Feu vert pour les épandages en prairie, mais pas de précipitation
Dès le 16 janvier, les fertilisants organiques rapides peuvent, à nouveau et sous certaines conditions, être épandus en prairie. Les fumiers mous, les lisiers, le purin et les effluents de volaille font partie de cette catégorie d’engrais de ferme. Agronomiquement, et si l’agriculteur en a la possibilité, un peu d’attente supplémentaire est bénéfique pour l’eau.

Les citernes sont pleines. Les agriculteurs attendent le 16 janvier pour pouvoir écouler leur stock d’engrais de ferme à action rapide et en faire profiter leurs prairies. Pour ceux dont la capacité de stockage maximale est atteinte ou en phase de l’être, il vaut mieux profiter d’une ouverture climatique pour épandre dès qu’elle se présente.
Par contre, si l’agriculteur a encore de l’espace de stockage disponible, il est préférable de ne pas se presser. Et ce, dans le but de protéger la ressource en eau. Les conseillers de PROTECT’eau préconisent d’attendre la reprise de la végétation sur la parcelle. Les engrais de ferme sont riches en azote, dont une bonne partie est présente sous forme minérale. L’azote est donc rapidement disponible pour la plante.
Pour optimiser l’efficacité de l’engrais de ferme, il est recommandé d’apporter deux petites quantités (10 à 15 m3) en sortie d’hiver et au début du printemps. En l’apportant donc au moment le plus opportun, l’azote sera mieux valorisé par le couvert prairial. Les pertes dans l’environnement seront, par la même occasion, limitées.
Par la suite, il est recommandé d’appliquer une nouvelle fraction à chaque étape d’exploitation de la prairie. Il est prouvé que les apports pendant les périodes de croissance de la végétation sont les mieux valorisés.
Sous conditions jusqu’au 1er février
Les agriculteurs peuvent épandre, mais sous conditions. L’apport doit être, au maximum, de 80 kg d’azote organique par hectare, et ce jusqu’au 1er février. D’un point de vue agronomique, les besoins de la prairie avant une première exploitation et l’état de la végétation durant la deuxième quinzaine de janvier ne justifient pas un apport plus important à cette période de l’année. Cette restriction octroie une marge de sécurité supplémentaire pour la ressource en eau.

D’autres conditions générales pour l’épandage
L’épandage est régi par plusieurs règles que les agriculteurs doivent respecter. Le Pgda, Programme de gestion durable de l’azote, fixe des consignes de manière à protéger la ressource en eau d’une potentielle contamination. Si l’épandage ne peut être effectué à moins de 6 mètres d’une eau de surface ou en zone d’aléa d’inondation, les conditions météorologiques restent toutefois maîtresses du jeu. Il est interdit d’épandre des fertilisants organiques rapides sur sol gelé. Un sol est considéré comme tel si la température mesurée à la surface est négative durant au moins 24 heures, sans discontinuer. L’interdiction d’épandre est alors applicable à la parcelle. Par contre, pour les sols enneigés, soit recouverts d’un voile blanc neigeux, la restriction porte uniquement sur la partie de la parcelle concernée. Seul l’épandage de fertilisants organiques lents hors zone vulnérable est autorisé sur sol gelé.

Et concrètement, comment gérer les périodes de gel ?
Pour illustrer la théorie développée ici, voici un exemple concret. Au jour 2, le sol est gelé pour une durée inférieure à 24h. L’agriculteur peut donc épandre. Au jour 4, le sol est gelé depuis une période plus longue, ce qui rend l’épandage interdit après ce délai de 24h. Le sol dégèle en fin de jour 4, mais les températures rechutent en jour 5 pour une période de 48h. L’agriculteur ne pourra donc à nouveau plus épandre durant le jour 6.
