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Farm Machine 2023: le palmarès complet, catégorie par catégorie

Remis en alternance au Sima et à Agritechnica, le prix « Farm Machine » récompense les matériels agricoles les plus innovants. Pour cette édition 2023, une vingtaine de journalistes européens – dont un représentant de Le Sillon Belge/Landbouwleven – ont participé aux votes, parfois serrés, et départagés les nombreux candidats. Retrouvez ici le palmarès complet de cette édition.

Temps de lecture : 9 min

C’est à l’occasion de la dernière édition du Sima que le panel de journalistes européens participant à l’élection des « Farm Machine 2023 » a eu la lourde charge de départager les candidats, sur base de critères bien précis. 18 prix et un prix du public ont été décernés à l’issue des discussions.

Tracteurs : du XL au S

Quatre catégories étaient ouvertes aux tracteurs, selon leur puissance et niveau de spécialisation

Tracteur XL

Dans cette catégorie, le prix revient à Case IH pour son Quadtrac AFS Connect.

Les Quadtrac développent de 420 à 620 ch, selon le modèle, grâce à leur nouveau moteur Cursor 13 de 6 cylindres et 12,9 l. Celui-ci est couplé au système de réduction catalytique sélective Hi-eSCR2 afin de satisfaire aux normes d’émissions Stage V.

Ils disposent d’une cabine entièrement repensée, embarquant un nouvel accoudoir multicontrôleur et un moniteur AFS Pro 1200 de 12 pouces. La connectivité AFS Connect permet de consulter et gérer les données du tracteur depuis n’importe quel endroit (consommation, position gps…). L’ensemble des fonctions de télématique (guidage, agriculture de précision…) sont aussi disponibles.

Tracteur L

Fendt se distingue dans cette catégorie grâce à la nouvelle génération de son 700 Vario.

Celle-ci se compose de cinq modèles embarquant un moteur Agco Power à 6 cylindres de 7,5 l, pour une puissance allant de 203 à 283 ch. À ce dernier s’ajoutent un catalyseur d’oxydation diesel, un filtre à particules diesel et un système de réduction catalytique sélective assurant le post-traitement des gaz d’échappement.

Elle embarque aussi le concept de commandes FendtOne, avec un joystick multifonction sur l’accoudoir droit couplé, en option, à un second joystick 3 L. S’y ajoutent un tableau de bord numérique de 10 pouces, un terminal de 12 pouces sur l’accoudoir et, en option, un terminal supplémentaire de 12 pouces intégré (et rétractable) en partie dans le plafond.

Le Fendt 700 de nouvelle génération embarque pour  la première fois le concept FendtOne.
Le Fendt 700 de nouvelle génération embarque pour la première fois le concept FendtOne.

Tracteur S

Dans ce domaine, Massey Ferguson l’emporte grâce à la série 5S.

Ces modèles, dédiés aux fermes de polyculture-élevage, développent de 105 à 145 ch grâce à un moteur Agco Power à 4 cylindres de 4,4 l. Ils se distinguent notamment par leur nouveau design et la visibilité accrue que procure la cabine au chauffeur.

Il s’agit de modèles adaptés au travail au chargeur. Pour ce faire, le constructeur a travaillé sur le rayon de braquage (4 m) et sur la maniabilité de l’engin. Le relevage arrière affiche une capacité de 6 t tandis que plusieurs systèmes hydrauliques sont disponibles (à centre ouvert ou load sensing, pour des débits de 58 à 110 l/min).

Les MF 5S sont disponibles avec un chargeur monté d’usine, ce qui en fait un allié des polyculteurs-éleveurs.
Les MF 5S sont disponibles avec un chargeur monté d’usine, ce qui en fait un allié des polyculteurs-éleveurs.

Tracteur spécialisé

Ici, c’est New Holland qui s’empare du trophée avec son nouveau T4F.

Celui-ci profite du passage à la norme Stage V pour s’offrir un nouveau design et de nouveaux équipements. En pratique, le nouveau moteur (4 cylindres, 3,4 ou 3,6 l selon le modèle) est plus compact, ce qui a permis de redessiner le capot. Celui-ci se veut désormais plus bas, de manière à accroître la visibilité du chauffeur sur l’extérieur.

S’y ajoute une nouvelle cabine, inspirée des modèles supérieurs. Elle bénéficie d’une accessibilité et d’une habitabilité améliorées. À l’intérieur, on retrouve un nouvel accoudoir modulable selon les équipements hydrauliques. Le tableau de bord peut embarquer deux écrans, le second (optionnel) étant dédié à la télématique.

La gamme T4 bénéficie d’un capot redessiné, pour une visibilité accrue.
La gamme T4 bénéficie d’un capot redessiné, pour une visibilité accrue.

Manutention

Weidemann s’impose dans cette catégorie grâce à la chargeuse Hoftrac 1190e.

Ce modèle dispose d’une motorisation 100 % électrique, avec les avantages qui en découlent : absence de gaz d’échappement, niveau sonore réduit, confort de l’utilisateur… Cette chargeuse se décline en version avec ou sans cabine selon l’utilisation qui en est faite. Pour la même raison, la batterie lithium-ions de 48 V est disponible dans trois puissances au choix, permettant à l’utilisateur d’opter pour le temps de recharge et l’autonomie (jusqu’à 8 heures) qui correspond le mieux à ses besoins.

L’eHoftrac affiche une autonomie jusqu’à 8heures.
L’eHoftrac affiche une autonomie jusqu’à 8heures.

Du côté des récoltes : puissance et simplicité

Quatre constructeurs ont été récompensés pour leurs engins de récoltes (toutes productions confondues).

Moissonneuse-batteuse

Claas l’emporte dans cette catégorie et se distingue grâce au Cemos Dialog sur Lexion.

Même si elles ne connaissent pas de nouveautés techniques de première ordre pour la saison 2023, ces moissonneuses-batteuses se veulent plus accessibles. En effet, le système d’aide à la conduite Cemos Dialog aide l’utilisateur à régler aux mieux sa machine par le biais d’un système de questions-réponses défilant sur le terminal. Les réglages validés sont immédiatement mis en œuvre sur l’engin par le Cemos Dialog. Selon Claas, ce dispositif réduit les erreurs de paramétrage de la machine.

Le Cemos Dialog facilite les réglages de la moissonneuse-batteuse et réduit les erreurs de paramétrages.
Le Cemos Dialog facilite les réglages de la moissonneuse-batteuse et réduit les erreurs de paramétrages.

Ensileuse

John Deere rafle la mise avec les nouveaux modèles des séries 8000 et 9000.

Ceux-ci se distinguent par leur lifting mais, avant tout, aussi par leur gain de puissance. L’ensileuse 8100 délivre désormais une puissance maximale de 431 ch, tandis que les 8200 et 8300 grimpent à 465 et 505 ch respectivement. Dans la série 9000, c’est le modèle 9700 qui bénéficie d’une augmentation de puissance : il fournit désormais jusqu’à 825 ch.

Nouveau design et, surtout, puissance accrue permettent aux ensileuses des séries 8000 et 9000 de John Deere de remporter le prix.
Nouveau design et, surtout, puissance accrue permettent aux ensileuses des séries 8000 et 9000 de John Deere de remporter le prix.

Presse à balles

Kuhn s’offre la victoire avec sa presse-enrubanneuse à chambre variable VPB 7190.

Selon le constructeur, celle-ci se veut réellement polyvalente. Paille ou fourrage, enrubannage avec liage film ou filet, tout est possible et les changements de l’un vers l’autre se font aisément et rapidement, affirme-t-il. La machine embarque également les technologies maison « i-Dense » de régulation de la densité et « Twin-reel » pour le liage filet.

Selon Kuhn, la presse VPB 7190 se caractérise par  son importante polyvalence.
Selon Kuhn, la presse VPB 7190 se caractérise par son importante polyvalence.

Matériel de fenaison

Enfin, Pöttinger se distingue grâce à son andaineur à tapis Mergento.

Le pick-up à 6 rangées de dents de cet andaineur collecte le fourrage qui est ensuite transporté, sans plus aucun contact avec le sol, par les tapis groupeurs pour être déposé en andain. Les pertes par effeuillement, de même que les potentielles contaminations, sont ainsi réduites puisque le fourrage n’est pas déplacé à même le sol. L’outil affiche une largeur de travail jusqu’à 9,20 m pour la dépose d’un andain central et 8,70 m pour la dépose d’un andain latéral (à droite, à gauche ou les deux).

L’andaineur à tapis Mergento permet de réduire les pertes par effeuillement mais aussi  les potentielles contaminations  du fourrage.
L’andaineur à tapis Mergento permet de réduire les pertes par effeuillement mais aussi les potentielles contaminations du fourrage.

Travail du sol et semis : deux Français sur le podium

Ici aussi, quatre lauréats repartent avec un prix.

Charrue

Le constructeur français Grégoire Besson remporte ce prix, avec sa charrue semi-portée Voyager S70.

Ce modèle se décline de 5 à 9 corps, pour une largeur de travail de 1,50 à 4,50 m et une puissance de travail nécessaire comprise entre 210 et 400 ch. Elle existe en version mono-roue ou chariot et embarque, en option, un réglage vario. Côté sécurité, le choix se fait entre la sécurité à boulon ou non-stop hydraulique. Elle travaille de 15 à 40 cm de profondeur.

La Voyager S70 se décline de 5 à 9corps.
La Voyager S70 se décline de 5 à 9corps.

Travail du sol

La première place va à Maschio Gaspardo pour sa herse Toro IsoTronic. Le constructeur italien s’empare également du prix du public.

Cette herse rotative repliable affiche une largeur de travail de 5 à 7 m, pour un nombre de dents de 40 à 56, selon le modèle. La profondeur de travail est de 28 cm, tandis que la puissance requise varie de 160 à 400 ch.

Elle embarque une interface Isobus permettant d’afficher l’ensemble des paramètres de travail en cabine, sur le terminal du tracteur. Il est aussi possible d’exporter les données de travail pour un diagnostic ou un traitement ultérieur afin d’augmenter l’efficacité de l’utilisation de la herse, de rechercher des anomalies et de superviser à distance les cycles de travail.

La herse isobus Toro IsoTronic permet à Maschio Gaspardo de s’adjuger le prix du public.
La herse isobus Toro IsoTronic permet à Maschio Gaspardo de s’adjuger le prix du public.

Semoir

Dans cette catégorie, le prix revient à Väderstad pour son Proceed.

Ce semoir de précision a été conçu, selon son constructeur, pour implanter toutes les cultures. Ses élements semeurs sont dérivés de ceux que l’on retrouve sur le semoir monograine Tempo. Son interrang est, par défaut, de 22,5 ou 25 cm pour le semis de céréales. Il peut être porté à 45 ou 50 cm pour l’implantation de betterave ou colza, et à 75 cm pour les semis de maïs. Pour ces trois cultures, le disque de semis doit être changé également.

Par ailleurs, chaque élément semeur dispose d’un entraînement électrique et est contrôlé via le système « maison » E-Control. Chaque élément semeur est alimenté par une trémie centrale (3.000 l) tandis qu’une trémie frontale assure la fertilisation.

Le Proceed a été conçu pour semer les céréales,  les betteraves,  ou encore le maïs.
Le Proceed a été conçu pour semer les céréales, les betteraves, ou encore le maïs.

Semoir monograine

Enfin, le dernier prix est remporté par Monosem grâce à son ValoTerra Ultimate.

Cet élément semeur à entraînement 100 % électrique embarque de nouveaux doubles disques ouvreurs de grand diamètre (450 mm) mais surtout un convoyeur à brosses appelé « Active Seed Guidance ». Celui-ci assure le transport et l’accompagnement de la graine jusqu’au sillon avec précision et ce, jusqu’à 18 km/h annonce le constructeur. L’outil peut également recevoir les nouveaux fertiliseur FertiSmart et micro-granulateur MicroSmart, dont le fonctionnement est assuré par le système électrique du semoir.

Le semoir  ValoTerra Ultimate permettrait un semis de précision jusqu’à 18 km/h.
Le semoir ValoTerra Ultimate permettrait un semis de précision jusqu’à 18 km/h.

Protection des cultures et désherbage : France Pulvé et Lemken récompensés

Dans ce domaine, deux prix ont été décernés par le jury.

Protection des cultures

Le groupe France Pulvé, à la tête notamment des marques Berthoud, Tecnoma, Hardi et Agrifac, remporte la première place avec le pulvérisateur Spectre.

Cet automoteur, voulu comme haut de gamme par le groupe, marque le retour des modèles à rampe frontale sur le marché. Côté technique, il dispose d’une cuve de 5.200 l, d’une rampe de 36 à 44 m et, en option, de la pulvérisation ultra-localisée « maison » appelée Sniper, du contrôle automatique de la hauteur de rampe ou encore de la pulvérisation par buse à pulsations.

Une tablette permet de contrôler à distance les différentes fonctions de l’engin mais aussi de gérer l’autoguidage ou la coupure automatique des tronçons.

Le Spectre dispose d’une cuve de 5.200l et peut être équipé de rampes allant de 36 à 44m.
Le Spectre dispose d’une cuve de 5.200l et peut être équipé de rampes allant de 36 à 44m.

Désherbage mécanique

Steketee (Lemken) repart également avec un prix pour son SprayHub IC-Weeder.

La cuve frontale SprayHub (1.100 ou 1.500 l) permet de combiner le désherbage mécanique entre les rangs, avec l’IC-Weeder, à la pulvérisation sur le rang en un seul passage. La pulvérisation n’étant concentrée que sur le rang, les deux actions simultanées permettraient d’économiser 40 à 60 % de la bouillie de pulvérisation, assure le constructeur.

Le SprayHub combine toutes les fonctions nécessaires à l’application de liquides en fonction de la vitesse. À cette fin, la cuve frontale est équipée de son propre système de pilotage, d’un agitateur et d’un système de nettoyage. Elle est commandée par Isobus et peut être pilotée via le logiciel « MegaSpray ».

La cuve frontale SprayHub permet de combiner le désherbage  mécanique entre  les rangs à la pulvérisation sur  le rang en un seul passage.
La cuve frontale SprayHub permet de combiner le désherbage mécanique entre les rangs à la pulvérisation sur le rang en un seul passage.

L’électronique se mêle à l’épandage

Amazone s’offre ce prix grâce à son GPS Scenario Control permettant d’automatiser diverses tâches liées à la distribution d’engrais. En effet, lors du premier passage au champ, il est possible d’enregistrer et de géolocaliser diverses applications et manipulations. Ainsi, un chauffeur peu expérimenté peut ensuite prendre le relais pour les passages ultérieurs et réaliser des tâches complexes tout en étant accompagné par le terminal et les encodages qui y sont préalablement réalisés. Les risques de réaliser des erreurs, notamment lors de l’épandage en bordure, sont ainsi largement réduits.

Robotique : un prix conjoint

Enfin, dans cette dernière catégorie, le prix a été remporté conjointement par Lemken et Krone pour leur Combined Powers.

Ce véhicule agricole autonome dispose d’une unité d’entraînement diesel-électricité de 230 ch et peut être attelé à différents outils des deux constructeurs (charrue, faucheuse...). L’objectif étant que la communication entre le véhicule et les outils permette d’obtenir le meilleur travail possible en toute autonomie. C’est pourquoi l’outil pilote le Combined Powers et que ce dernier est doté d’un panel complet de capteurs qui surveillent son environnement mais aussi l’outil en question.

Avec le Comined Power, Lemken et Krone s’aventure sur un terrain sur lequel on ne les attendait pas.
Avec le Comined Power, Lemken et Krone s’aventure sur un terrain sur lequel on ne les attendait pas. - J.V.

Enfin, notons qu’un prix spécial a été remis à Valtra pour la série Q composée de cinq modèles de 230 à 305 ch (moteur 6 cylindres Agco Power de 7,4 l, transmission à variation continue) permettant de compléter l’offre du constructeur et, ainsi, d’attirer de nouveaux clients.

J. Vandegoor

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