais prend place entre deux cultures principales ou entre un couvert hivernal et une culture à implantation tardive. Avec un certain nombre d’avantages : gestion des adventices entre le couvert et la culture (implantation entre fin avril et début juin), apport de matière organique supplémentaire et protection de l’activité biologique du sol ; le tout sans nécessiter d’acquérir du matériel supplémentaire. Il faut toutefois se montrer prêt à investir dans un couvert supplémentaire et avoir une gestion optimale de la destruction des couverts.
Le sous-semis en culture de maïs, soit l’implantation d’un couvert dans l’inter-rang, est également une piste à envisager, lorsque la culture a atteint le stade 6 à 7 feuilles pour éviter une concurrence trop importante. « Des essais ont été conduits en Belgique sur base de couvert monospécifique. D’autres expérimentations, menées à l’étranger, se sont intéressées aux couverts multi-espèces. Dans ce dernier cas, la mauvaise levée d’une espèce peut être compensée par les autres. »
Cette approche présente les mêmes avantages que la précédente et, en outre, limite le lessivage hivernal de l’azote si le couvert est maintenu en place après la récolte. Plusieurs points d’attention doivent cependant être pris en compte : gestion du développement du couvert en vue d’éviter une éventuelle concurrence, gestion du désherbage afin de ne pas détruire le couvert au moment où il est le plus utile, achat de semences supplémentaires, choix d’espèce supportant l’ombrage du maïs au fur et à mesure de sa croissance et nécessité de disposer d’un semoir inter-rang.
Enfin, il est possible de maintenir des résidus non-enfouis comme couverture hivernale, également en culture de maïs. Le broyage des résidus après récolte permet d’envisager un semis direct ou un strip-till en vue de la culture suivante. Malgré un apport de matière organique au sol, cette pratique requiert d’être attentif à la fusariose, en cas de résidus abondants, et à la présence de ravageurs, si l’impasse est faite sur le broyage.