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Vertement critiqué, l’accord UE-Mercosur arrive sur la table du parlement régional

Vertement critiqué de toutes parts côté wallon, l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay) est arrivé ce lundi après-midi sur la table du parlement régional par l’entremise d’une proposition de résolution du cdH appelant le gouvernement wallon à signifier clairement au Fédéral qu’il s’oppose à cet accord à moins, entre autres, que le texte ne réponde finalement aux objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.

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La proposition de résolution des humanistes ne devrait pas faire débat sur le fond, tant l’accord commercial entre les 2 entités suscite la désapprobation générale au sud du pays, dans les rangs politiques mais aussi au sein du secteur.

« Pour le gouvernement wallon, c’est non ! Nous ne donnerons pas le plein pouvoir au gouvernement fédéral pour négocier », a ainsi assuré le ministre-président wallon, Elio Di Rupo (PS), lundi matin dans l’émission Matin Première sur la RTBF. « Premièrement, l’importation de viande bovine va se faire de manière massive. Or, en Wallonie, il y a environ 9.000 éleveurs. Deuxième problème, l’aspect sanitaire. Il y aura des produits chimiques et des antibiotiques, alors que nos règles européennes sont strictes », a-t-il justifié.

Des déclarations rapidement saluées par Ecolo. « Les traités de libre-échange, TTIP, CETA, aujourd’hui Mercosur, vont dans le mauvais sens et sont surtout favorables aux grandes multinationales. Le Mercosur présente des risques quant aux normes en vigueur chez nous pour protéger les consommateurs ; les importations massives de viande bovine prévues menacent nos producteurs et certains aliments parcourraient des kilomètres alors qu’ils sont produits à quelques kilomètres de là… Ce Traité est un non-sens écologique, économique et sociétal », ont souligné les co-présidents des Verts, Rajae Maouane et Jean-Marc Nollet.

« La priorité doit être de relever les défis majeurs en termes de sécurité alimentaire, de changement climatique et de transition écologique, ce que ne permet pas ce texte », ont-ils poursuivi en assurant que les écologistes « activeront tous les leviers disponibles pour y faire barrage ».

20 ans de discussions

En discussion depuis 20 ans, l’accord de principe conclu en juin dernier par l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay) prévoit notamment que ces derniers s’ouvrent à l’industrie européenne (voitures, produits chimiques et pharmaceutiques, marchés publics…). En contrepartie, les 4 pays d’Amérique latine pourront exporter en Europe jusqu’à 99.000 tonnes de viande bovine, 100.000 tonnes de volaille et 180.000 tonnes de sucre par an, sans droit de douane.

Une contrepartie qui passe particulièrement mal. « Le chapitre agricole de l’accord est tout simplement imbuvable », a résumé le chef de groupe cdH au Parlement de Wallonie, François Desquesnes. « Il faut arrêter de tergiverser : les négociations pour l’écriture du texte sont prévues en 2020. Aujourd’hui, il faut que la Wallonie dise clairement au Fédéral mais aussi à l’Union européenne qu’elle ne veut pas de cet accord de dupes, comme l’a déjà fait le parlement autrichien », a-t-il ajouté, pointant notamment les problèmes en termes de protection de la santé humaine et de l’environnement.

« Nous voulons un changement de cap et pour ce faire, il faut un message clair. S’il est porté par l’ensemble des partis politiques en Wallonie, tant mieux », a conclu François Desquesnes.

Belga

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