Accueil Enseignement

A la HEPH Condorcet: la vivriculture, l’agriculture de demain ?

La vivriculture ou un néologisme qui résume bien le virage actuel de l’agriculture et le retour d’une agriculture urbaine axée sur les cultures vivrières.

Temps de lecture : 3 min

U ne population citadine croissante et une demande accrue pour des produits alimentaires de proximité favorise le développement de ceintures alimentaires autour de nos villes.

En outre, le prix toujours plus élevé des terrains agricoles limitant l’accessibilité à des jeunes agriculteurs les attire vers de nouveaux modes de production agricoles sur des surfaces limitées, peu ou pas exploitées actuellement.

Repenser à des modèles adaptés

Cette revalorisation d’espaces urbains et le développement de filières coopératives alliant la production de nourritures et les enjeux environnementaux conduit les acteurs de l’agronomie à repenser des systèmes de culture adaptés à des petits espaces, en termes d’outils techniques et institutionnels. Les espaces urbains offrent alors des services ecosystémiques diversifiés (réduction des ilôts de chaleur, perméabilité des sols, végétalisation des villes, alimentation, bien-être...).

A but social ou lucratif

Ces nouvelles pratiques en ville tels que les potagers urbains, jardins partagés ou communautaires peuvent avoir un but social permettant un échange entre citoyens déconnectés ou un objectif lucratif pour le développement de nouvelles sociétés innovantes dans la production d’insectes ou de champignons, par exemple.

Un autre axe délimite ces pratiques, le degré de technicité : les cultures indoor (High tech) avec des pratiques autour de la culture hors sols et les cultures outdoor avec le développement de maraichage permaculturel ou du petit élevage. En tout cas, il ne faut certainement pas opposer ces différentes facettes de l’agriculture urbaine ou péri-urbaine.

Un certificat en agriculture urbaine

Répondant à une demande croissante de nos citoyens pour une agriculture de qualité et de proximité, ce certificat a alors été mis en place cette année par la HEPH-Condorcet (Ath) et destiné à des citoyens en quête de changements sociétaux. La formation a précisément pour objectifs d’aborder ces nouveaux outils, dans une approche la plus opérationnelle possible à destination, à la fois de diplômés ou professionnels de l’agronomie mais également de toute autre profession dans les secteurs de la planification territoriale, de la construction, du génie civil et industriel.

Ce certificat en agriculture urbaine et productions hors sols (225 heures de cours sur 6 mois) est le fruit d’une intense réflexion au sein de la HEPH-Condorcet qui se base sur les compétences internes au sein de la HE, en particulier concernant la culture hors-sols et l’éclairage horticole. Cependant, le certificat s’est voulu très généraliste et offre non seulement un aperçu sur des techniques agricoles variées (cultures hors-sols ou pleine-terre) mais aussi permet aux étudiants d’acquérir des compétences en économie sociale, résistance des matériaux et en climatisation nécessaire à l’installation d’une unité de production végétale. Le petit élevage mais aussi les productions urbaines actuelles (champignons, insectes) sont abordées au travers des cours de ce certificat afin de permettre de compléter les potentialités du néo-agricuteur de demain.

Pour cette première année, la mise en place a été une complète réussite, une vingtaine d’étudiants se sont inscrits au certificat avec une mixité entre professionnels et étudiants. Il est à espérer que cette nouvelle génération de vivriculteurs pourra développer une nouvelle vision de l’agriculture.

Matthias Gosselin,

coordinateur du certificat en vivriculture et maitre-assistant– HEPH-Condorcet

A lire aussi en Enseignement

La Sylviculture à l’IPES d’Ath: une passion sans cesse renouvelée... Et des projets plein les cartons !

Enseignement Essentiellement axée à ses débuts sur la gestion forestière et la gestion cynégétique, la formation du troisième degré qualifiant en sylviculture de l’IPES Ath s’est diversifiée, intégrant dans ses cours la gestion des milieux semi-naturels et le développement durable. Les classes de forêt organisées au cœur du massif ardennais illustrent chaque année ces différents thèmes.
Voir plus d'articles