Ford Ranger Raptor: à l’américaine!
Le Ranger se donne le look des gros pick-up américains, avec cette version Raptor bodybuildée. Mais voyons si le style ne nuit pas à la fonction…
Le Ford Ranger est très apprécié chez nous, puisque c’est de loin le pick-up le plus vendu du marché belge. Pour 2019, la gamme profite de quelques modifications, à commencer par un nouveau moteur 2.0 diesel piqué au Transit, qui remplace l’ancien 2.2 TDCi et délivre 170 ch et 420 Nm, voire jusqu’à 213 ch et 500 Nm pour la version biturbo.
Autre nouveauté : l’arrivée de cette version Raptor (uniquement double cabine), développée par le département sportif Ford Performance. Un Ranger bodybuildé, aux ailes élargies de 15 cm et à la suspension rehaussée de 5,1 cm ; le tout posé sur des pneus BF Goodrich à crampons de 17 pouces. À bord, on note de beaux sièges sport en cuir/alcantara, mais le mobilier reste très plastique.
L’esprit ludique
Derrière son look de surfeur, ce pick-up modifie aussi son châssis. Il troque ses doubles triangles avant en acier contre des éléments en aluminium, plus légers mais plus fragiles. Il ajoute aussi à son train arrière rigide une barre de Watt, pour assurer un carrossage plus constant et limiter le roulis. Autre évolution : les ressorts arrière à lames sont remplacés par des ressorts hélicoïdaux, tandis que l’engin s’offre aux 4 coins des amortisseurs spécifiques à gros débattements, fournis par le spécialiste américain Fox.
Ces modifications transfigurent le comportement de ce pick-up, qui devient clairement plus précis et plus confortable sur le bitume, tout en se montrant plus efficace en conduite tout terrain, grâce notamment à une garde au sol atteignant 28,3 cm. Bref, ce Raptor croque tous les types de revêtements à pleine roues et incite à une conduite enjouée pour un pick-up, d’autant qu’il n’est proposé qu’avec le biturbo diesel de 213 ch.
Ses performances sont très honnêtes et ce moteur est associé d’office à une boîte automatique comptant 10 vitesses, celle qui est également montée dans la Mustang ! À l’usage, cette boîte se montre convaincante et douce, mais, malgré les nombreux rapports, elle n’abaisse pas la consommation sur les grands axes car l’étagement est plutôt court. Pour mieux freiner la bête, Ford Performance a remplacé les tambours arrière du Ranger classique par des disques.
Moins utilitaire…
Si le Raptor est assurément l’un des pick-up les plus « cool » du marché, ce n’est pas le plus bosseur… Ses ressorts arrière hélicoïdaux sont moins costauds que de bonnes vieilles lames et ses amortisseurs Fox ne sont pas non plus développés pour supporter de très lourdes charges. Résultat, par rapport aux autres modèles Ranger, ce Raptor perd beaucoup en matière de charge utile (650 kg contre plus d’une tonne) et de poids remorquable (2,5 t contre 3,5)… Il passe par contre toujours partout, grâce à sa transmission intégrale « enclenchable » (non permanente), dotée d’une gamme de vitesses courtes et d’un blocage du pont arrière.
Côté tarif aussi, le Raptor joue la carte du luxe plutôt que celle de la raison : il coûte au minimum 10.000 € HTVA de plus qu’un Ranger classique à moteur équivalent ! Il est donc même plus cher que les nobles pick-up V6 diesel que sont les Mercedes Classe X 350d (258 ch, 43.820 € HTVA) et Volkswagen Amarok 3.0 TDI automatique (à partir de 35.850 € HTVA en 204 ch et de 39.600 € en 258 ch). Bref, ceux qui cherchent une bête de somme utilitaire et pas chère passeront leur chemin… Par contre, les amateurs (aisés…) de pick-up ludiques risquent bien de craquer pour ce Raptor !
