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Un marché dichotomique…

Une certaine rétention des vaches laitières semble prévaloir en Allemagne et au Royaume-Uni. À l’inverse, les réformes s’accélèrent en Irlande et aux Pays-Bas, au risque de déséquilibrer le marché de la viande bovine en UE.

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En Allemagne, le fort rebond du prix du lait aurait provoqué un ralentissement des abattages depuis octobre 2016. Cette tendance se poursuit en ce début d’année : sur les 8 premières semaines de 2017, le nombre de vaches abattues était en retrait par rapport au niveau élevé de l’an passé (-4 % par rapport à 2016 ; mais toujours +11 % vis-à-vis de 2015).

L’offre réduite ne couvre pas totalement la demande, qui est ferme pour la viande de vache à cette période de l’année. Cela entraîne une remontée des cours des femelles. La cotation de la vache O a gagné 3 centimes en un mois, à 2,79 €/kg fin février (+1 % en regard à 2016 ; -5 % vis-à-vis de 2015). Celle de la vache P a gagné 8 centimes, à 2,17 €/kg (+3 % par rapport à 2016 ; = par rapport à 2015).

Pologne : la cotation rattrape son retard

En Pologne, l’afflux de réformes se poursuit, la crise laitière accélérant la restructuration du secteur. Les abattages annuels ont totalisé 586.000 têtes en 2016 (+10 % par rapport à 2015). La vache O polonaise cotait l’équivalent de 2,61 €/kg de carcasse en semaine 8 (+4 % vis-à-vis de 2016). Elle est toujours moins chère que la laitière française, mais l’écart se réduit mois après mois. Il traduit la percée de la viande polonaise sur les marchés d’Europe de l’Ouest.

Irlande : des réformes en nombre

En Irlande, l’accélération des réformes, amorcée l’été dernier, se poursuit. On enregistre un bond de +16 % par rapport à 2016 d’abattages de vaches sur les 8 premières semaines de 2017. Ceux des génisses (+2 %) suivent la même tendance et ceux de bœufs enregistrent également une petite hausse (+1 %). Seuls les abattages de jeunes bovins sont en baisse (-7 % en regard à 2015). La production irlandaise de bovins devrait s’amplifier en 2017 si on se réfère à la hausse des effectifs dénombrés en engraissement.

Les cours des vaches sont sous la pression de l’offre. La vache O cotait 3,02 €/kg de carcasse fin février (-2 % vis-à-vis de 2016) et la vache R 3,25 €/kg (-2 %). La génisse R cotait 3,85 €/kg (-3 % par rapport à 2016) et le bœuf R 3,72 €/kg (-2 %).

Pays-Bas : surplus de réformes en prévision

L’accroissement du cheptel laitier néerlandais a entraîné un dépassement du seuil de production de phosphate depuis 3 ans. Épinglés par Bruxelles, les Pays-Bas risquent de perdre leur dérogation à la Directive nitrates si des mesures drastiques ne sont pas mises en œuvre.

Ainsi, le gouvernement néerlandais a décidé d’accepter tous les candidats à son programme d’aide à la réduction des troupeaux laitiers. L’objectif de ce plan est de réduire d’au moins 9 % le cheptel laitier national d’ici fin 2017 pour respecter le plafond réglementaire de phosphate autorisé.

Selon ZuivelNL, l’organisation du secteur laitier hollandais, les abattages ont bondi de 29 % depuis janvier par rapport à 2016. Les abattages resteront très dynamiques sur le premier semestre puisque d’après le gouvernement néerlandais, 32 000 vaches dans près de 500 élevages devraient être abattues d’ici mai.

Cette offre abondante pèse sur les cours. À 2,48 €/kg fin février, la cotation de la vache O était inférieure de 8 % par rapport à 2016.

Inquiétude au Royaume-Uni

Au Royaume-Uni, le début d’année accuse une baisse globale de l’offre en viande bovine. Les abattages de vaches ont diminué en janvier de 4 % par rapport à 2016. Ceux de Prime Cattle étaient également en baisse (-2 % pour les bœufs, -3 % pour les génisses et -13 % pour les taurillons).

Par ailleurs, les exportations britanniques profitent de l’avantage d’une livre sterling faible sur les marchés de la zone euro. Les volumes de viande bovine expédiés sur l’année 2016 ont ainsi progressé de 10 % par rapport à 2015. Les experts britanniques s’attendent à un marché relativement équilibré en 2017. Toutefois, si l’offre néerlandaise augmente, des répercussions pourraient se faire sentir au Royaume-Uni, étant donné que les Pays-Bas sont une plate-forme clé pour l’importation de la viande de vache britannique sur le Continent.

D’après Tendances

Lait et Viande (Idele)

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