Certains argueront que l’action menée ce lundi à Ciney est purement symbolique mais, les symboles font parfois bouger les choses. D’autres absents invoqueront « trop de travail », « pas le temps », « toujours pour les mêmes », « trop loin », « plus la force »… Ils étaient pourtant nombreux lundi mais auraient pu être plus si nous cessions de croire que les autres vont le faire à notre place et arrêtions de perdre de l’énergie en rivalités. L’agriculture belge forme un tout, le modèle le plus intensif étant bien plus proche de nos modèles extensifs que le meilleur de ce que nous recevrons sans doute des autres continents. Alors, pourquoi ne pas défendre d’une seule voix un prix rémunérateur et une voix au chapitre pour enfin s’affranchir de la toute-puissance de l’industrie ? Pourquoi ne pas faire comprendre aux consommateurs qu’ils ont besoin de nous et que nous avons besoin d’eux ? Personne ne dit que cela sera simple, en témoignent les obstacles que rencontre au quotidien la profession mais, le jeu en vaut certainement la chandelle.
Sur la stèle érigée le long de la N97 à Ciney, en souvenir de l’action d’épandage de lait du 16 septembre 2009, on peut lire « Quand l’injustice devient un droit, la résistance devient une obligation. Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas à déjà perdu », une citation de Bertolt Brecht à méditer que j’associerais volontiers à « Ne baisse pas les bras, tu risquerais de le faire deux secondes avant le miracle ».