La loi de Lavoisier est abolie

Les autorités européennes affirment dans le Green Deal qu’une partie non négligeable du réchauffement climatique vient de nos vaches.

Pourtant, j’ai appris récemment que le méthane qu’elles émettent se transforme après 10 ans en CO2. Ce CO2 est absorbé par photosynthèse par l’herbe que la vache mange, et la boucle est bouclée. C’est ce qu’on appelait autrefois le cycle du carbone, mais apparemment, cela n’existe plus. On présente nos vaches comme émettrices nettes de gaz à effet de serre. Si je comprends bien, la loi de Lavoisier qui disait : rien ne se crée, rien ne se perd, n’est plus d’application.

Encore faudrait-il être sûr que le CH4 se transforme bien en CO2. Car si on entend souvent dire que le CH4 disparaît après 10 ans, il est rare que l’on nous dise ce qu’il devient. Ce n’est que récemment sur Arte que l’on en a parlé, dans un documentaire disponible à l’adresse https ://www.arte.tv/

fr/videos/107211-003-A/roots/. Certains disent qu’il conduit à la formation d’ozone, mais l’ozone c’est de l’oxygène ; ni du carbone, ni de l’hydrogène donc. Cette théorie du CO2 me semble donc plausible. Sinon, il doit y avoir embouteillage de carbone dans l’atmosphère, et ce depuis des milliers d’années, car les marais et le gaz des marais existent depuis longtemps, alors que l’on en a beaucoup asséché depuis. Exemple : les marais pontins au Sud de Rome, ou plus près de nous, Bruxelles avec son emblème de l’Iris et sa rue du Marais.

En regardant sur Youtube les documentaires à ce sujet, je constate que toutes les vidéos vont dans le sens de la condamnation des vaches, y compris celles émanant de grands organismes internationaux comme la Fao. Dans plusieurs d’entre elles, on parle des pets des vaches. Cela montre le niveau de connaissance en agriculture du grand public qui ignore manifestement la rumination. Remarquez qu’on ne parle jamais des autres ruminants, notamment des gazelles des savanes. Imaginez le scandale que cela ferait si la Commission européenne décidait d’en supprimer la moitié. Les vidéos les plus modérées laissent entendre que la photosynthèse de l’herbe ne compense que partiellement le méthane produit, que l’herbe ingérée dans le rumen de la vache contient moins de carbone que le méthane qu’elle génère. Dans ces conditions, on peut se demander d’où vient ce supplément. Effectivement, Lavoisier n’est plus qu’un lointain souvenir.

De même, j’entends que pour produire 1 kg de viande, une vache consommerait jusqu’à 15.000 kg d’eau, sous-entendu que cette eau est perdue à jamais. Comme si celle-ci n’était pas recyclée. Soyons sérieux : l’eau éliminée par les vaches, que ce soit par respiration ou dans leurs déjections, se retrouve dans les océans et dans l’atmosphère, prête à abreuver à nouveau la terre, et ici aussi, la boucle est bouclée. À une époque où on parle beaucoup d’économie circulaire, on ne la reconnaît pas là où elle existe depuis toujours.

Si un taurillon est abattu à 2 ans, 15.000 kg d’eau par kg de viande signifie que ce taurillon aurait bu 8.000 l d’eau chaque jour, même quand il était veau. On voit le sérieux de ces affirmations, mais ce sont elles que l’on inculque au public en occultant une partie de la vérité. En réalité, ce chiffre de 15.000 kg est tout à fait correct, mais il faut préciser comment il a été calculé et ce qu’il représente. Il prend en effet en compte ce que l’on appelle l’eau bleue, l’eau grise et, enfin, l’eau verte qui tombe sur les prairies et est majoritaire (de 90 à 95 % selon les études). Et par malhonnêteté intellectuelle, on n’en informe pas le public qui ne peut alors remettre ces chiffres dans leur contexte.

Pour tromper les gens, on omet également de dire que si les prairies existent et que ces prairies sont de véritables puits de carbone, c’est grâce aux vaches. Si ces dernières disparaissent, les prairies disparaîtront également. Pour être remplacées par de la broussaille comme dans les Ardennes, du temps de l’historien Michelet qui disait que l’Ardenne des années 1800 était une immense forêt de petits arbres. L’Ardenne était plus peuplée en ce temps-là qu’actuellement, et peut-être que les charbonniers, ceux qui fabriquaient le charbon de bois à partir de branches de faible diamètre, y étaient pour quelque chose, mais il n’est pas certain que cela explique la faible taille des arbres sur une aussi grande étendue.

La broussaille ne stocke certainement pas autant de carbone qu’un chêne majestueux. Et si effectivement, nos prairies étaient remplacées par de beaux arbres, avec quoi allons-nous nous nourrir ? Avec le bœuf aux hormones que nous importerons ? C’est d’ailleurs ce qui nous pend au nez si le renouvellement des générations ne se fait pas chez nos agriculteurs. Quant aux prairies, leur coupe par la dent des vaches ou des machines favorise certainement leur repousse qui est un des principaux mécanismes de formation des puits de carbone.

Si vous comprenez mieux ces choses que moi, pouvez-vous, s’il vous plaît, me les expliquer. Notamment, pourquoi une vache pollue, ce qui semble erroné d’après ce que je viens d’expliquer, alors que les activités humaines destructrices du climat sont acceptées sans broncher, puisque les hommes continuent à rouler en voiture, prennent l’avion ou se chauffent en hiver comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait pas péril en la demeure. Nos vaches prennent rarement l’avion et n’ont pas besoin de chauffage quand il fait froid. La moindre des choses, si l’on raisonne sainement, serait d’interdire les autos et l’avion, et non les vaches.

Alors, est-il légitime que le Green Deal s’attaque à ces bonnes bêtes que nous aimons tant ? La Commission européenne trouve plus rationnel d’accroître le nombre de voitures sur terre en favorisant leur exportation en échange de bœuf aux hormones, en vertu d’accords commerciaux comme celui avec le Mercosur. Commençons par supprimer ces importations, car c’est un comble : nos agriculteurs doivent supprimer leurs vaches qui seront remplacées par d’autres venant du bout du monde. Disons-le clairement : nos vaches sont devenues des boucs émissaires. On faisait déjà des manipulations génétiques, mais nos dirigeants font encore plus fort. Nos vaches sont des boucs émissaires, car la Commission doit bien justifier qu’elle fait quelque chose pour le climat. Alors, elle invente que les vaches sont nocives et que les puits de carbone peuvent absorber de façon illimitée les déjections de nos voitures et de tout le reste.

L’éberlué