Mazda CX-60 e-Skyactiv D: la preuve que l’Europe a tort!
Mort, le moteur thermique ? Ce n’est pas l’avis de Mazda, qui lance son CX-60 avec un tout nouveau moteur, d’un genre qu’on croyait bientôt voir disparaître…
On a coutume de présenter Mazda comme une marque anticonformiste, qui ne fait rien comme les autres. Et c’est loin d’être exagéré. Car quelques semaines après avoir relancé le moteur rotatif dans le rôle de prolongateur d’autonomie de son MX-30 électrique (c’était une Première Mondiale du Salon de Bruxelles), le constructeur lance un moteur encore plus à contre-courant de notre époque : un tout nouveau diesel.
Gros moteur, mini-appétit
Et pas n’importe lequel ! Le genre de diesel que même Mercedes ou BMW n’oseraient plus mettre en chantier aujourd’hui. Sous le long capot racé du CX-60, déjà présent en concessions en version hybride rechargeable, on trouve un… 6 cylindres en ligne, de 3,3 l de cylindrée ! Délirant ? Pas du tout !
Car on sait que la tendance du downsizing, qui consiste à réduire la taille des moteurs pour diminuer un peu artificiellement les consommations et émissions officielles, ne fonctionne que dans des véhicules de petite ou moyenne taille. Chez Mazda, on préfère le « rightsizing » : la bonne taille de moteur pour un véhicule donné. Outre cela, les ingénieurs ont aussi doté ce moteur d’une foule de solutions techniques avancées et inédites.
Sans trop entrer dans les détails, le résultat de ces solutions est que le taux de compression du moteur est extrêmement faible pour un diesel, et que la combustion du carburant intervient à plus basse température, tout en étant optimale. Si bien que pour le CX-60, solide bébé de 4,75 m de long et 1.800 kg, doté de la version 200 ch de ce 6 cylindres, associé à une boîte auto 8 rapports et à la transmission aux roues arrière (autre particularité très rare aujourd’hui), Mazda annonce 5 l/100 km et 128 g CO2/km.
4l/100km !
Pour passer de la théorie à la réalité, le constructeur nous a invités à un éco-challenge. L’itinéraire de quelque 200 km mêlait autoroute, nationales, traversées de villages et ascensions dans les montagnes de Catalogne. Pour être tout à fait transparents, nous ajouterons que nous n’avons pas conduit en ville aux heures de pointe, et que notre plus grand « sacrifice » durant le parcours aura été de rouler entre 100 et 110 km/h sur autoroute. Pas plus, pas moins. À part ça, nous avons toujours respecté le flux du trafic. Et nous avons bien sûr adopté une conduite très anticipative, ce qui implique de regarder loin devant, de prévoir les ronds-points et les ralentissements par exemple, et de relâcher l’accélérateur pour laisser aller le véhicule chaque fois que c’est possible.
Voilà comment nous avons gagné le challenge, face à des équipages de journalistes d’autres pays. Avec quelle conso ? 4,06 l/100 km, mesurés selon une procédure très stricte ! Avec un véhicule de ce gabarit, et un « vrai » moteur, avouez que c’est dingue. Et, soit dit en passant, cela montre encore plus l’absurdité de vouloir tous nous pousser vers le 100 % électrique car le rendement énergétique d’un SUV électrique de cette taille est catastrophique, et donc négatif pour la planète.
Que des qualités ?
Bien entendu, nous étions dans le contexte d’un éco-challenge. Pour être réaliste, les chances que tout un chacun accroche de tels scores dans la vie quotidienne ou professionnelle sont assez faibles. Mais qui peu le plus peu le moins, et nous sommes prêts à parier qu’il sera tout aussi difficile de consommer plus de 7 l en utilisation normale.
Mais à part cet appétit d’oiseau, qu’est-ce que le CX-60 a à offrir ? Premièrement, un look à notre avis très charismatique. Ce long capot délicatement bombé, ce regard plein de confiance, ces proportions musclées, ces flancs riches en courbes typiquement Mazda, qui captent la lumière pour peu que l’on choisisse bien la couleur. Peu de SUV de cette catégorie ont autant de qualités esthétiques…
Dans l’habitacle, c’est moins le design qui frappe que l’excellente qualité de finition. Les matériaux sont des plus sérieux, et on sent que tout est construit pour ne pas se laisser aller dans cinq ans, même sur les routes les plus éprouvantes. Côté technologie, il y a bien sûr tout ce qui devient incontournable aujourd’hui, que l’on parle d’info-divertissement ou d’aides à la conduite. Mais l’atout principal d’une Mazda, c’est ce qu’on ressent au volant.
En effet, le constructeur a une obsession : que le conducteur se sente « uni » à la machine. Et c’est le cas. Ce SUV transmet un feeling de contrôle et de maîtrise, plutôt que de tout exagérément filtrer pour vous isoler de la route. Il le fait évidemment tout en préservant le confort, mais il en résulte un sentiment de confiance et de sécurité probablement plus présent qu’ailleurs.
Et c’est plus parlant encore quand on monte le tempo sur une route sympa et que l’on commence à cravacher. Là, le véhicule met en avant des qualités dynamiques supérieures à la moyenne, même si on la compare à des marques premiums. Juste un bémol : dommage que malgré sa cylindrée et ses 450 Nm qui arrivent dès 1.400 tours, le moteur de 200 ch semble être un peu muselé. La performance pure, ce n’est donc pas ici.
En revanche, la souplesse, l’agrément et… la sonorité d’un bon gros 6 cylindres diesel sont purs plaisirs. Cela devrait être d’ailleurs mieux encore avec la version la plus adaptée pour concilier famille et travail : celle de 250 ch et 550 Nm, associé d’office à la transmission 4x4. Juste un regret, que cette dernière ne puisse tracter plus de 2.500 kg, exactement comme la version 200 ch.
La Mazda CX-60 e-Skyactiv D démarre à 39.082 € HTVA.
