Miimosa: comment cela marche?
Lancée en 2015 en France et deux ans plus tard en Belgique, la plateforme Miimosa a été initiée par Florian Breton, petit-fils d’agriculteur et de viticulteur, qui souhaitait mettre toutes les innovations technologiques au service du milieu agricole et de la transition alimentaire. Elle a pour but de combiner levée de fonds pour les agriculteurs et les viticulteurs, mais aussi recréer du lien entre les citoyens/consommateurs qui ne savent plus trop aujourd’hui d’où provient ce qu’ils mangent.
Deux outils sont disponibles. Le premier est le don avec contrepartie (le crowfunding classique) qui consiste en une mise en commun de fonds de personnes physiques ou morales pour mener à bien un projet. Le second, le prêt participatif (ou crowdlending) se traduit comme une forme de prêt aux entreprises de taille modeste avec une rétribution mensuelle ou trimestrielle. S’il existe plusieurs plateformes de ce type, comme Ulule ou Kiss Kiss Bang bang, Miimosa est la seule dédiée à la transition alimentaire.
« Au lieu d’emprunter auprès d’une banque, explique Caroline Jonckheere, permanente belge de la plateforme, un porteur de projet emprunte aux citoyens qui sont derrière. C’est un outil beaucoup plus fort qu’une levée de fonds, car il apporte de la visibilité au projet, mobilise et offre une opportunité au citoyen de participer activement à la transition.
Nous finançons tout ce qui a un lien avec le secteur agricole ou alimentaire, mais c’est aujourd’hui surtout de la production de fruits et légumes, du maraîchage, de l’agriculture bio, de la permaculture ou des projets d’agriculture régénérative. Parmi les projets aidés, nous avons aussi quelques brasseries locales, des magasins en vrac qui luttent contre le zéro déchets, et parfois des distilleries. Un projet à Namur est en train de battre le record de la collecte au niveau du don avec déjà 80.000€ récoltés alors que la moyenne est à 8.500. »
Quelle est la procédure à suivre ? « Tout se fait en ligne, poursuit Caroline, avec description du projet et besoins financiers. Nous l’analysons, un coach accompagne le projet, cela peut aller très vite. S’il s’agit d’un crédit, le demandeur doit envoyer des documents financiers (bilan, prévisionnel financier, business plan…) et après un premier examen par nos analystes financiers, le dossier est présenté en comité d’investissement qui a encore lieu en France et qui accepte ou non. À noter que seuls 5 % des projets entrants sont acceptés, nous devons être sûr de la capacité de remboursement du candidat. »
Enfin, signalons que Miimosa prend une commission sur les projets, celle-ci est prélevée avant de débloquer les fonds : 8 % pour les dons et 4 % pour les prêts.