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Agribex 2025: un cru meilleur qu’attendu

Alors que les portes d’Agribex se referment pour deux ans, l’heure est au bilan. Si un doute planait au-dessus du salon, en raison de l’absence d’animaux, cette édition 2025 s’est révélée être meilleure qu’attendu. Le visitorat s’inscrit néanmoins en recul, bien qu’un bilan positif ait été dressé par les organisateurs.

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« Agribex s’affirme plus que jamais comme un véritable moteur de la transformation agricole. » C’est en ces termes que s’est exprimée Gracienne Geenens, présidente de la Fédération belge des fournisseurs de machines, bâtiments et équipements pour l’agriculture et les espaces verts (Fedagrim) à l’heure de dresser un bilan de la foire. Avant d’ajouter que tant les visiteurs que les 260 exposants s’étaient montrés enthousiastes vis-à-vis de cette édition « marquée par une atmosphère dynamique, des échanges de grande qualité et une concentration remarquable d’innovations. »

Un visitorat en recul mais qualitatif…

Tim Aerts, président de l’événement bruxellois, s’est lui aussi exprimé positivement, tout en confirmant un sentiment ressenti à travers les allées des palais du Heysel. Le nombre de visiteurs s’affiche, en effet, en baisse, bien que la tendance soit moins importante qu’attendu. Une diminution de 5 % du nombre de visiteurs est évoquée, bien qu’aucun chiffre exact n’ait été communiqué par les organisateurs. On se souviendra que l’édition 2023 avait attiré 75.000 visiteurs.

Ce recul résulte, d’une part, d’une participation plus faible des écoles primaires et secondaires et, d’autre part, de l’absence des concours d’élevage. Il est incontestable que celle-ci a influencé un certain nombre d’agriculteurs, en provenance notamment du sud du pays. Les exposants actifs dans le secteur de l’élevage ont cependant fait part d’une impression positive, malgré la disparition – aussi temporaire que possible ! – des animaux.

« Les visiteurs sont moins nombreux, mais de meilleure qualité », a encore affirmé M. Aerts. Un constat dressé sur base des discussions entendues dans les différents halls de Brussels Expo et étayé par le profil des visiteurs, complété lorsqu’ils achètent leurs entrées en ligne. Pour preuve supplémentaire, le nombre de visiteurs professionnels est resté globalement stable, avec une belle progression durant la journée professionnelle. Ce qu’ont confirmé plusieurs exposants, certains estimant avoir réalisé leur meilleure journée à l’occasion de l’ouverture du salon.

Le positivisme affiché par les organisateurs se reflète par un autre chiffre : un quart de la surface totale dédiée aux stands est d’ores et déjà réservé en vue de l’édition 2027. Et l’espoir est de mise quant au retour du Brussels Livestock Show, malgré un double défi : convaincre la Région bruxelloise d’accepter à nouveau les animaux et miser sur une situation sanitaire autorisant les contacts entre eux.

… avec quelques nuances

Comme lors de chaque événement, ce sentiment n’est pas partagé par tout un chacun. Ainsi, certains exposants ont constaté une baisse sensible des ventes directes sur le salon, une tendance que l’on entend édition après édition. Mais pourrait-il en être autrement ? Nombreux sont désormais les potentiels acheteurs à prendre le temps de comparer le matériel, pour ensuite demander une démonstration ou rendre visite à des confrères déjà équipés avant de passer à l’achat.

Pour les exposants et concessionnaires, ainsi que pour leurs équipes, cela requiert d’aborder le salon différemment. Agribex constitue un lieu d’information, où s’achève une démarche débutée plusieurs semaines ou mois auparavant, parfois dès la foire de Libramont, ou, à l’inverse, où se déclenche un processus dont les retombées ne se concrétiseront que plus tard.

Les fins de journée ont constitué un autre bémol de cette édition 2025. Les halls se vidaient assez rapidement, ce qu’ont déploré plusieurs exposants. Les visiteurs avaient-ils vu tout ce qu’ils souhaitaient voir ? Venaient-ils avec un but précis et quittaient-ils le salon une fois celui-ci atteint ? Ou encore, entendaient-ils éviter les embouteillages typiquement bruxellois ? Autant de questions qui demeurent sans réponse.

L’espace #WeLoveLocal, où des produits locaux étaient proposés à la dégustation et à la vente, a quant à lui fait le plein de visiteurs. Plusieurs observateurs estiment qu’il pourrait être étendu afin d’accueillir davantage d’exposants et de visiteurs.

Enfin, notons que le pôle wallon s’est particulièrement démarqué au cœur du hall 5. Le Centre wallon de recherches agronomiques, le Collège des producteurs, le Service public de Wallonie et l’Agence wallonne pour la promotion d’une agriculture de qualité se partageaient un stand commun où il était possible de puiser de nombreuses informations. A contrario, l’administration flamande brillait par son absence… Il en va de même des banques et autres organisations syndicales, pourtant présentes à Libramont. Et ce, alors qu’Agribex constitue le seul salon national du pays…

Les femmes à l’honneur

Isabelle Huyghe, Ceo de Fedagrim, a souligné l’importance du Ladies’Day, devenu une tradition solidement ancrée d’Agribex. Plusieurs témoignages (à lire en pages 8 à 10) ont d’ailleurs mis en avant la créativité, la résilience et l’esprit d’entreprendre des femmes « qui contribuent chaque jour à construire l’avenir du secteur », n’a-t-elle pas manqué de préciser. Et d’ajouter : « Cette initiative confirme qu’une agriculture moderne, innovante et durable est aussi portée par l’engagement déterminé des femmes ».

Mme Huyghe s’est également montrée satisfaite des exposants qui ont fait preuve de créativité lors de ce Ladies’ Day et ont réservé quelques surprises aux visiteuses. Mention particulière pour l’un d’entre eux qui a mis aux enchères un tracteur au profit de l’association Pink Ribbon, qui se consacre à la lutte contre le cancer du sein. Touché par l’initiative, Fedagrim a souhaité mettre sa pierre à l’édifice, chose concrétisée par un don de 1.000 € au profit de l’association.

Une ambiance prometteuse

Claude Packo, représentant du groupe sectoriel « tracteurs et machines » au sein de Fedagrim, a confirmé que l’agriculture de précision, la robotisation, les capteurs… sont de plus en plus présents dans le monde agricole. « Il ne s’agit plus d’une vision d’avenir mais bien d’une réalité ! » Et d’ajouter : « Les technologies connectées et les applications basées sur les données montrent que l’agriculture évolue vers des modèles plus durables et plus efficaces qui apportent des réponses aux défis climatiques, économiques et sociaux d’aujourd’hui et de demain ».

Jos Lowette, représentant du groupe sectoriel « Distribution » a souligné les efforts déployés par les fabricants pour mettre sur le marché des concepts innovants, répondant aux besoins des agriculteurs et suscitant, selon lui, un vif intérêt des visiteurs. « L’ambiance générale était résolument positive et commercialement prometteuse », a-t-il affirmé. Plusieurs concessionnaires sont donc convaincus que cet intérêt marqué se traduira à court terme par des achats concrets.

La prochaine édition d’Agribex est prévue du 8 au 12 décembre 2027, à Brussels Expo, comme de coutume.

Jérémy Vandegoor

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