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NEPG: les meilleurs prix des contrats couvriront-ils la demande croissante de pommes de terre dans le futur?

Tous les intrants ont vu leurs prix augmenter au cours des derniers mois, de l’énergie aux engrais, en passant par les produits phytosanitaires et les prix des matériaux de construction, mais aussi celles machines et des pièces de rechange ! Non seulement les coûts de location d’un hectare de terre ont augmenté, mais les « terres à pommes de terre » sont parfois introuvables !

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Le très récent durcissement des conditions de location en Flandre pourrait avoir une influence sur les développements en Wallonie et en France voisines.

Les derniers prix de contrats des industriels viennent de sortir, et proposent généralement des prix plus élevés que les premiers prix publiés à la fin de l’année dernière. Les prix pour la livraison départ champ sont généralement plus élevés de 2,5 à 4,0 €/100 kg, selon les pays, les transformateurs et/ou les variétés. Certains couvrent les coûts de production beaucoup plus élevés auxquels les producteurs sont confrontés, d’autres pas. Certains industriels, voyant la réticence des producteurs à signer les nouveaux contrats, ont modifié leurs tableaux de prix pour essayer d’inciter plus d’agriculteurs à signer.

Le NEPG exhorte les producteurs à effectuer une analyse précise de leurs coûts de production avant de signer quoi que ce soit. Les coûts de production moyens donnent une indication, mais les calculs individuels sont nécessaires pour prendre une décision.

Les contrats restent muets à propos de questions majeures

Les conditions contractuelles sont plus importantes que les grilles de prix, mais celles-ci sont généralement absentes ou incomplètes. Les principales lacunes des conditions contractuelles sont le fait que la force majeure, le partage des coûts, des charges et des risques (conséquences du changement climatique et de la perte d’encore plus de produits phytos) entre producteurs et transformateurs et la durabilité de la production de pommes de terre tout au long de la chaîne de la pomme de terre ne sont généralement pas mentionnés.

Avec les nouvelles réglementations européennes sur le verdissement de l’agriculture (réforme de la PAC), toute une série de nouveaux défis sont apparus. Les producteurs de pommes de terre pensent que les acheteurs et la société dans son ensemble doivent également prendre leurs responsabilités. Outre les producteurs, le reste de la chaîne de valeur de la pomme de terre doit prendre ses responsabilités si l’on veut que le flux de pommes de terre soit régulier et suffisamment important…

Besoins accrus des transformateurs, réticence des producteurs à y répondre

Différentes entreprises et transformateurs ont investi et investissent encore dans des infrastructures de transformation nouvelles ou rénovées dans toute la zone du NEPG. Ces investissements montrent que les possibilités de développement à long terme du marché des produits finis sont inchangées.

Au cours des deux dernières décennies, le développement du secteur de la pomme de terre de transformation a été stimulé par une demande croissante de produits transformés. Les années à venir pourraient marquer un tournant : les industriels veulent toujours plus de pommes de terre, mais les producteurs n’ont plus la possibilité de produire davantage (pas assez de « terres à pommes de terre », coûts de production trop élevés, baisse des rendements suite au changement climatique, etc.). Le « monde de la pomme de terre » passe d’une crise de la demande à une crise de l’offre. Les producteurs seront-ils aussi désireux de produire des pommes de terre dans les années à venir qu’il y a 5 ou 10 ans ?

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