Accueil Archive

Sucre, produits laitiers et céréales,

censés dynamiser le secteur agricole

Les biocarburants n’étant plus le moteur de croissance du secteur agricole, ce sont les exportations de sucre, de lait et de céréales qui tireront la production de l’UE dans les années à venir, constate la Commission européenne dans ses perspectives à l’horizon 2030 présentées à Bruxelles.

Temps de lecture : 4 min

La Commission européenne a présenté les 18 et 19 décembre à Bruxelles, à l’occasion de sa conférence annuelle, ses prévisions et perspectives agricoles à l’horizon 2030. Le rapport prévoit que les biocarburants ne seront plus un moteur de croissance pour le secteur. La réduction de la consommation globale de carburant devrait entraîner des réductions marquées de la consommation de biodiesel et d’éthanol d’ici 2030 mais, compte tenu des capacités de production existantes, la production européenne devrait diminuer moins que la consommation et être favorisée par rapport aux importations. « L’absence actuelle d’investissements à long terme continue d’entraver le développement des biocarburants de pointe », souligne la Commission, qui estime que la part des biocarburants restera stable à environ 5,7 % en 2030 (contre 5,6 % en 2017).

En ce qui concerne le marché des cultures arables, le rapport prévoit une diminution des superficies utilisées dans l’UE, qui passeront de 107 millions d’hectares en 2017 à 104 millions d’hectares en 2030, ce qui limitera l’augmentation de la production.

La production céréalière européenne poursuivra néanmoins sa croissance, atteignant 341 millions de tonnes d’ici 2030, contre environ 301 millions de tonnes actuellement. Cette croissance devrait être tirée principalement par la demande d’aliments pour animaux, de bonnes possibilités d’exportation et une augmentation des utilisations industrielles des céréales. La production européenne devrait donc progresser d’environ 1 % par an mais sera limitée par les superficies et par la croissance plus lente des rendements en Europe par rapport à d’autres régions du monde.

Toujours plus d’importations de soja

Les prix devraient légèrement remonter par rapport aux cours actuels très faibles pour s’établir autour 170 €/t en moyenne en 2030 (194 €/t pour le blé tendre), mais ils pourraient connaître des pics en cas de mauvaises conditions climatiques.

Pour les oléagineux, la baisse prévue de la demande d’huiles végétales pour la production de biocarburants pèsera sur le colza, et la hausse de la demande en tourteaux pour l’alimentation animale sera principalement satisfaite par l’augmentation des importations de soja.

En ce qui concerne le secteur du sucre, l’année 2017 a été marquée par la fin des quotas dans l’UE, ce qui devrait entraîner une hausse de la production de 12 % d’ici à 2030, bien que les prix devraient baisser, ce qui se traduira par une réduction de l’écart entre les prix de l’UE et les prix mondiaux d’environ 40 € par tonne. Avec, finalement, une réduction de moitié des importations et un doublement des exportations.

Lait : demande et volatilité en hausse

En ce qui concerne le secteur laitier, bien que les dernières années aient été difficiles, la croissance de la demande mondiale et communautaire devrait soutenir les marchés laitiers mondiaux à long terme. L’UE devrait fournir 30 % de l’augmentation de la demande, ses exportations devraient donc augmenter en moyenne d’environ 500.000 t d’équivalent lait par an, principalement en fromage et en poudre de lait écrémé. Le rapport souligne toutefois que la variabilité des prix sur le marché mondial subsistera ainsi que les déséquilibres du marché.

Selon le rapport, la demande de viande devrait rester stable voire baisser dans l’UE, mais progresser de 14 % dans le monde à l’horizon 2030. La production européenne devrait alors atteindre 47,5 Mt, contre 47,3 Mt en 2017. Mais pour les éleveurs de bétail, les prix pourraient baisser au cours des prochaines années en raison d’une concurrence accrue mais aussi de prix relativement bas des aliments pour animaux. Seul secteur qui pourrait voir sa production réellement augmenter : la volaille (+5 % et +18 % pour les exportations). Mais les prix seront là encore sous pression du fait d’une concurrence accrue.

Enfin, le revenu agricole total de l’UE devrait diminuer considérablement en termes réels au cours de la période considérée. En revanche, le revenu agricole par travailleur devrait augmenter légèrement de 1,1 % en termes réels dans l’UE en raison de la poursuite des changements structurels et du nombre de personnes quittant le secteur. Cette hausse proviendrait de l’augmentation significative de la production (près de +20 % sur la période) mais serait en partie compensée par l’augmentation attendue des coûts (+30 % sur la période), notamment de l’énergie.

La Une

Marc Tarabella : dernier tango à Strasbourg

Economie Syndicaliste, bourgmestre au long cours d’Anthisnes, éphémère ministre wallon de la Formation et ministre communautaire de la Jeunesse et de l’Enseignement de Promotion sociale, Marc Tarabella est député européen depuis 2004. Le parcours dense et riche qui s’est écrit entre les deux capitales européennes, s’achèvera dans quelques jours. L’heure est désormais au bilan, quand se chevauchent les souvenirs au rythme des heurs et malheurs d’une profession exposée où les sommets tutoient parfois les précipices.
Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs