Aujourd’hui, mon cher grand Saint, je t’écris, je ne demanderai rien. Je t’apporte mon soutien. J’entends le chant de nos petits enfants et, c’est merveilleux. Certains le jugeront ringard et complètement déphasé. Le « suc » du petit panier, peut-être, mais c’est dit avec tant d’enthousiasme et d’entrain que l’on ne peut qu’applaudir. Les psychologues parlent de dégâts des mensonges, de relations intergénérationnels foutues, paraît même que ça peut vous retomber sur la tête des années plus tard... On ne me l’a fait pas celle-là ! D’autres te trouvent trop catholique, faudrait que tu gommes la croix sur ta mitre. Et ton ami Nicodème, faudrait, disent-ils qu’il soit un peu plus clair, genre Yannick Noah qui fait l’unanimité. Ah mon grand Saint-Nicolas, voilà qui donne à réfléchir…
Dans ma ville de Warneton, on te fête depuis si longtemps que personne ici ne voudrait de changement. Tu es toujours sur ton cheval fier et droit. Écolo ? Tu distribues à tour de bras des oranges. Et même, les plus grands crient leurs joies en ce cortège nocturne. Ce fameux cortège se compose de nombreux chars décorés selon les thèmes et tractés par les agriculteurs de la ville et ses environs, tout cela en fanfares et lumières. Les enfants des écoles habillés en capes blanches chantent et dansent en se tenant par la main formant de longues farandoles. Ils symbolisent les « moutches », (petits moines) des abbayes d’un lointain passé de notre ville.
Ah mon grand Saint-Nicolas, moi je continue à croire en toi. Que de beaux rêves n’ai-je fait, enfant, en espérant les cadeaux. Et les rêves, comme disait Souchon, c’est déjà ça… c’est déjà ça…