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L’industrie alimentaire montre de l’ambition pour une véritable reprise économique

Après une année record en termes d’investissements (+ 8,8 %), d’emplois (+ 2,0 %), de chiffre d’affaires (+ 5,9 %), d’exportations (+ 2,5 %) et de ventes intérieures (+9,4 %) en 2019, cette année, la crise du coronavirus affecte également lourdement l’industrie alimentaire belge. La mise à l’arrêt de l’horeca, du foodservice et des exportations a entraîné une baisse moyenne du chiffre d’affaires de 30 % et pas moins d’une entreprise agroalimentaire sur trois a des problèmes de liquidité.

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Néanmoins, Fevia, la fédération de l’industrie alimentaire belge, voit un potentiel de reprise économique, bien que cela ne sera pas évident. Le secteur demande donc du soutien pour renforcer le marché belge, développer les échanges internationaux et investir dans les #FoodHeroes, qui sont restés au poste pendant la crise du coronavirus avec les précautions nécessaires.

« Les derniers mois étaient placés sous le signe de « flatten the curve ». Le moment est maintenant venu de « reverse the curve » : la courbe économique doit remonter. En tant que plus grand secteur et employeur industriel de notre pays, nous avons pour ambition de remonter la pente. Ces dernières années, nos entreprises alimentaires ont montré, entre autres avec de nombreux investissements, qu’elles soutiennent l’économie belge. Mais bon nombre de ces entreprises ont été lourdement impactées et méritent désormais le soutien nécessaire pour inverser la courbe », déclare avec espoir le président de Fevia, Jan Vander Stichele.

2019 : nouveaux investissements emplois

Après une année 2018 décevante, 2019 a marqué un tournant positif pour l’industrie alimentaire belge. Selon le CEO de Fevia, Bart Buysse, le contraste entre 2020 et l’année dernière ne pourrait donc pas être plus grand : « 2019 a été une année record dans tous les domaines pour notre industrie alimentaire avec un chiffre d’affaires de 55 milliards d’euros, représentant une hausse de 5,9 %. Nos entreprises ont investi 1,8 milliard d’euros, plus que tout autre secteur industriel, et elles sont à l’origine de la création de 1.888 nouveaux emplois. L’emploi a d’ailleurs augmenté de 10 % en 5 ans. De plus, après des années de stagnation, les ventes intérieures ont repris de près de 10 % l’an dernier. »

Les exportations, moteur de croissance de l’industrie alimentaire belge depuis des années, ont augmenté de 2,5 % l’an dernier pour atteindre 27 milliards d’euros. Plus de la moitié (54 %) des exportations sont encore destinées à nos pays voisins, mais les aliments et les boissons belges gagnent particulièrement en popularité sur les marchés lointains. Les États-Unis en sont l’illustration avec des exportations de 770 millions d’euros, une hausse de 12 %, mais la Chine (247 millions d’euros, + 9 %), le Japon (191 millions d’euros, + 6 %), le Canada (156 millions d’euros, +15 %) et l’Arabie saoudite (151 millions d’euros, + 25 %) sont également bien classés. Les boissons, les produits de pommes de terre surgelés, le chocolat et les produits laitiers sont les principaux produits exportés en dehors de l’UE.

Prendre soin des entrepreneurs et de leurs Food Heroes

Le secteur alimentaire a pu continuer à opérer comme secteur essentiel, en partie grâce aux efforts des nombreux #FoodHeroes, mais les entreprises ont tout de même été touchées par la crise du coronavirus. Les enquêtes menées auprès des membres de Fevia montrent qu’aujourd’hui, 1 entreprise agroalimentaire sur 3 est confrontée à des problèmes de liquidité et qu’au moins les 3/4 des investissements ont été reportés. Les coûts ont augmenté, en partie en raison des nombreux investissements dans les mesures de précautions et le matériel de protection, mais les entreprises alimentaires elles-mêmes n’ont pas répercuté ces coûts. Fin avril, 70 % des entreprises ont introduit une demande de chômage temporaire en raison du coronavirus, concernant 30 % des travailleurs.

« L’arrêt de l’horeca et du foodservice, combiné à la chute des exportations, a entraîné une baisse moyenne de 30 % du chiffre d’affaires. La réouverture de l’horeca est donc une bonne nouvelle pour les nombreuses entreprises d’aliments et de boissons qui ont vu leurs ventes chuter du jour au lendemain. Nos entreprises ont assuré l’approvisionnement alimentaire ainsi que la sécurité de nos #FoodHeroes dans des conditions difficiles. Il est maintenant temps de s’occuper de nos entreprises ! », déclare le président de Fevia.

Pour la relance en 2021 – 2022

Bart Buysse appelle les décideurs politiques à soutenir les entreprises alimentaires dans trois domaines avec un total de 9 mesures. « Nous devons avoir l’ambition de remonter la pente, de travailler à la reprise économique et d’inverser la courbe. L’industrie alimentaire a prouvé être un moteur potentiel de la reprise économique, mais ce moteur ne démarrera pas tout seul. »

Renforcer le marché belge :

1) Rendre plus attrayant pour les consommateurs belges l’achat d’aliments et de boissons dans leur propre pays et mettre un terme aux achats transfrontaliers, qui ont encore augmenté l’année dernière de 3,5 % pour atteindre 639 millions d’euros.

2) La transposition de la nouvelle directive européenne sur les pratiques commerciales déloyales en droit belge doit protéger correctement tous les acteurs de la chaîne alimentaire et garantir des règles équitables pour tous.

3) Aider les entreprises à se préparer à l’avenir en réalisant des investissements ciblés dans la transformation numérique et l’économie circulaire.

Développer les échanges internationaux

1) Continuer à opter pour une politique commerciale ouverte, avec des accords commerciaux équilibrés et dire « non » au protectionnisme. Nous devons préparer nos entreprises autant que possible à un scénario Brexit avec des droits de douane de 18 % en moyenne sur 85 % des produits alimentaires et des boissons que nous exportons au Royaume-Uni. Cela représenterait un surcoût de 321 millions d’euros (sur un total d’exportations de 2,1 milliards d’euros).

2) Transformer nos champions de l’exportation en champions du monde du « Everything E » en investissant dans des réunions virtuelles avec des partenaires étrangers et dans le commerce électronique.

3) Mettre en évidence activement et d’une seule voix les atouts des produits alimentaires et des boissons belges sur les marchés d’exportation. Fevia appelle à utiliser ensemble la marque de promotion « Food.be – Small country. Great food. » à cet effet.

Investir dans nos (futurs) Food Heroes

1) Miser sur les formations STEM et l’apprentissage en alternance dans l’enseignement afin d’accroître l’afflux de collaborateurs qualifiés.

2) Mettre l’accent sur des formations pour les métiers en pénurie du secteur (via le VDAB, le Forem, Actiris et les centres de compétence).

3) Travailler à un cadre juridique simple et orienté vers l’avenir pour les trajets d’insertion et de transition qui guident les travailleurs et les demandeurs d’emploi vers les nombreuses opportunités d’emploi dans l’industrie alimentaire.

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