Biowanze investit 50 millions€ dans une 2nde chaudière biomasse
Grâce à cette nouvelle chaudière alimentée en biomasses, le site devrait fonctionner dès 2023 à 90 % grâce aux énergies vertes, tout en soutenant les filières wallonnes. C’est un pas de plus vers la neutralité carbone du site qui devrait être atteinte à 100 % d’ici 2029. Le ministre du climat et de l’énergie, Philippe Henry, a souligné cette approche volontariste qui participe activement à l’objectif wallon de réduction des émissions de GES de 55 % à l’horizon 2030.

Biocarburants, produits alimentaires (tant à destination des animaux que de l’humain), engrais verts, innovations et production d’énergie verte… BioWanze a, depuis 2008, développé son activité autour d’un écosystème circulaire en Région Wallonne. Après avoir construit une première chaudière à biomasse en 2009 qui permet au site de s’auto-suffire en énergie à hauteur de 65 %, la construction d’une 2e chaudière fait logiquement écho aux objectifs européens et wallons de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les quelque 50 millions d’euros déboursés pour ledit projet représentent d’ailleurs l’investissement le plus important du groupe depuis sa création sur le site de Biowanze. Preuve s’il en est que le groupe CropEnergies croit en cette filiale belge qui s’appuie sur une stratégie durable, une économie circulaire et l’innovation par la biomasse.
Pierre Etienne, directeur de Biowanze : « l’ambition est d’ancrer notre activité de manière durable dans la protection de l’environnement. Sans le cadre clair développé par la Région Wallonne et notamment par les certificats verts, tout développement de nos projets aurait été impossible. »
Le démarrage d’une telle chaudière sera une étape importante pour le site dans le développement de l’entreprise wanzoise. En effet en 2023, 90 % de l’énergie du site sera renouvelable grâce à la double cogénération performante à haut rendement alimentée exclusivement par de la biomasse. L’outil devrait permettre ainsi de réduire l’émission de 55.000 tonnes de CO2 chaque année. Les 10 % restant sont du gaz naturel dont l’utilisation est inhérente au fonctionnement des chaudières. « Mais là aussi nous nous donnons pour objectif de parvenir à 100 % d’énergie verte au plus tard en 2029, en remplaçant ce gaz naturel par du biogaz produit sur place ou outsourcé. Nous souhaitons de la sorte jouer un rôle actif dans le développement durable, économique et social en Wallonie grâce à ce projet » a-t-il encore souligné.
Un nouveau débouché
pour la filière boisLe projet va à terme générer une dizaine d’emplois directs et bien d’autres indirects. Il pense notamment à l’effet positif généré sur la filière bois, qui va avoir un nouveau débouché. « Concernant l’approvisionnement en bois, nous avons souhaité garder notre logique d’économie circulaire et de durabilité. Nous nous sommes donc donné un périmètre maximum d’approvisionnement de 250 km et il apparaît clairement que les forêts wallonnes ont tout le potentiel pour nous approvisionner. »
Il n’est pas question d’utilisation de bois noble mais bien de résidus et de sous-produits de l’industrie forestière pour alimenter notre chaudière. « Dans la même logique, l’entreprise pourrait jouer un rôle important dans la valorisation des bois scolytés et des bois tempêtes qui arrivent par crise en Wallonie.
Une filière
miscanthus à développer
Pour la filière miscanthus, tout est encore à développer. « Actuellement, nous ne sommes qu’au stade d’un projet pilote développé avec l’asbl Valbiom en vue d’installer des plantations dans des zones impropres, des terres de culture, des friches industrielles ou bien en vue de protéger des zones de captage grâce à cette culture. Tout est encore à faire évoluer… le périmètre d’approvisionnement est ici de 35km, et ce pour des raisons logistiques et de dégagement de CO2 liés au transport.
Une connexion ferroviaire
Question transport encore, l’entreprise est en train de développer un projet d’une connexion à la voie ferrée qui passe en bordure du site. « Celle-ci permettra d’importer du blé en ayant un impact limité sur l’environnement mais surtout d’expédier les (sous-)produits sur des longues distances limitant l’impact du transport sur l’environnement. Cette nouvelle (r)évolution est prévue pour 2025 », conclut Pierre Etienne.
Une approche volontariste
En tant que ministre de l’énergie et du climat, Philippe Henry a tenu à souligner l’approche volontariste de la société. « L’objectif de 55 % de réduction des émissions de GES pour l’ensemble du territoire wallon à l’horizon 2030 n’est pas anodin ! Pour y parvenir, il va falloir agir sur les transports, les bâtiments, les processus industriels… il est évident qu’on aura besoin d’innovations d’investissements, de compétences, d’emplois et du déploiement de notre savoir-faire tant localement qu’à l’extérieur de la Wallonie. L’approche novatrice et ambitieuse de Biowanze en termes de réduction des émissions de GES est donc un signal très important pour aller vers la neutralité carbone… »
Si la chaudière constitue une nouvelle étape, le ministre insiste sur l’aspect chaleur renouvelable. « C’est un élément qui a été assez peu déployé au niveau de la Wallonie sur laquelle on doit encore travailler, la récupérer et la distribuer, notamment par des réseaux de chaleur. Notre Région a d’ailleurs un objectif de 24,7 % de chaleur renouvelable à atteindre à l’horizon 2030. Il devra sans doute rehausser dans le cadre de l’objectif général des 55 % puisque nous allons devoir booster un certain nombre de sous-objectifs pour atteindre la cible globale de 55 %. Notons qu’en 2020 la Wallonie était à 14,7 % de chaleur renouvelable produite. Le chemin pour y arriver reste donc important !