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Guy Foucart et Fabien Renard, Cipf: «Le maïs, un allié de l’autonomie fourragère»

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Tant dans le Nord que dans le Sud du pays, les surfaces consacrées au maïs fourrage restent stables ces dernières années mais on constate que grâce aux progrès de la sélection, le potentiel de rendement continue sa progression. La comparaison de variétés nouvelles et de variétés disponibles depuis 5 à 10 ans le démontre très clairement. Tant pour le rendement en maïs grain ou en maïs fourrage, des gains de rendement sont encore obtenus sans concession au niveau de la tenue de tiges ou autres paramètres qualitatifs.

La culture de maïs reste résistante aux maladies du feuillage et n’a besoin d’aucun fongicide en cours de croissance. Il reste la plante de grandes cultures la moins dépendante d’interventions phytosanitaires. La seule nécessité est de le débarrasser suffisamment tôt de la concurrence des adventices.

Les écarts climatiques des dernières années ont démontré l’adaptation du maïs à des conditions contrastées. Cette plante en C4 peut faire face au réchauffement climatique attendu pour les prochaines années ou aux excès d’eau tels que ceux enregistrés en 2021 et qui ont permis des rendements records en bon nombre d’endroits. Ces situations contrastées des 4 dernières années ont démontré que, si la luzerne est la plante fourragère la plus résistante à la sécheresse, le maïs fourrage sauve très bien la situation et peut venir en aide pour suppléer le déficit de production des prairies qu’elles soient composées de ray-grass ou d’association graminée-trèfle. Associé à l’herbe, il participe grandement à l’autonomie fourragère de près de 7.000 exploitations agricoles wallonnes.

Même si la culture de maïs en bio apporte une contrainte supplémentaire pour le contrôle des adventices impliquant souvent trois passages avec plusieurs machines et sur des largeurs plus étroites, qu’un pulvérisateur ne nécessitant qu’un seul passage plus rapide, la largeur de 75 cm entre les lignes rend toutefois la technique possible et les producteurs de maïs grain bio qui en retirent une plus-value l’ont compris en implantant près de 12 % des surfaces de maïs grain en Wallonie.

Une solution pour limiter les dégâts de corvidés reste à trouver pour mieux la sécuriser.

La culture de maïs joue également un rôle important dans le stockage durable du carbone dans les sols. Grâce son métabolisme en C4, le maïs est une pompe à carbone particulièrement efficace. En effet, au cours de sa croissance, pour un rendement maïs grain de 11 t/ha, le solde net de captation est de 25 t d’équivalent CO2/ha/an. De par son importante restitution au sol (biomasse aérienne et racinaire) en cas de récolte en grain, la plante de maïs permet de stocker à long terme dans le sol 2,2 t d’équivalent CO2 par hectare et par an.

Pour les dix prochaines années, nous pouvons envisager avec optimisme la culture de maïs.

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