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Afflux de réformes aux Pays-Bas

Après avoir touché le fond en 2016, les prix des vaches de réforme sont à la hausse, excepté aux Pays-Bas, où les réformes massives exercent une pression sur les prix. Si les abattages sont modérés en Allemagne, ils devraient rester dynamiques en Irlande.

Temps de lecture : 4 min

L’accroissement du cheptel laitier néerlandais ces 5 dernières années, et en particulier en 2015 et 2016, a conduit au dépassement du seuil de déjections de phosphates organiques aux Pays-Bas. Si le pays ne respecte pas le plafond, il risque de perdre sa dérogation à la directive nitrates, ce qui serait catastrophique pour le secteur laitier néerlandais. L’objectif commun du gouvernement et de la filière est donc de réduire drastiquement le cheptel laitier, d’au moins 160.000 vaches d’ici la fin de l’année.

Le gouvernement néerlandais a lancé un vaste plan d’aide à la cessation et la réduction des troupeaux laitiers. Friesland Campina, principale coopérative, incite quant à elle les éleveurs à ne pas augmenter la production laitière, via un prix dissuasif au-delà d’un volume de référence individuel.

Les abattages de vaches laitières ont ainsi bondi de +43 % par rapport à 2016 sur les 11 premières semaines de l’année selon ZuivelNL, l’organisation du secteur laitier hollandais.

L’offre abondante pèse sur les cours. À 2,47€/kg fin mars, la cotation de la vache O est tombée 9 % sous son niveau de 2016, à contre-courant des autres États membres de l’UE. La cotation moyenne européenne de la vache O, à 2,82 €/kg fin mars, enregistrait en effet une hausse annuelle de +3 % vis-à-vis de 2016.

Abattages modérés en Allemagne

En Allemagne, les abattages importants de 2016 ont permis d’amorcer une réduction du cheptel laitier (-1,6 % en regard à 2015 à 4,22 millions de têtes en décembre). Toutefois, la remontée du prix du lait semble pousser les éleveurs à entrer dans une nouvelle phase de rétention depuis l’automne dernier. Au 1er trimestre, les abattages de vaches se situent à un niveau intermédiaire entre celui de 2016 et celui de 2015 (-3 % par rapport à l’an dernier ; +9 % vis-à-vis de 2015). La cotation allemande de la vache O poursuit sa hausse saisonnière. Elle a gagné 5 centimes en un mois pour remonter à 2,85 €/kg fin mars (+9 % en regard à 2016 ; -8 % par rapport à 2015). Celle de la vache P a gagné 7 centimes, à 2,25 €/kg (+13 % comparé à 2016 ; -5 % vis-à-vis de 2015).

Irlande : davantage de viande issue du lait

En Irlande, les abattages sont en hausse (+2 % pour le total bovin et +15 % pour les vaches de réforme sur les 12 premières semaines de l’année). Bord Bia prévoit une hausse de +4,5 % de la production de viande bovine irlandaise en 2017. Le cheptel bovin total était en effet en hausse en fin d’année (+3 % par rapport à 2015) et les animaux à l’engraissement étaient nombreux (+8 % pour le nombre de mâles âgés de 1 à 2 ans). Cette dynamique est due essentiellement aux nombreuses naissances supplémentaires dans le cheptel laitier. En effet, 1,295 million de vaches laitières étaient en production fin 2016 (+4 % en regard à 2015 et +15 % par rapport à 2014). À l’inverse, le cheptel allaitant, qui a perdu 10.000 têtes (soit -1 % vis-à-vis de 2015), a retrouvé son niveau de fin 2014 (soit 1,042 million de vaches).

La viande issue du lait prend donc une part croissante dans la production irlandaise. Les experts de Bord Bia prévoient la poursuite de cette tendance dans les années à venir. D’ici 2 ans, le cheptel laitier pourrait gagner encore 100.000 têtes (+7 %) et le cheptel de vaches allaitantes en perdre 15.000 (-2 %).

Vent d’optimisme sur le Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, la consommation de viande bovine reste particulièrement dynamique. Sur les 4 semaines finissant le 29 janvier, les volumes de viande bovine achetés par les ménages ont progressé de +4 % comparativement à l’année dernière.

Le bœuf semble profiter de la désaffection des Britanniques pour la viande de porc fraîche (-3 % sur la période) et pour la viande d’agneau (-8 %), la consommation de cette dernière étant toutefois moins bien couverte par le panel.

Signe que le Brexit n’a pas altéré l’optimisme britannique, le nombre de vaches allaitantes a progressé de +1 % dans l’enquête cheptel de décembre 2016 pour totaliser 1,570 million de têtes, après une hausse similaire fin 2015.

Le cheptel allaitant britannique, en baisse tendancielle sur le long terme, n’avait pas connu 2 années consécutives de hausse depuis l’année 2004. Après 3 années de hausse, le cheptel laitier s’est quant à lui stabilisé à 1,920 million de têtes.

Depuis l’été 2016, les abatteurs ont durci leurs cahiers des charges et imposent des pénalités pour les carcasses trop lourdes (plus de 400 kg, voire plus de 380 kg pour certains distributeurs). Les producteurs n’ont eu d’autre choix que de s’adapter. Le poids moyen des bœufs abattus au Royaume-Uni, après plusieurs années de hausse, s’est donc réajusté à la baisse. Il est passé sous les 370 kg au second semestre 2016 et ne dépassait pas 372 kg sur les deux premiers mois de 2017.

D’après Tendances Lait et Viande (Idele)

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