Accueil Archive

Poisons d’avril !

Temps de lecture : 3 min

Début avril, la presse régionale met en garde les détenteurs de chiens contre les risques que ceux-ci encourent en mangeant des engrais. Le Centre Antipoison a reçu 51 appels, et cela jusqu’au 1er avril, concernant les relations toxiques entre les chiens et les engrais.

J’ai toujours eu un chien. Chacun d’eux a fait une carrière complète sans soucis. J’adore parler « chien-chien » et ceux-ci me l’ont toujours bien rendu. J’ai souvent été impressionné de les voir boire dans n’importe quelle flaque d’eau bien sale… et je n’ai jamais refusé de les caresser ensuite. Ils doivent avoir un fameux potentiel bactéricide. Ils ont toujours apprécié les restes de table mais je ne les ai jamais vus manger de l’engrais minéral. Ils ne sont même pas herbivores. Apparemment, les engrais feraient pourtant partie de leurs liaisons dangereuses… En fait, ce seraient surtout (essentiellement ?) ceux contenant des farines d’os, des tourteaux de ricin, des pulpes de cacao. OK, on a compris. C’est vite fait d’élargir à tous les engrais. Principe de précaution sans doute.

Concernant le cacao, le Centre Antipoison attire aussi l’attention sur la théobromine qu’on retrouve dans le chocolat. Et le chocolat est effectivement très toxique pour les chiens. 50 g de chocolat noir pour un chien de 20 kg, vous pouvez appeler le véto. 150 g, ce sont les convulsions. Cela pourrait s’appeler le syndrome de Pâques tant le risque est grand pour les chiens quand les cloches reviennent de Rome en laissant tomber une pluie d’œufs en chocolat dans les jardins. Sans rire, c’est un problème récurrent pour les vétos en cette période de l’année.

La bonne nouvelle : Ferrero n’a jamais mis d’engrais minéraux dans ses Kinders Surprise. Voilà qui réduit les risques…

Mais attention : le danger reste omniprésent. Un ami vétérinaire me signale que la principale pathologie canine d’aujourd’hui est l’obésité. Le syndrome du fauteuil ! Au fait, la presse pourrait peut-être alerter le grand public sur la dangerosité des fauteuils pour la bonne santé de nos chiens ?

Soit, mi-avril, veille de Pâques, je vois que France 3 programme un policier (Cassandre, commissariat d’Annecy). Le cadre est posé pour l’énigme du jour : agriculture bio, pesticides, apiculture. Je me dis, aïe, ce sera encore un morceau d’anthologie « Agri-bashing ». Et là, surprise, pas du tout ! Le crime se passe en milieu rural, certes, mais l’agriculture n’est pas visée pour elle-même. Même pas une allusion au glyphosate. Évidemment, boire ou faire boire du pesticide (avec un entonnoir) permet d’atteindre la dose létale. Cela participe à l’intrigue mais il n’y a pas de critique insidieuse. C’est bien la dose qui fait le poison.

Du coup, question dose, j’ai mené ma petite enquête pour voir où on en était dans la réduction de ce qu’on appelle pudiquement les « PPP » quand on s’en sert pour protéger les plantes, des « pesticides » quand on se pince le nez en les évoquant. Pas facile à trouver. Évidemment, les firmes jouent la discrétion et les « anti » n’aiment pas reconnaître ce qui irait dans le bon sens.

Grâce au Sillon, à Phytoweb et au Corder, j’ai pu recaler quelques chiffres repères :

Pour la Belgique, la consommation en tonnes de matières actives a baissé de la manière suivante : 10.872 en 1995, 9472 en 2005, 7207 en 2014 et 5868 en 2019 soit – 46 % en 24 ans.

Le nombre de molécules autorisées est passé de 350 à 260 dans le même temps, soit -25 %.

On imagine que ce sont principalement ceux dont l’écotoxicité fait problème qui sont éliminés prioritairement. Globalement, ce sont des bonnes nouvelles qui méritent d’être soulignées.

Une dernière petite info pour la route ? Sur la même période, le budget de l’INAMI pour les soins de santé est passé de 15 à 25 milliards d’euros, soit + 66 %. Apparemment, la dynamique n’est pas la même pour l’homo-sapiens que pour les espèces végétales qui le nourrissent.

JMP

La Une

Notre enfance a régné

Voix de la terre « Le pape est mort  ; le nouveau pape est appelé à régner. Araignée ? Quel drôle de nom pour un pape ! Pourquoi pas Libellule, ou Papillon ? »
Voir plus d'articles
Le choix des lecteurs