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Actualité betteravière: on se prépare pour les premiers semis !

Si de nombreuses incertitudes et inquiétudes continuent aujourd’hui de voiler le ciel betteravier belge, une certitude au moins se dégage: la proximité des premiers semis, sous la dépendance évidemment de l’installation de conditions météorologiques favorables.

Temps de lecture : 5 min

Dans ses récents messages, l’Institut royal belge pour l’amélioration de la betterave livre une série de recommandations et avertissements pour préparer

Raisonnez la dose d’azote à apporter

Un avis de fumure individualisé, basé sur une analyse de profil azoté sortie hiver, est toujours recommandé surtout :

– après des précédents riches (pois, prairie retournée même après plusieurs années…).

– si utilisation de matières organiques à minéralisation rapide, de matières organiques d’origine non agricoles (boues, compost…) ou de matières organiques peu connues…

D’autre part, le module de calcul théorique de l’Irbab peut aussi vous aider dans le raisonnement de votre fumure. Il est disponible sur www.irbab-kbivb.be.

Le conseil de fumure donné par le module pourrait être revu à la baisse si les réserves en azote du sol sont plus élevées qu’habituellement. L’adaptation 2017 sera réalisée aux alentours du 8 mars.

Ce module permet de situer très facilement un niveau de fumure azotée selon des valeurs standards et sans recourir nécessairement à une analyse de profil. Il tient compte de la teneur en humus du sol et de la valeur fertilisante des matières organiques les plus courantes, selon le moment d’application et les quantités utilisées. De nombreux essais de l’Irbab ont montré la validité de la dose de fumure azotée établie selon ce modèle.

Conseil moyen de fumure azotée : limitez les apports

Les laboratoires d’analyse du réseau Requasud - Chaîne Nitrate ont réalisé, en collaboration avec le service agronomique de la Raffinerie Tirlemontoise et l’Irbab, 155 analyses d’échantillons de sol pour établir les profils moyens en azote minéral des terres avant implantation de la culture de betterave.

Les faibles rendements en céréales, malgré une fertilisation normale, ont généré des reliquats azotés très importants (en moyenne 30 unités supplémentaires). Ceci est par ailleurs confirmé par les valeurs des APL (azote potentiellement lessivable) 2016.

Les recommandations de fumure azotée (en nombre d’unités) sont les suivantes :

après des céréales, pailles enlevées: sans apport organique (90 N), avec fumier bovin (50 N), avec lisier porcin (50 N), avec fumier de volaille (40 N);

après des céréales, pailles enfouies: avec azote minéral seul (70 N), avec azote organique (70 N), sans azote minéral ni organique (110 N);

– après les précédents pommes de terre, lin, légumineuses (pois, haricots) et maïs, il est fortement recommandé de contacter votre laboratoire pour un avis personnalisé.

Le conseil moyen qui est proposé doit être considéré comme un repère ; le conseil personnalisé avec analyse de la parcelle reste la recommandation la plus pertinente en cas d’apport d’engrais organiques à action rapide (lisier, fientes) ou d’engrais organiques dont le comportement dans le sol est plus difficilement prévisible (composts, digestats et boues de natures diverses). N’hésitez pas à contacter votre laboratoire provincial (contacts sur www.requasud.be).

Tout excès de fumure par rapport à une fumure raisonnée augmente le risque de dépasser la norme APL, et aura un effet négatif sur la teneur en sucre.

N’hésitez pas à contacter votre service agronomique.

Vérifiez le pH de vos parcelles

La betterave sucrière est une plante sensible à un trop faible pH (pH < 6). L’acidification des sols cultivés est un processus naturel et continu. Les amendements calciques doivent donc être réguliers (chaulage d’entretien) afin de maintenir un pH correct. Il pourra être réalisé avec des amendements calcaires à action plus lente (écumes, calcaires broyés). Si le pH est très bas et qu’il faut remédier rapidement au problème, il faudra utiliser des produits à solubilisation rapide (chaux, calcaire finement broyés).

Prenez garde, des blocages de bore peuvent être observés à la suite d’un amendement calcaire important avant la culture de betteraves.

Préservez la structure du sol

Une bonne structure de sol est un atout pour le bon développement des racines de betterave. Soyez vigilant à ne pas créer de compactions de sol lors de vos travaux d’hiver ou printemps comme la destruction éventuelle de couverts ou lors des épandages de matières organiques.

Les couverts végétaux permettent l’amélioration de la structure pour autant que leur destruction se réalise dans de bonnes conditions de portance du sol.

L’application de matières organiques (fumier, lisier, compost…) peut aussi entraîner des compactions du sol dues à la charge élevée des chantiers d’épandage sur un sol trop humide et/ou à un mauvais choix de pneumatiques. Préservez votre sol, diminuez la pression au sol.

Luttez contre les mulots

Deux solutions de lutte contre les mulots sont envisageables :

– alimenter préventivement les mulots avec des grains non traités pour leur procurer une habitude alimentaire alternative. Cette alimentation se limitera aux zones à risques et débutera 2 à 3 semaines avant le semis. Ne pas utiliser des graines de betterave.

Les zones à risques sont en particulier les champs qui sont longtemps restés sous engrais vert ou situés à proximité de talus enherbés ou de bois et sans aucun survol de rapaces Placez des grains non traités, au moins 10 à 15 jours avant le semis, sous une tuile creuse ou dans des morceaux de tuyaux en PVC pour les protéger de la pluie ou pour éviter que des oiseaux ne les prélèvent. Il faudra penser à réapprovisionner régulièrement ces appâts;

– favoriser le contrôle des populations de mulots par les rapaces grâce à l’installation des perchoirs dans les zones dégagées.

Les rapaces aiment avoir une vue panoramique. Plus ils sont haut perchés, plus leur rayon d’observation est grand. Les piquets de support (enterrés d’au moins 40 cm dans le sol) devraient s’élever à au moins à 2 m au-dessus du sol et être très stables. Le perchoir proprement dit doit être horizontal, bien fixé et antidérapant (bois brut). Il doit faire 3-5 cm de large (ou de diamètre et 20 cm de long.

Rappelons que depuis 2014, il n’existe plus de produits agréés pour lutter contre les rongeurs en grandes cultures.

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