Et si on parlait bien-être des éleveurs ?
Trop souvent la question du bien-être dans les exploitations agricoles se limite au monde animal. Or, le bien-être des éleveurs vaut également la peine d’être discuté et questionné puisque l’éleveur lui-même est au cœur de la production ! Dans ce but, le projet Interreg CowForme a fait de la « qualité de vie au travail » son cheval de bataille. Parmi les activités organisées par le projet, on retrouve trois visites de ferme. Retour sur la visite du 15 juin chez Aurore et Gauthier Bossut, éleveurs de bovins laitiers à Chapelle-à-Oie.
Au gré de leurs témoignages, Aurore et Gauthier ont évoqué l’importance d’avoir une exploitation agricole durable d’un point de vue économique, environnemental mais aussi social. Ils ont réalisé des investissements dans l’exploitation avec l’objectif de diminuer la pénibilité du travail, de disposer d’indicateurs chiffrés pour mieux piloter l’exploitation, et de trouver un bon équilibre vie privée – vie professionnelle (notamment pour se dégager du temps pour les loisirs). Le robot de traite en est un bon exemple.
Selon le bilan travail réalisé dans la ferme Bossut, le temps passé pour le travail d’astreinte (lire : les soins journaliers du troupeau, tâches peu différables dans le temps : alimentation, traite, paillage, nettoyage…) de l’atelier lait est de 33h par VL (soit dans la norme basse selon les références CowForme) et la productivité de la main d’œuvre est relativement élevée (que ce soit en nombre de vaches ou en litres de lait produits par unité de main d’œuvre lait (UMO Lait).
De nombreuses solutions sont mises en place pour réduire le temps passé au travail d’astreinte et la pénibilité de ce travail, notamment vis-à-vis de :
– l’alimentation des animaux : par l’utilisation d’une mélangeuse, la présence d’un robot repousse-fourrage, ou encore l’utilisation d’un taxi-lait ;
– la surveillance : par les colliers de détection des chaleurs ;
– les traitements des animaux : par le travail préventif, une gestion de l’hygiène ;
– …
Dans cette optique d’exploitation plus durable, les éleveurs ont par contre fait le choix de maintenir l’aire paillée pour les vaches laitières afin d’améliorer la santé des vaches et de disposer de fumier pailleux pour les cultures – et ce, même si la gestion de l’aire paillée nécessite du temps et de la rigueur.
Leur gestion de la santé/longévité des vaches et du renouvellement les conduit également à élever peu de génisses ce qui leur permet d’être performant en termes de temps de travail mais aussi de rentabilité.
On peut également citer le nouveau local de transformation/ commercialisation qui a été construit pour améliorer l’ergonomie du travail et la visibilité de l’exploitation en termes de commercialisation.
D’après Lise Boulet
Cra-w