Pesticides : bilan des résidus et de l’utilisation en Europe
Deux agences de l’UE ont publié des rapports sur les pesticides. L’une, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, se veut rassurante. L’autre, l’Agence européenne de l’environnement, se montre plus critique…

Les dépassements des limites maximales de résidus de pesticides (LMR) dans l’UE en 2021 sont revenus dans leurs standards en 2020 (à 3,9 %) après une année 2020 où ils avaient augmenté (à 5,1 %), selon le rapport annuel de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) publié fin avril.
Et 2,5 % de ces échantillons ont été jugés non conformes, c’est-à-dire que les niveaux détectés dépassaient toujours la LMR après prise en compte de l’incertitude de mesure. Comme toujours, le taux de dépassement des LMR était cinq fois plus élevé (10,3 %) pour les produits importés de pays tiers que dans les échantillons cultivés dans l’UE. Et la présence de résidus multiples (qu’ils respectent ou non les limites maximales autorisées) a été signalée dans 26,4 % des échantillons.
Sur un échantillon individuel de raisins secs d’origine inconnue, quelque 39 pesticides différents ont été signalés. La fréquence la plus élevée de résidus multiples dans les produits non transformés a été signalée pour les pommes, les raisins de table, les fraises, les bananes, les pamplemousses, les oranges, les poires, les pêches et les poivrons.
Dans les produits bio, le taux de non-conformité s’établit à 1 % et 82,8 % des échantillons analysés ne contenaient pas de résidus quantifiables.
Pour le sous-ensemble analysé dans le cadre du programme de contrôle coordonné par l’UE qui se concentre chaque année sur douze produits alimentaires sélectionnés, 97,9 % se situaient dans les limites légales (dont 58,1 % se sont révélés exempts de niveaux quantifiables de résidus).
Le taux global de résidus de pesticides dépassant les LMR est ainsi passé de 1,4 % en 2018 (quand les douze mêmes produits avaient été testés) à 2,1 % en 2021. Une hausse qui s’explique principalement par le taux très élevé de dépassement pour les pamplemousses (ceux venant de Turquie en premier lieu) qui en 2021 était de 9,9 % contre 1,7 % en 2018.
Une méthodologie critiquée