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Visite de la sprl Walvert à Thuin, une centrale de biométhanisation toute récente!

La journée dédié aux énergies renouvelables en agriculture organisée il y a quelques temps par le Comice agricole de Soignies s’est achevée à Thuin par une réalisation de beaucoup plus grande ampleur.

Temps de lecture : 3 min

« La centrale de biométhanisation de Thuin s’inscrit dans le développement de stations de biométhanisation de taille moyenne (600 kWél) produisant, à partir de matières premières agricoles disponibles localement », indique Laurent, Hellemans, ingénieur civil, concepteur et gérant de ladite sprl Walvert Thuin, inaugurée le 28 février dernier. La montée en puissance n’était pas encore terminée lors de la visite.

La centrale de biométhanisation est installée sur 63 ares, mais il aurait fallu idéalement disposer d’1 ha.

La production électrique annuelle attendue est de5.000 MWh, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 1500 ménages. L’électricité est injectée sur le réseau électrique. Il y aura octroi de certificats verts.

Il y a également production de chaleur, sous la forme d’eau chaude à 90ºC venant du refroidissement du moteur de cogénération. Cela équivaut à environ 400.000 litres de mazout. L’eau chaude assure le maintien d’une température de 37ºC dans le digesteur, l’excédent est destiné au chauffage du hall sportif. En période estivale, on songe aussi à sécher des plaquettes ou d’autres matières.

Sources d’approvisionnement diverses et variées

Laurent Hellemans table sur les apports suivants, à raison de 25 % chacun : du fumier de bovins, du fumier ou lisier de bovins et porcins, des cultures énergétiques, et enfin, des sous-produits locaux, soit globalement 11 à 12.000 tonnes par an. Les intrants proviennent d’une dizaine d’agriculteurs des environs. D’autres sources, comme les tontes de pelouses, des drèches, des préfanés viennent augmenter le volume total qui part en méthanisation, et qui en sort, même s’il y a des pertes en carbone (le méthane et le CO2 du biogaz).

Le digesteur a un volume de 4.000 m3. Plus de la moitié est enterré. Les agitateurs sont placés dans une jupe, facilitant ainsi l’entretien.
Le digesteur a un volume de 4.000 m3. Plus de la moitié est enterré. Les agitateurs sont placés dans une jupe, facilitant ainsi l’entretien. - J.F.

près digestion, le digestat part en cuve de stockage dont la capacité est de 6 mois. Tout le digestat retourne aux champs, en tenant compte des périodes d’épandage légales. Sa valeur NPK est 6-4-4, poursuit Laurent Hellemans. « Si l’agriculteur apporte 1.000, il récupère 1.200. L’unité de biométhanisation dispose aussi d’un séparateur de phases. On peut amener du sec, reprendre la fraction solide ou la fraction liquide. »

Le maïs, c’est la culture énergétique. Il représente 1 % de la surface agricole utile de la commune de Thuin. Il est acheté 35 euros/tonne rendue, à 33 % de matière sèche, il n’est pas acheté à l’ha. Et il y a un retour de digestat. Tout le maïs n’est pas stocké sur place. L’année 2018 a été difficile, les rendements n’y étaient pas. Laurent Hellemans propose donc un prix supérieur pour compléter l’approvisionnement énergétique du site.

Tous les sites sont différents

Les unités de biométhanisation, c’est un peu comme les fermes : elles sont toutes différentes, même si les productions finales sont sensiblement les mêmes. Par exemple, à Thuin, il y a un seul digesteur et une cuve de stockage. Le digesteur a un volume de 4 millions de l, avec 4 m sous terre et 3 m hors sol. Les intrants y séjournent environ 3 mois. La matière en digestion est infiniment mélangée.

La visite du site, sous la conduite de Laurent Hellemans, son concepteur et gérant.
La visite du site, sous la conduite de Laurent Hellemans, son concepteur et gérant. - J.F.

Le gérant du site signale que les mélangeurs sont placés dans des jupes, des tubes inclinés qui plongent dans la matière en fermentation. Ainsi, il est possible d’assurer les entretiens sans difficultés et sans pertes de biogaz. Le biogaz est maintenu à l’intérieur du digesteur à l’aide d’une double bâche. Après épuration, le biogaz alimente un moteur Jenbacher de 12 cylindres pour lequel il y a une garantie de 10 ans. L’entretien du moteur intervient toutes les 3 semaines.

L’investissement

La réalisation de l’ouvrage a coûté quelque 4 millions d’euros. Quatre partenaires interviennent dans le financement : le privé, la commune et l’Intercomunale Pure de financement du Hainaut (Ifph), et la coopérative citoyenne Clef ; le solde a été financé par emprunt bancaire.

J.F.

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