comment agir face à ces nuisibles ?

Dans les parcelles accessibles, les cultures se développent presque normalement. Les pluies presque quotidiennes permettent l’approvisionnement des plantes. Si la météo devenait sèche dans les semaines prochaines, les racines devraient poursuivre leur croissance en explorant le profil du sol. C’est à ce stade que les éventuels défauts de structure deviendront des facteurs limitants, avec des conséquences jusqu’à la fin de la saison.
Du côté des laitues, des poireaux et des choux
Sur les laitues, le bremia et la sclérotiniose sont bien présents. Nous devons espérer un relèvement des températures nocturnes et diurnes pour stopper l’épidémie. Les parcelles moins aérées et plus ombrées sont les plus sensibles. Même chose pour celles dont les plants ont été plantés après une longue attente en pépinière.
En poireaux, quand ils ont pu être plantés, la croissance est bonne. Nous ne repérons pas de maladie, c’est presque normal pour la date. Il n’y a pas ou quasiment pas de piqûre de thrips, résultat probable de l’absence de conditions météo favorables aux « bêtes d’orage ».
Les parcelles de choux peuvent, elles, héberger des chenilles de plusieurs espèces. Il faut rester vigilent car il semble qu’il ne s’agit que du début de leur présence. Par contre, il n’y a pas ou presque pas d’altises sur les jeunes plantations. Mais si, comme nous l’espérons tous, l’ensoleillement reprend, elles reviendront de plus belle en parcelle à rotation chargée en crucifères.
Une bonne croissante pour les cultures sous serre
Les cultures se développent plutôt bien sous serre maraîchère. Il est vrai que les températures en pleine journée ne sont pas élevées et permettent une croissance soutenue.
Rester attentif aux populations de pucerons
Les populations de pucerons ont été repérées tôt cette année, elles se sont plutôt peu étendues sous abris comme en plein air. Mais ce n’est pas une généralité, sur certains sites, et rarement sur toute la parcelle, elles peuvent être plus fortes.
Notons que les températures fraîches et les conditions humides sont plutôt défavorables à ces insectes, dont la multiplication est freinée. En effet, l’humidité favorise le développement de champignons tuant une partie de leur population.
De plus, la météo des dernières semaines freine l’épanouissement des auxiliaires naturels, même si actuellement, leur activité reprend. Nous pouvons espérer une relance sérieuse de celles-ci, puis leur dispersion afin de constater une maîtrise des populations de pucerons.
Nous retrouvons assez bien de pucerons mycosés, un des côtés positifs de la météo pluvieuse que nous avons depuis des mois.
Les gastéropodes : plus nombreux que l’année passée
Les limaces peuvent être observées directement par leur présence ou par les traces de passage sur les feuilles couvertes de la rosée matinale ou de mucus. Les pièges permettent d’apprécier leur niveau d’importance. Les résultats doivent être interprétés selon la grandeur des risques, dépendant eux-mêmes de la culture et de l’époque de l’année.
Comme rappelé dans
Plusieurs espèces de carabes et de staphylins dévorent les œufs de limaces, leur action est précieuse vis-à-vis des pontes, dès le début du printemps. Pour favoriser les carabes et les auxiliaires, il convient de maintenir des zones refuges enherbées aux flores diversifiées constituant un maillage autour des parcelles.
Les molluscicides homologués apportent un autre type de solution. Le métaldéhyde (plusieurs noms commerciaux, 0,30 à 0,42 kg de m.a./ha) détruit les cellules productrices de mucus, la limace se déshydrate. Avec le phosphate ferrique, elles cessent de l’alimenter (plusieurs noms commerciaux, 0,21 à 0,5 kg de m.a./ha). Plusieurs informations à ce propos sont disponibles sur www.fytoweb.be.
Les résultats seront meilleurs par interventions précoces, au semis et avant la levée de la culture. La lutte doit surtout s’organiser pour éviter les surpopulations aux premiers stades de celle-ci. Idéalement, faisons le point sur les risques avant l’implantation car, à cette période, nous ne pouvons pas nous permettre de devoir réimplanter.
