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DiversiFerm : un accompagnement total dans les démarches de diversification

Un millier. C’est peu ou prou le nombre d’artisans qui ont bénéficié de l’encadrement de DiversiFerm (auparavant Cellule Qualité Produits Fermiers – CQPF) ces 20 dernières années. L’objectif principal est bien sûr d’avoir une valeur ajoutée supplémentaire par rapport à une production primaire dont on sait que les prix sont fluctuants. Pour la troisième année consécutive, le groupe organise « les rendez-vous de la diversification » le 31 janvier à Gembloux.

Temps de lecture : 5 min

La convention cadre financée par la DGO3 existe sous le nom DiversiFerm depuis 2006. L’équipe de 12 personnes que compte le projet est répartie en trois pôles : économique via Accueil champêtre en Wallonie (Acw), technologique via le Carah (Centre pour l’agronomie et l’agro-industrie de la province du Hainaut) à Ath et l’Epasc (École provinciale d’agronomie et des sciences de Ciney), et hygiénique via Gembloux Agro-Bio Tech (GxABT). La coordination de l’ensemble du projet est également basée dans ce dernier lieu.

Le Sillon Belge est allé à la rencontre de Marianne Sindic et Aurélie Lainé, de l’équipe gembloutoise, afin de tout savoir sur les services proposés.

Une mission distincte pour chaque pôle

Aurélie Lainé explique : « Le pôle économique travaille tout d’abord en amont, en amenant la réflexion autour de la faisabilité du projet, en analysant les différents canaux de distribution déjà existants, en apportant son aide et ses conseils à la construction du projet (concernant le financement ou la forme juridique). Plus en aval, Acw travaille avec les porteurs du projet sur la mise en avant du produit, le marketing, le calcul du prix de vente, la création d’un point de vente, etc. »

L’encadrement technologique, divisé en deux sites, est totalement axé sur le lait. Son atout majeur provient de ses ateliers partagés, l’un à Ciney et l’autre à Ath. Chaque centre met ainsi un atelier de transformation du lait à disposition des porteurs de projet qui n’auraient pas encore les infrastructures nécessaires ou chercheraient à mettre en place une nouvelle recette. Ils organisent en outre des formations à la transformation du lait en fromage, en glace, et prochainement en beurre. Ils peuvent aussi se déplacer sur le terrain, pour aider à résoudre des problèmes de fabrication par exemple.

« Le pôle hygiénique dans lequel je travaille a pour mission principale de répondre à toutes les questions en termes de législation autour de l’hygiène alimentaire. », poursuit Aurélie Lainé. « Nous aidons aussi les candidats à la transformation à mettre en place le système d’autocontrôle, une obligation qui n’est pas toujours facile à appréhender pour les producteurs. Nous nous déplaçons régulièrement sur le terrain, car c’est le genre de démarche qui ne fonctionne pas à l’aide de formulaires préparés sans visite du site. Il faut aller voir chez l’artisan pour qu’il se rende compte de tout ce qu’il y a à mettre en place pour assurer la sécurité du produit lors de sa mise sur le marché. »

Plus exclusivement des agriculteurs

« Une autre partie de notre travail consiste à répondre aux questions sur les obligations légales en matière d’hygiène alimentaire et d’analyses microbiologiques des produits finis. Quand il y a un problème à ce niveau-là, notre rôle est aussi de les aiguiller. Nous travaillons donc avec un laboratoire qui sous-traite les analyses, et sur base de celles-ci nous cherchons à régler leur problème. Évidemment, la plus belle des récompenses c’est qu’un de nos transformateurs nous appelle pour dire que son contrôle par l’Afsca s’est bien passé ! »

Historiquement, la demande venait d’agriculteurs qui voulaient valoriser leur production. À présent, il y a aussi des porteurs de projet ne provenant pas du milieu agricole et des idées d’ateliers partagés font surface.

« Stéphane Winandy, financé par l’Agence pour l’entreprise et l’innovation (Aei), fait également partie du projet DiversiFerm. Il travaille d’une manière plus transversale autour des questions liées au circuit court et son développement. Pour le moment, le sujet principal concerne les conserveries de légumes. »

« Nous souhaiterions agrandir l’équipe car les demandes sont nombreuses », raconte Marianne Sindic. « En plus de la liste d’attente que nous résorbons au mieux, nous devons répondre rapidement aux demandes ponctuelles, et nous devons trouver du temps pour les cas urgents car une contamination microbiologique doit être traitée immédiatement. »

Une demande… qui se diversifie !

« Nous avons pu constater une augmentation des demandes de diversification avec le temps. Au début, elles provenaient surtout du secteur laitier car les prix sont très bas depuis longtemps, mais depuis quelques années, ça s’élargit. Le domaine de la viande va mal, donc la vente de colis est une alternative prisée. Le secteur des fruits et légumes est également en augmentation car la valeur ajoutée provient de la transformation et de la qualité des produits. »

La diversification est devenue un système très dynamique qui s’étend au sein des producteurs et des consommateurs. Ces derniers désirent maintenant des produits avec le moins d’ajout et d’additifs, des produits qui viennent d’un producteur qu’ils connaissent. La demande grandit de plus en plus, et même… se diversifie ! Des tas de nouveaux produits sont en train d’arriver sur le marché.

« C’est tant mieux, car si tout le monde faisait la même chose, ce ne serait pas très enrichissant et il y aurait de la concurrence inutile. Pour nous, cela nécessite de se remettre en question car certaines demandes sont inédites et nous n’avons pas directement la réponse, donc nous avons besoin d’améliorer nos compétences via une formation continue. Pour citer quelques exemples récents, on nous a posé des questions sur la transformation de boissons fermentées, d’insectes, d’escargots, d’orties, de plantes aromatiques… »

Des demandes plus nombreuses et plus variées provenant de paysages plus divers, telle est l’évolution qu’observe DiversiFerm. Quelle que soit votre envie concernant ce domaine – le découvrir, vous y joindre, vous tenir au courant ou améliorer votre projet déjà existant – pensez à vous inscrire aux rendez-vous de la diversification le 31 janvier à Gembloux. Toutes les informations et la procédure d’inscription sont disponibles sur http://diversiferm.be/rendez-vous-diversification-2018/

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