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Le risque cécidomyie orange se précise !

Toutes les conditions semblent réunies pour que les parcelles de froment soient soumises à des attaques importantes de ce ravageur dans les prochains jours !

Temps de lecture : 5 min

Les observations effectuées le vendredi 18 mai dans un réseau de 20 parcelles à travers la Wallonie céréalières montrent que les populations de pucerons et criocères sont faibles et ne nécessitent aucune intervention : de 0 à 8 pucerons par 100 talles et de 0 à 48 larves de criocères pour 100 talles.

Cécidomyie orange : attention danger !

La situation est beaucoup plus préoccupante en ce qui concerne la cécidomyie orange : jusqu’à présent, les émergences de ces minuscules insectes ravageurs, répondant aux petites pluies éparses d’avril, ont été très limitées.

En revanche, les fortes pluies des deux derniers jours d’avril ont vraisemblablement induit la nymphose d’une forte proportion de la population de cécidomyie orange, et une grosse vague d’émergence est attendue d’ici dans les tout prochains jours.

Émergences massives + début d’épiaison = scénario à risque

Au début de la semaine, la météo prévoyait des journées douces et plutôt humides, sous un vent faible. Ces conditions conviennent à l’activité de la cécidomyie orange. Tous les éléments du risque semblent donc réunis pour que le froment soit soumis à des attaques importantes de ce ravageur dans les prochains jours !

Dans ces conditions, il est vivement recommandé de se tenir prêt à effectuer un traitement insecticide aussitôt que des vols significatifs auront été observés. Selon les régions, leur déclenchement peut varier de deux à trois jours.

Observation au crépuscule et à la baguette !

L’observation de la cécidomyie est impossible en pleine journée. Il faut aller au crépuscule, passer une baguette tenue horizontalement à hauteur des épis. Cette opération dérange les femelles occupées à pondre, et on peut en estimer le nombre. Si plus d’une vingtaine d’insectes s’envolent par m², un traitement insecticide est recommandé.

Les rouilles… à l’œil

Les observations du lundi 21 mai sur un réseau de 31 parcelles réparties à travers les régions céréalières du sud du pays confirment que la septoriose a très peu progressé dans les cultures qui ont presque toutes dépassé le stade « dernière feuille étalée ». La rouille jaune et la rouille brune sont à surveiller, particulièrement sur les variétés réputées sensibles.

La septoriose a été peu observée la semaine dernière. Lorsqu’elle est présente, elle touche moins de 20 % des F3 définitives (12 parcelles concernées) à 2 exceptions près : à Les Waleffes où elle touche 5 % des F2 définitives (Graham) et Ath où 30 % des F3 définitives (Reflection) présentent des symptômes. Dans les autres situations, elle est observée uniquement dans le fond de la végétation.

Les conditions climatiques de la semaine passée n’ont pas été favorables au développement de la maladie et aucune pluie contaminatrice n’a été observée dans le réseau. Le modèle de prévision épidémiologique Proculture prévoit l’expression des symptômes dus aux infections latentes début juin. Dans tous les cas, moins de 5 % de la surface foliaire est concernée.

La fusariose du feuillage est signalée sur la variété Edgar dans le Brabant wallon et la province de Liège. Les symptômes de cette maladie ressemblent à ceux de la septoriose à la différence qu’aucune pycnide (point noir au centre des taches) ne se forme. C’est une maladie à surveiller car les feuilles peuvent être une source d’inoculum pour la fusariose de l’épi. Sur les feuilles, les symptômes sont plutôt causés par des champignons du genre Microdochium qui ne produisent pas de mycotoxine lorsqu’ils infectent les épis, au contraire des Fusarium spp.

L’oïdium est parfois observé dans les parcelles du réseau. Il est présent à faible fréquence à Ath, Eben-Emael et Mortroux. À Ciney (Anapolis), Assesse (Reflection) et Franc-Waret (Reflection), par contre, l’ensemble des plantes observées sont colonisées par l’oïdium.

La rouille jaune est observée dans 16 des 31 parcelles d’observation. La pression occasionnée par cette maladie dépend fortement de la variété. Elle est présente sur les dernières ou avant dernières feuilles définitives de toutes les parcelles du réseau d’observation emblavées par la variété sensible Reflection. Ailleurs, les variétés plus tolérantes portent des pustules sur les feuilles plus basses et à des fréquences relativement faibles. À Eben Emael, 75 % des avant dernières feuilles définitives de la variété résistante Anapolis sont touchées. C’est la seule situation où une variété réputée très tolérante est fortement infectée par la rouille jaune.

La rouille brune est présente dans 9 parcelles d’observation. Dans 6 parcelles, elle touche moins de 20 % des F2 ou F3 définitives. À Les Waleffes, elle touche 45 % des F2 de la variété Graham et 35 % des F3 de la variété Edgar. Enfin à Assesse, la rouille brune touche 60 % des F2 de la variété Reflection pourtant réputée tolérante.

Quelle protection?

Pour les parcelles au stade «dernière feuille étalée» (39) qui n’ont pas encore été traitées, un traitement doit être envisagé si la présence d’une maladie foliaire est détectée sur une des 3 dernières feuilles, peu importe la variété. Si la pression en maladie reste faible au sein de la parcelle, le traitement peut être postposé, avec vigilance.

Pour les parcelles au stade 51-59 (épiaison), un traitement doit également être envisagé si la parcelle n’a pas encore été traitée et si la présence d’une maladie foliaire est détectée sur une des 3 dernières feuilles, peu importe la variété. Si la pression en maladie reste faible au sein de la parcelle, le traitement peut encore être postposé, avec vigilance.

Pour les parcelles qui ont été traitées au stade 2e nœud (32), la protection apportée par ce traitement se dissipe au bout de 3 à 4 semaines et un traitement relais devrait être envisagé pour protéger les derniers étages foliaires.

Le traitement réalisé lorsque le stade dernière feuille étalée est atteint (au stade 39 ou après selon les trois possibilités détaillées ci-avant) doit être complet et assurer une bonne protection contre la septoriose (mélange de triazoles ou triazole associée au carboxamide), la rouille brune (strobilurine si variété sensible) et la fusariose de l’épi (prothioconazole, tebuconazole et metconazole). Le premier cité est efficace contre Fusarium spp. et Microdochium spp., les deux suivants sont efficaces contre Fusarium spp. Le risque de fusariose de l’épi est fortement lié aux prévisions de fortes pluies lors de l’épiaison et de la floraison, ce qui n’est pas annoncé cette semaine.

Enfin, si un traitement au stade dernière feuille étalée a déjà été réalisé, la protection des feuilles est encore bien présente et il n’est donc pas nécessaire de traiter à nouveau.

A. Legrève et M. Delitte

, coordination scientifique « maladies » ;

X. Bertel

, coordinateur du cadco

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