Accueil Echo des entreprises

Aiherd: l’intelligence artificielle et la surveillance vidéo au service des élevages laitiers

Surveiller vos animaux et être alerté du moindre événement zootechnique sans même devoir mettre un pied dans l’étable ? C’est désormais possible grâce à Aiherd. Une solution développée pour l’élevage laitier qui associe la vision assistée par ordinateur à l’intelligence artificielle.

Temps de lecture : 3 min

Sur son écran, Quentin Garnier nous monte un troupeau équipé de la solution Aiherd. Les images capturées en temps réel nous donnent quasiment l’impression d’être dans l’étable. Chaque vache est minutieusement numérotée, et grâce aux caméras installées tous les 15 m, rien ne nous échappe.

« À chaque instant, nous pouvons connaître la localisation des animaux, leurs interactions, leurs activités, comme que la durée du repos ou le moment du repas. Bref, l’animal sera suivi en permanence ce qui va permettre de connaître les différences comportementales qu’il va exprimer », explique le fondateur et président d’Aiherd.

Grâce à l’intelligence artificielle, toutes ces données sont analysées pour ensuite alerter l’éleveur en temps réel de l’ensemble des événements significatifs qui se sont produits au sein de son troupeau. Par exemple ? Il peut être informé d’un vêlage, détecter si une vache est en chaleur, ou encore identifier rapidement une pathologie telle qu’une boiterie. Bref, chaque événement du troupeau est passé au peigne fin, selon Quentin Garnier.

Une détection plus rapide des pathologies

« Avec Aiherd, l’éleveur est en mesure de prendre les bonnes décisions au bon moment, ce qui aura un impact considérable sur la conduite de l’élevage. Par exemple, il peut réaliser une insémination à la période adéquate, ou prendre en charge directement un animal malade. Cela lui permet aussi d’avoir, à chaque instant, un retour visuel sur ce qui se passe dans son étable », poursuit le fondateur de la société.

Cet ancien vétérinaire, spécialisé en médecine du troupeau, a créé son entreprise basée à Nantes, en France, en 2020. « C’est une idée qui remonte à mes études. J’avais établi le constat que les outils de monitoring dans les troupeaux étaient relativement limités. Grâce aux nouvelles technologies, nous sommes désormais capables d’avoir une solution qui permet de savoir, mais aussi de comprendre, ce qui se passe dans la vie des animaux », raconte-t-il.

Déjà 35 fermes équipées

Commercialisé depuis environ six mois, cet outil a déjà été installé dans 35 fermes chez nos voisins français, et 3 dans le Benelux. En Belgique, où la société souhaite développer son activité, c’est un élevage, situé à Soignies, qui a décidé de passer le cap de l’intelligence artificielle pour ses bêtes Ce qui a convaincu ces professionnels ? Les gains économiques réalisés grâce à l’amélioration de la conduite de l’élevage. « Avec une meilleure détection sur les pathologies et les chaleurs, on peut gagner entre 200 et 500 € par vache. Donc, ce sont des gains de production de l’ordre de 20.000 à 50.000 € par an ».

L’autre avantage concerne, bien entendu, le bien-être de l’animal mais aussi celui de l’éleveur, assure l’entreprise. En effet, d’après elle, plus besoin de se déplacer, en quelques clics, l’agriculteur peut voir tout ce qui se passe dans son exploitation. Une charge mentale moindre pour l’éleveur qui « grâce à ce système peut même partir en vacances. C’est du jamais vu ! Et s’il a le moindre doute, il pourra utiliser la surveillance vidéo », ajoute le chef d’entreprise français. Selon lui, ce système est donc une véritable révolution dans le monde agricole, au même titre que le robot de traite. « Il s’agit véritablement de l’outil le plus légitime et le plus puissant pour la surveillance vidéo. Il a des capacités de détection qui étaient, jusqu’à présent impossibles ».

Et si vous aussi, vous êtes séduit par cette technologie, sachez que pour vous la procurer, il faudra débourser 40 € par vache. Quant à l’installation du système, celle-ci dure une semaine.

A lire aussi en Echo des entreprises

Voir plus d'articles