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Ford Bronco: bienvenue chez nous!

Alors qu’un nombre croissant de marques réserve leurs modèles thermiques les plus sympas aux marchés extra-européens en raison d’émissions de CO2 susceptibles de leur attirer des ennuis financiers, Ford fait l’inverse et se décide à importer le Bronco qui s’était jusqu’alors toujours refusé à nous.

Temps de lecture : 4 min

P eu connu chez nous, ce modèle est une véritable star américaine. Né en 1966, il fut pendant 30 ans l’un des tout-terrain les plus emblématiques des États-Unis, avant d’être mis en sommeil en 1996 sans jamais avoir traversé l’Atlantique, de manière officielle en tout cas. Mais en 2021, Ford décide de faire renaître son célèbre véhicule pour s’attaquer à nouveau au Jeep Wrangler.

Le Bronco laisse désormais le choix entre 3 et 5 portes, et ajoute une plus compacte déclinaison Sport. Seule la version 5 portes a obtenu son billet pour l’Europe. Et on ne va certainement pas s’en plaindre, car c’est sans doute la plus sympathique.

Un choix qui s’inscrit dans la volonté du constructeur de réaffirmer ses racines américaines chez nous. Tout d’abord par son look. Anguleux à souhait, il multiplie les références aux précédents et particulièrement au premier du nom. Et surtout, même dans cette déclinaison, il conserve un toit amovible permettant de rouler cheveux au vent. Toit qui a l’avantage d’être en quatre parties contre trois seulement sur le Wrangler Unlimited, ce qui le rend plus facile à enlever et manipuler. Et pour ceux qui veulent aller plus loin encore, il est également possible de retirer complètement les portières pour une sensation de liberté plus grande encore.

Hipster

À bord, la modernité ne s’affiche qu’au travers des écrans, l’un de 12 pouces pour le système multimédia Sync 4 ; l’autre de 8 pouces pour le conducteur, qui reste secondé par un tachymètre à aiguilles traditionnel. Une manière de mieux s’accorder à l’intérieur qui fleure bon la vie simple, avec ses vis apparentes, mais tout de même des assemblages de très bonne facture. Et là encore les références à son aïeul et à son pays natal sont multiples, notamment via une plaquette rappelant son lieu de conception, à Detroit.

Limites ? Quelles limites ?

Le Bronco vendu chez nous n’est donc pas une version édulcorée. Même sous le capot, il conserve un moteur V6, de 2,7 l de cylindrée qui développe 335 ch, couplé à une boîte automatique à dix rapports. Un ensemble qui le rend performant – 6,7 s pour passer de 0 à 100 km/h – mais qui assure surtout beaucoup de couple, 563 Nm, très utile en tout-terrain. Car c’est bien hors du bitume qu’est le terrain de jeu favori du Bronco.

C’est vrai sur la version Outer Banks, la plus civilisée des deux proposées chez nous, déjà dotée de quatre roues motrices avec gamme de vitesses courte, d’un choix de six modes de conduite adaptés à la nature de la surface, et du verrouillage de différentiel arrière. C’est encore plus vrai pour la version Badlands que nous avons essayée, avec ses pneus de 33 pouces, sa transmission intégrale à gestion automatique, sa garde au sol portée à 261 mm et son blocage de différentiel avant supplémentaire. Celui-là regorge de ressources pour passer absolument partout. Et quand ça ne suffit plus, il reste possible de désaccoupler complètement la barre stabilisatrice avant pour laisser plus de débattement à la suspension.

Sous ses aspects basiques, l’habitacle intègre toute la technologie et la connectivité moderne, avec un grand écran de 12 pouces, connexion smartphones, instrumentation numérique...
Sous ses aspects basiques, l’habitacle intègre toute la technologie et la connectivité moderne, avec un grand écran de 12 pouces, connexion smartphones, instrumentation numérique...

Lors de notre essai dans les bois de nos Ardennes (sur un terrain privé, rassurez-vous), nous avons également apprécié le Trail Turn Assist, qui agit sur la répartition du couple et du freinage pour faire braquer le Bronco jusqu’à 40 % plus court. Idéal pour les manœuvres serrées !

Attrape-moi si tu peux

Ce qu’on aime chez le constructeur américain, c’est qu’il parvient toujours à apporter le grain de folie qui amusera à coup sûr le conducteur. Citons les modes Dragster et Drift de la Mustang, ou encore le mode Baja du Ranger Raptor. Ce dernier mode se retrouve aussi dans le Bronco Badlands. Il permet alors de positionner la gestion du moteur, de la direction et de l’ESP sur leur curseur le plus sportif, et de relâcher au maximum l’amortissement de la suspension. Le véhicule peut alors passer à peu près partout sans broncher, pied au plancher (ou presque). De quoi épater la galerie à coup sûr.

Même s’il lui manque à notre humble avis un échappement actif comme le Ranger pour soigner un peu plus sa sonorité.

Pas pour tout le monde

Et sur la route alors ? Le Bronco souffle le chaud et le froid. Le chaud d’abord, par ses performances évidentes, mais aussi une vraie facilité de conduite. On n’a jamais la sensation d’être au volant d’un « utilitaire » au sens rustique du terme. Et le confort reste tout à fait convaincant pour un véhicule de ce genre.

Le froid : ses pneus tout-terrain et une masse qu’il faudra garder à l’esprit si vous affrontez les virages avec trop de véhémence, et des bruits aérodynamiques marqués au niveau des jointures du toit. Clairement, ce modèle n’est pas un SUV, mais bien un vrai tout-terrain de caractère. Et c’est évidemment ce qui fait son charme.

Un charme auquel il ne sera possible de succomber qu’en nombre limité en Belgique (la quantité exacte n’est pas connue) contre un chèque généreux de 76.700 € (Outer Banks) ou 80.700 € (Badlands).

Nicolas Morlet

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