Sur les traces des chevaux de terroir

Chaque jour, depuis les parkings de délestage du site, vous pourrez embarquer dans les voitures hippomobiles pour vous rendre aux portes d’entrée de la foire. Des navettes assurent également le retour vers les parkings. Observez ces chevaux carrossiers attelés en paire aux spacieuses et confortables calèches. De robe baie pour la plupart, vous les trouverez relativement légers. Ils n’en sont pas moins de race typiquement Ardennaise. Non, les chevaux de trait ne sont pas toujours, ni nécessairement, très lourds. Ça, c’était il y a longtemps, lorsque ces équidés étaient majoritairement convertis pour la boucherie. Ne soyez pas tristes car ils doivent leur salut grâce à cette spéculation par laquelle leur élevage a pérennisé leurs races malgré le développement de la mécanisation.

Entrez sur le site par la « Porte du cheval de trait ardennais » ou par la « Porte des jardins » et munissez-vous d’un plan mis à disposition. À quelques mètres de là, les chevaux de travail seront en activité sur le stand 53.1 du Comité Européen du Cheval de Travail (CECT). Cette année, le cheval « vigneron » y sera mis en valeur. En Belgique, les surfaces croissantes de vignobles et la volonté de préservation des sols donnent à ces animaux de travail une réelle opportunité de développement.

Vous pourrez découvrir sur le stand, le programme qu’a prévu le CECT pendant les quatre jours de l’événement : présentations animées sur « Le cheval de travail et son meneur », démonstrations et expositions d’outils, conférences.

En vous dirigeant vers le grand bâtiment principal de l’événement, le « Libramont Exhibition&Congress » (Lec), arrêtez-vous au stand de « La ferme enchantée » où les animaux de la ferme feront votre émerveillement et surtout celui des enfants. Là aussi, des animations y sont programmées notamment sur les chevaux de travail intitulées « Le cheval de travail ; un cheval de trait qui revient de loin ».

Rejoignez l’allée asphaltée principale du site et dirigez-vous vers l’entrée du hall 2 du Lec où le « Stud Book du cheval de trait ardennais » exhibe les plus beaux sujets de la race. Vous devriez y voir une jument suitée dont le poulain ravi toujours les yeux des enfants.

Poursuivez votre chemin sur l’allée principale. Arrêtez-vous un instant et tendez l’oreille : les enclumes chantent sous les coups de marteaux qui façonnent les fers des équidés. Dans la vaste forge, admirez le travail d’orfèvre des femmes et des hommes qui chaussent les chevaux de trait. Rougis par les braises, les fers marquent les sabots qui dégagent des nuages de fumées odorantes. Vous aurez sans doute du mal à quitter cet endroit magique et apaisant à la fois.

Au terme des journées du vendredi au dimanche, vers 17h30, orientez-vous vers le « Wamerou », le bâtiment logistique de la foire, en contrebas du grand ring. Vous y verrez sortir plusieurs attelages équipés de remorques. Ce sont les chevaux « urbains » qui partent récolter les déchets rassemblés dans les allées par les exposants. Si vous êtes un élu, un agent ou un coordinateur dans une structure communale, vous pourriez encourager l’introduction des chevaux de terroir dans votre zone pour réaliser ce type de prestation. Plusieurs communes en Wallonie l’ont fait en faisant appel à des prestataires de services ; pourquoi pas la vôtre ?

Danse avec les champions et les championnes de Libramont

Les vendredi, samedi et dimanche, à 14h30, installez-vous dans la tribune du grand ring. « Les traits de la Famenne », emmené par Bernard Ridelle, vous présenteront un show où ces animaux vous révéleront toute leur grâce. Un spectacle haut en couleur qui montre que le cheval de trait est aussi un fidèle compagnon de loisir, agile et léger sous la selle.

Le dimanche également, depuis l’ouverture des portes jusqu’au terme de la journée, se déroule le concours national du cheval de trait ardennais sur le « ring des concours ». Cette compétition est très symbolique car elle est à l’origine de la Foire agricole de Libramont ; c’est par elle que tout a commencé. Entrez par la « Porte des jardins » pour atteindre, à main droite, cette zone. Le concours de race commence par les bêtes les plus jeunes pour se terminer, en fin d’après-midi, par les championnats très attendus des juments et des étalons d’âge mûrs. N’hésitez pas à demander aux éleveurs les critères de la race qui font un bon et un beau cheval de trait ardennais.

Dimanche également, à 11h00, dans la salle de conférences du Lec et dans le cadre de la journée thématique sur la viticulture, le CECT tiendra un exposé intitulé « Le cheval de travail, partenaire du viticulteur ». Saviez-vous que le Château d’Annevoie a récemment fait l’acquisition de chevaux de travail « Vignerons » pour réaliser les travaux viticoles ? Nous vous en parlions d’ailleurs dans Le Sillon Belge du 22 février. Le vignoble du « Domaine W », à Tubize fait lui aussi appel à un prestataire de services au cheval pour réaliser les travaux du sol nécessaires à la culture de 11 ha de vigne.

Force tranquille, technique et complicité

Le capital sympathie des chevaux de trait vous a conquis ? Alors vous ne pouvez pas faire l’impasse sur la journée du lundi. Dès l’ouverture des portes, le gratin des meneurs des chevaux de débardage se dirige avec leurs compagnons de travail vers le grand ring. C’est le concours de traction chevaline appelé « Challenge Marc Mousny ». Feu Marc Mousny fut l’un des premiers fervents défenseurs des débardeurs au cheval en Wallonie.

La compétition vous montrera toutes les qualités du duo meneur-cheval. Vous y verrez la dextérité et la précision avec laquelle ces animaux peuvent s’avérer très efficaces en forêt. Vous découvrirez aussi que la complicité du meneur avec son équidé et la technique de conduite peuvent parfois être plus importantes que la musculature développée des chevaux. Entrecoupé par la pause de midi, le challenge s’achève en fin de journée par la remise des prix.

Pour varier les plaisirs et découvrir que les chevaux de trait sont aussi de véritables sportifs, passez du temps au « Concours d’attelage du cheval de trait ardennais » qui se déroule sur le ring des concours.

Mardi et mercredi : Demo Forest et les chevaux polyvalents

Arrivé à Bertrix, suivez les flèches. Après avoir garé votre véhicule sur les parkings dédiés, vous n’aurez qu’à entamer votre visite de quelques minutes avant d’apercevoir les chevaux de travail sur le stand 29 du Comité Européen des Chevaux de Travail (CECT). Le CECT y organise un « Concours international du cheval de travail ». Plusieurs pays y sont représentés : Allemagne, France et Belgique. L’objectif est de montrer la polyvalence des chevaux de terroir : débardage, maraîchage et travaux urbains au travers de 5 épreuves. Chacune, commentée au micro, reflète des réalités du terrain.

Plus loin dans le parcours, le groupe « Meneurs » montre au public comment se font les coupes et l’évacuation des bois. Le trio cheval, meneur et machine y opérant en symbiose.

Sur le stand 29 du CECT, vous pourrez également assister aux démonstrations de débardage au trinqueballe ainsi qu’à deux chevaux de front. Vous aurez aussi l’occasion de vous initier à la conduite d’un cheval au cordeau, une technique de conduite typique de notre terroir. Bonne visite.