Des forces combinées

pour renouer avec les citoyens

Située à Émines, non loin de Gembloux, la ferme d’Hulplanche est le parfait exemple d’exploitation en polyculture — élevage. Manuel Tilmant y élève des bovins Limousin et y engraisse des taureaux Blanc-Bleu Belge. Depuis 2003, une porcherie de 500 Porcs Qualité Ardenne (PQA) sur paille s’est également adjointe aux infrastructures existantes. Une partie des cultures est réservée à l’alimentation des animaux de la ferme.

Du BBB et du Limousin

À ses débuts, milieu des années ‘90, Manuel s’essaie d’abord à l’élevage unique de BBB mais, il prend rapidement conscience des soins et de l’attention que demande cette race. « J’ai vite compris que si je voulais me dégager plus de temps pour les cultures, je devais me diriger vers une autre race. J’ai choisi le Limousin. Ce sont des bovins plus solides qui valorisent très bien les fourrages grossiers et vêlent la plupart du temps seuls. Des atouts intéressants dans mon cas. Aujourd’hui, nous réalisons 60 vêlages par an en Limousin mais nous engraissons aussi des taureaux BBB ».

Cultures variées, à destination de l’élevage

Outre les plantes plus traditionnelles telles que la betterave, la betterave fourragère, le froment, le maïs, l’escourgeon ou l’épeautre, dont une partie est utilisée pour l’alimentation des animaux de la ferme (80 % de céréales dans l’alimentation des porcs par exemple), Manuel aime également tester de nouvelles cultures. Ainsi, ses parcelles sont aussi couvertes de carottes, céleris-raves, haricots, mélange de froment pois ou de froment sous couvert de luzerne.

« J’aime tester de nouvelles techniques et démontrer que des « pratiques bio » peuvent aussi être un atout en culture conventionnelle ou apporter une plus value à l’alimentation des animaux. Les froments pois devraient par exemple me permettre de diminuer l’achat de protéines extérieures pour l’alimentation des porcs. En mars, j’ai également semé de la luzerne avec deux passages de herse étrille dans du froment désherbé à l’automne. J’espère ainsi réaliser des économies en azote et pouvoir réaliser une première coupe après la moisson. D’autre part, j’ai également décidé de convertir quelques parcelles irrigables pour y implanter des légumes bio ».

Boucherie Originelle : une coopérative pour une vente au juste prix des animaux

Depuis quelques semaines, l’éleveur fourni également la Boucherie Originelle, une boucherie coopérative installée dans le centre d’Émines qu’il a développée en collaboration avec Sébastien et Benjamin Geens, d’une ferme voisine. « La boucherie a ouvert ses portes début mai et rencontre un franc succès. « Pour mes voisins et moi-même, c’est la meilleure manière de valoriser nos animaux. L’idée, c’est de vendre correctement nos animaux à la boucherie coopérative. De son côté, celle-ci propose des produits de qualité et assure la rémunération de ses employés et le remboursement de ses investissements. Tout le monde y trouve sont compte. Benjamin et Sébastien approvisionnent la boucherie en viande BBB et je la fournis en porcs et en veau élevé sous la mère et abattu au sevrage. Nous travaillions également avec d’autres éleveurs du coin: Raphaël Roland pour les poulets et Jean-Yves Mohimont les agneaux ».

Le cheval de trait: un loisir avant tout

La star de l’exploitation, c’est également le cheval de trait Brabançon. « Nous en possédons quatre, dont une poulinière. Nos chevaux s’intègrent bien au pâturage et ne concurrencent pas nos vaches car ils ne consomment pas la même herbe. Un ébousage supplémentaire est souvent nécessaire car les chevaux ont tendance à déféquer au même endroit mais sinon la cohabitation est excellente ».

Le couple élève ses chevaux par loisir : « Si ça devenait un travail, ça n’aurait plus la même saveur. Avec d’autres passionnés, nous avons créé L’ASBL les Traits d-Union afin de revaloriser ces animaux et les remettre au travail dans les communes. L’ASBL compte aujourd’hui 7 chevaux que nous préparons volontiers pour des balades en calèche et diverses animations. Nous participons régulièrement à des fêtes d’école et de quartier, des anniversaires… Nous réalisons également des apéros en calèche avec des produits locaux ou des balades ludo gourmandes lors desquelles nous effectuons des arrêts dans diverses exploitations afin de découvrir leurs produits et les jeux en bois de L’ASBL Le Siroteur ».

Pour les JFO : les forces combinées

Manuel et Valérie et Manuel participeront pour la première fois aux Journées Fermes Ouvertes. Pour ce faire, ils n’ont pas hésité à s’entourer d’amis agriculteurs, animateurs et professionnels du secteur. « Nous souhaitons montrer au public qu’une ferme traditionnelle liant agriculture et élevage est propre et respectueuse de l’environnement et fait de bons produits ».

À leur arrivée à la ferme d’Hulplanche, les visiteurs auront la possibilité de réaliser une balade à travers champs afin de découvrir les différentes cultures liées à la ferme et de recevoir des explications sur leur gestion. L’ASBL Traits d-Union, un bourrelier, un maréchal-ferrant (le dimanche), l’asbl Plumalia (travaillant à l’accueil et la protection des oiseaux en liberté), L’ASBL Le Siroteur (jeux en bois), l’école d’apiculture de Namur et Protect’eau seront également présents tout au long du week-end pour divertir le public et répondre à toutes les questions. Plusieurs producteurs du coin proposeront aussi une dégustation de leurs produits lors d’un marché fermier : fromage de vache, de brebis, fraises, légumes, salaisons… La FJA d’Eghezée s’occupera quant à elle des rafraîchissements. Une belle combinaison de forces pour montrer aux citoyens toute la diversité et la beauté de l’agriculture.

DJ