Succéder au concours de Durbuy, n’était pas une mince affaire. D’autant qu’en 2008/2009, la crise économique qui frappait le secteur équestre a semé le doute parmi les éleveurs et imposé une retombée des naissances. Reprendre le flambeau pour devenir à son tour un événement incontournable n’était donc pas chose aisée. Voici donc comment un grand classique se transforma en un concours branché, axé sur l’avenir de l’élevage du cheval/poney de sport.
Partir du bon pied
Le port d’attache du Flémalle Open est le Centre Equestre de Flémallle, crée en 1999.
Pour Julie Brahy: «L’idée du concours a grandi au sein d’un groupe d’éleveurs liégeois, regrettant qu’une manifestation telle que le concours de Durbuy s’arrête. Ce groupe réunissait Michel Rigo, Pierre Verschelden, Jean-Pol Lekane, Diane Chauvet, Eric Nulens, Nathalie Plumier, Quentin Vilenne, Drs. Claude Henry, Bruno Vilenne et moi-même. L’équipe organisatrice s’est un peu modifiée entretemps, mais l’esprit est resté le même: mettre les éleveurs en contact avec les cavaliers».
Réunir l’élite
Organisé au début du printemps, le Flémalle open tombe au bon moment pour les éleveurs désireux de commercialiser leurs produits. «Chaque édition fut un succès avec en moyenne une septantaine de participants tous âges confondus. Mais réunir les éleveurs tous stud-books confondus reste une de leurs grandes ambitions», note Julie.
Cette année par exemple, le Zangersheide fut très bien représenté dans les catégories 2 et 3 ans. Nombre de produits BWP étaient inscrits également, sans oublier la présence du sBs avec 5 chevaux classés parmi les six premiers chez les 3 ans.
Miser sur l’avenir
L’élevage du cheval de sport vient donc de traverser une impasse difficile, avec une chute des ventes suivie de moins de naissances. Mais l’excellente réputation et la grande qualité des chevaux de saut d’obstacles belges ont fini par faire la différence. Les éleveurs ont travaillé d’arrache-pied en opérant des choix ciblés et en investissant dans des juments/étalons de qualité. Sans oublier le travail et les frais qui s’imposent pour élever et préparer un cheval de sport, capable d’assumer les obstacles qu’on lui impose aujourd’hui.
«Il est vrai que nous enregistrones toujours moins de naissances, mais elles sont plus «réfléchies». En plus, après une période morose ces 10 dernières années, le moral est à la hausse et les chevaux belges sont très appréciés», poursuit-elle.
Elevage spécialisé
Il suffit de consulter régulièrement les résultats des plus grands concours internationaux pour retrouver en effet de plus en plus souvent un cheval belge sous la selle d’un cavalier médaillé. Et l’histoire nous apprend qu’il ne s’agit pas de cas isolés, mais d’une continuité qui s’impose d’année en année.
Avant de se retrouver sur les listes de départ du Global Champions Tour, du Rolex Grand Prix, d’une Coupe des Nations ou d’un championnat quelconque, ces équidés ont déjà fait du chemin grâce au travail assidu de leurs éleveurs et les initiatives de leurs studbooks. Sans oublier évidemment que tout a débuté avec le choix des origines que leurs éleveurs ont fait avant de les faire naître. Le travail des éleveurs ne survit pas que par passion. Il débute avec des choix génétiques en passant par la naissance du poulain et sa première grande sortie pour un concours d’élevage. C’est un trajet peuplé de mille soucis qui mérite un respect immense.
Les podiums 2017
Le podium des 2 ans à Flémalle réunissait Queen D’Amour Z (1), Prime Time vh Ruytinxbos (2) et Chi Chi de la Pierre Z (3).
Chez les 3 ans, la victoire revint à Invictus de l’Enclos, suivi d’Icone de Longchamps (2) et Enzo BB Z (3).
P. Borgenon