Quatre types d’aménagements pour créer de la diversité

Avec sa double casquette d’agriculteur et de chasseur, Benoit Cossée a réalisé une multitude d’aménagements agronomiques, paysagers et environnementaux offrant ainsi le gîte et le couvert à la faune des plaines agricoles. Quatre aménagements sont à épingler : la parcelle aménagée, la mare, le pré-verger et la lisière étagée en bordure de tournière.
La MAEC parcelle aménagée
Il s’agit du terme employé pour désigner une parcelle sur laquelle un couvert pérenne et/ou une rotation de couverts favorables à la faune vont être implantés pour une période minimale de cinq ans. Le couvert pérenne sera composé d’un mélange de fleurs des champs, d’herbacées et de légumineuses.
La rotation de couverts annuels peut, à titre d’exemple, se présenter selon l’ordre de succession suivant : 2024 : semis d’une céréale d’hiver ; 2025 : céréale laissée en place ; 2026 : couvert de printemps diversifié avec du radis fourrager, sarrasin, sorgho, millet, moha et tournesol ; 2027 : trèfle semé au printemps et semis en octobre de froment et triticale ; 2028 : céréale laissée en place ; 2029 : céréales de printemps, radis et tournesol (fin de l’engagement).
La parcelle présentée chez monsieur Cossée était composée d’un couvert annuel de céréales et légumineuses à laquelle s’ajoutait une bande refuge de hautes herbes non fauchées en bordure, le tout sur environ 1 ha. Lièvres, faisans et oiseaux des champs peuvent être observés sur place.
La mare
Le parcellaire comprend des terres situées en fond de vallon, la plupart du temps humide suite à la collecte naturelle des eaux de ruissellement. Cette configuration a permis le creusement d’une mare de quelques dizaines de mètres carrés. Outre le caractère paysager indéniable, c’est un réel atout agronomique et environnemental. Elle joue, en effet, le rôle de zone tampon pour les eaux de ruissellement et permet aussi le développement d’un florilège d’espèces animales et végétales.
« Il était souvent difficile de cultiver correctement dans ce fond de vallon. Plutôt que de s’obstiner pour, in fine, ne pas obtenir un bon rendement, la solution de consacrer cette zone à un aménagement valorisable dans le cadre de la politique agricole commune et utile à la chasse apparaissait logique. Le reste du vallon a d’ailleurs été transformé en tournière enherbée pour être également valorisée par la politique agricole commune. »
Le pré-verger
Le pré-verger était autrefois largement répandu en pourtour de village. Les vergers étaient synonymes d’autonomie alimentaire pour les villageois mais également pour la faune qu’ils abritaient.
Ici, l’implantation d’un verger haute tiges a été réalisée dans une prairie proche d’un bois et dont la fauche ne rencontrait pas une belle valorisation. La plantation de pruniers, cerisiers, pommiers et poiriers de variétés différentes a été en bonne partie subventionnée par les aides de la Pac.
« Actuellement, le verger sert de ressource alimentaire pour la faune dont le chevreuil en hiver et les nichées d’oiseaux au printemps. Lorsque les arbres seront plus vieux et que la production sera plus importante, j’envisagerai de proposer un système d’autocueillette aux habitants du village », livre Benoit Cossée.
L’entretien de la prairie est fait par le pâturage ovin et une aide de 470 €/ha est perçue annuellement.
La lisière étagée en bordure de tournière
Les bords de bosquets et de forêts sont des zones dans lesquelles on ne peut espérer obtenir des résultats culturaux satisfaisant. Afin d’éviter le travail agricole inutile, monsieur Cossée a décidé d’implanter une MAEC « tournière enherbée » autour de ses bosquets. Le couvert herbacé est entretenu par une fauche annuelle et empêche les ligneux de gagner du terrain. Ce type d’aménagement permet de bénéficier d’une aide annuelle de 1.200 €/ha, ce qui n’est pas négligeable
Les arbustes sont recépés tous les deux à trois ans en bordure afin de former un écran plus ou moins dense, semblable à une haie. La faune obtient alors une zone refuge à l’abri des regards et des vents froids de l’hiver.