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Pour davantage de durabilité dans son exploitation

Nous sommes allés à la rencontre d’agriculteurs qui se sont engagés dans le programme agroenvironnemental pour leur poser quelques questions sur leur engagement.

Temps de lecture : 3 min

Depuis 2007, Tanguy Van De Walle et son épouse Cathy exploitent une ferme dans la région de Chimay, à quelques kilomètres de la frontière française. Ils poursuivent quelques années le modèle d’agriculture hérité des traditions familiales en privilégiant l’élevage de blanc-bleu allaitant. Mais petit-à-petit, ils augmentent la part de culture et diminuent le nombre de bêtes. Le changement est déjà en train de s’opérer. Une prise de conscience suite à la nouvelle pac les pousse à se remettre en question et à revoir le modèle familial pour aller vers plus de durabilité. A partir de 2015, ils laissent alors plus de place à l’environnement et adhèrent au programme agroenvironnemental. Tournières, bandes aménagées, important réseau de haies mais aussi prairies naturelles confirment leur engagement en faveur de l’environnement.

En êtes-vous satisfait (technique et biodiversité) ? Quels avantages en tirez-vous ?

Nous en sommes satisfaits. Nous ne sommes pas de grands observateurs mais depuis que nous en avons, nous remarquons de la faune jamais vue auparavant sur la ferme. Nous croisons des faisans, de nombreux insectes, notamment des abeilles. Cette année, nous accueillons même un couple de faucons crécerelles au sein de l’exploitation.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous engager dans le programme agroenvironnemental ?

À la base, notre exploitation est plutôt de type intensif, avec uniquement des bovins. Mais cela ne tenait pas la route humainement et financièrement. En 2015, lors de la réforme de la pac, nous nous sommes remis en question et avons mené une réflexion globale sur notre système d’exploitation. La diversification de notre production (porcs et poulets), le passage au bio, la diminution du labour, l’engagement dans les maec ont contribué à rendre notre exploitation plus durable.

Que diriez-vous à vos confrères pour les inciter à s’engager dans le programme?

Je mène souvent ce débat avec mes collègues. Tout d’abord, je pense qu’il faut faire preuve d’un minimum de volonté pour s’engager. Il est difficile de convaincre celui qui ne veut rien entendre. Ensuite, je les éveillerais aux problèmes environnementaux que nous connaissons et la nécessité de réagir en tant qu’agriculteur. Les attentes des consomma teurs sont devenues très fortes en matière d’environnement. Les maec contribuent à redorer notre image. Je reçois de nombreux témoignages de riverains qui reconnaissent mes champs grâce aux tournesols qui les entourent. Je vois fréquemment des promeneurs qui observent les insectes dans les phacélies en fleurs, les prennent en photos. Ça fait plaisir ! Argument ultime et non des moindres : financièrement, on s’y retrouve tout à fait. Les primes rendent la charge de travail acceptable, surtout dans le cas de la prairie naturelle pour laquelle le cahier de charges est très simple et implique peu de contraintes.

Avez-vous une anecdote à nous partager en lien avec les MAEC ?

Lorsque les promeneurs passent près de mes champs, ils me demandent s’ils peuvent cueillir 2-3 tournesols, ce que j’accepte. Et le plaisir est partagé.

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