Sur base des statistiques 2015 de l’Association wallonne de l’élevage (Awé), Patrik Gauder a répondu à ces questions et bien d’autres à l’occasion de la journée d’étude « Du neuf au pâturage » qui s’est tenue le 16 mars dernier à La Reid.
Le lait herbe, qu’est-ce ?
Pâturer plus pour gagner plus ?
L’écart entre le prix de revient des prairies pâturées et celui des prairies fauchées est relativement important : plus de 950 € selon les statistiques de l’Awé (tableau). Une différence qui s’explique notamment par l’importance des coûts d’entreprise, de traction et de stockage des fourrages.
En outre, Patrik Gauder constate que plus les éleveurs font pâturer leur troupeau, plus leur marge brute (différence entre la production totale et les frais variables) augmente. En moyenne, les fermiers qui ont un bon LH gagnent plus par litre de lait produit.
Le pâturage permettrait-il donc d’augmenter le revenu agricole ? Patrik Gauder constate qu’en réalité celui-ci est similaire chez les éleveurs pâturants et non pâturants, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les exploitations qui pâturent le plus sont également celles qui produisent le moins de lait. Du côté des non pâturantes, les coûts plus importants sont compensés par une hausse de la production.
Le niveau de production n’est pas le seul paramètre à expliquer qu’il n’y ait pas une différence plus marquée du revenu en fonction du LH. En effet, si le recours à l’entreprise est nettement moins coûteux à l’hectare en prairie pâturée qu’en prairie de fauche, les coûts de traction et de matériel sont quant à eux très similaires. « Qu’ils pratiquent ou non le pâturage, les éleveurs sont tout aussi bien équipés et doivent amortir leurs investissements. »
Des alternatives à envisager
Ensuite, la gestion du pâturage doit être optimale. Ce qui implique, d’une part, d’alterner fauche et pâture si les surfaces disponibles le permettent et, d’autre part, de maîtriser la technique choisie afin que les aliments soient disponibles en quantité et qualité constantes. Enfin, diminuer le nombre de vache traite par hectare de prairie accessible contribue encore à améliorer le LH. « Le tout en fonction des possibilités de l’agriculteur et de la surface dont il dispose », précise-t-il.
Enfin, des alternatives au pâturage existent. Citons, par exemple, l’affouragement en vert et la distribution de fourrages conservés. Néanmoins, si celles-ci présentent des avantages, elles sont aussi coûteuses en temps de travail et matériel (tableau 2). Il conclut : « Lorsque le prix du lait est bas, le pâturage doit être privilégié. En cas de hausse des prix, les alternatives se révèlent être plus intéressantes. Elles sont certes plus coûteuses mais permettent d’intensifier la production durant une période économiquement favorable ».