Protection des indications géographiques
Le secteur agricole européen peut attendre des résultats positifs d’un accord de libre-échange avec l’Australie dans les secteurs du lait, du porc et du vin, de même que sur les questions sanitaires et phytosanitaires. La protection de ses indications géographiques est par ailleurs un intérêt offensif essentiel pour l’UE. Canberra devrait lancer au cours du second semestre de cette année une consultation publique sur les IG concernées.
À l’inverse, un tel accord est jugé préoccupant pour des productions sensibles européennes, notamment le sucre, le bœuf et la viande ovine, qui sont déjà sous la pression d’autres négociations commerciales et du Brexit.
Dans le secteur agroalimentaire, les importations de l’UE en provenance de l’Australie s’élèvent à quelque 2 milliards €, notamment des oléagineux, du vin, de la laine et de la viande bovine, tandis que ses exportations vers ce pays, en particulier des spiritueux, du vin, du porc, du fromage et de l’huile d’olive, atteignent environ 2,9 Mrd €.
L’autre bout du monde
« Nous demandons une fois de plus à la Commission européenne de ne pas ouvrir notre marché au sucre de l’autre bout du monde », a « tweeté » le 25 mars l’association européenne des fabricants du secteur (CEFS) alors que s’ouvraient dans la capitale Canberra les pourparlers entre l’UE et l’Australie. « L’option durable est européenne », fait-elle valoir expliquant que, « pour six tonnes de sucre expédié d’Australie vers l’Union, plus d’une tonne de CO2 est émise ».
Les organisations agricoles des Vingt-huit (Copa-Cogeca) soulignent, quant à elles, que les betteraviers européens ne peuvent pas « supporter constamment davantage de concessions accordées à d’autres pays tiers », alors que des contingents d’importation sont envisagés dans le cadre des pourparlers commerciaux avec le Mercosur et la Thaïlande, après celui de 30.000 tonnes récemment octroyé au Mexique.
L’Australie est le 3e exportateur mondial de sucre, après le Brésil et la Thaïlande. Plus de 80 % de sa production, soit 3,5 millions de tonnes, sont écoulés sur les marchés des pays tiers, en Asie principalement.