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Conflit russo-ukrainien : «FARM», un plan européende solidarité alimentaire

Le 24 mars dernier, Emmanuel Macron a annoncé, en tant que président du Conseil de l’UE, la mise en place d’un plan d’urgence pour la sécurité alimentaire. Baptisée « FARM » (l’acronyme de « Food and Agriculture Resilience Mission), cette initiative entend répondre à un risque de famine dans le monde causé par la guerre en Ukraine.

Temps de lecture : 3 min

La guerre en Ukraine et les choix « gravissimes et irresponsables » qui ont été opérés par la Russie font que plusieurs pays comme l’Égypte et d’autres au Maghreb, en Afrique, au proche et Moyen-Orient ont aujourd’hui des difficultés à s’approvisionner en blé et plus largement en céréales.

Une initiative pour « pallier la crise que nous traversons »

C’est pour cette raison que le président français a appelé Moscou à être « responsable » en permettant que les semis en Ukraine aient lieu, faute de quoi la guerre provoquera dans 12 à 18 mois « une crise alimentaire gravissime voire une famine inéluctable ».

« Il faut agir en mobilisant nos céréaliers, nos semenciers, nos transporteurs » a indiqué M. Macron qui a souhaité lancer, en lien direct avec l’Union africaine, « FARM » (« Food and Agriculture Resilience Mission), une initiative comparable à celle d’« ACT-A », pilotée par l’Organisation mondiale de la santé, qui visait à coordonner une réponse globale à la pandémie, qui soit juste et solidaire.

L’initiative a pour but de « pallier la crise que nous traversons ». D’abord en élaborant un plan d’urgence commercial pour apaiser les tensions sur les marchés agricoles, en libérant les stocks de certains pays pour éviter toute situation de pénurie et modérer les hausses de prix.

Elle vise aussi à obtenir un engagement multilatéral à ne pas imposer de restrictions à l’export des matières premières agricoles et la mise en place d’un suivi transparent des obstacles au commerce des produits agricoles et des prix en s’appuyant sur le système mis en place lors de la présidence française du G20.

« Assumer de produire plus dans le respect de nos normes en étant vigilant sur les sujets climatiques »

Ce pilier commercial, a indiqué M. Macron « sera travaillé en lien très étroit avec l’OMC ».

Un second pilier, lié à la solidarité, aura vocation à préparer aux premiers effets de la guerre « dès cet été » avec une action coordonnée des pays producteurs pour relever temporairement les seuils de production sans compromettre les objectifs de durabilité. Ce sera aussi la mise en place d’un mécanisme d’allocation des volumes pour garantir un accès à tous, en particulier des plus vulnérables, en quantité suffisante et à prix raisonnable.

« Ce qui signifie pour nous, d’assumer de produire davantage en respectant nos normes, nos règles, en étant vigilant sur les sujets climatiques et de biodiversité afin de contribuer à un effort de solidarité » a développé le président français.

Le troisième pilier, enfin, portera sur la production dans les pays les plus concernés en augmentant significativement les investissements dans la production alimentaire durable et les chaînes de valeur agricoles résilientes sur tous les continents et « en intensifiant nos opérations pour permettre aux pays qui sont les plus dépendants des importations de la zone russo-ukrainienne de produire davantage sur leur sol ».

Un regard vers l’Afrique

Une dimension en cohérence avec « La Grande muraille verte » lancée en janvier 2021 lors du « One Planet Summit » qui a pour ambition de lutter contre la désertification et les effets du changement climatique dans onze pays d’Afrique.

Le président Macron a également cité l’initiative sur les protéines végétales africaines, qui a été accélérée sous présidence française avec pour but le développement agricole dans les pays allant du Golfe de Guinée jusqu’à la Corne de l’Afrique. L’objectif étant d’aller chercher des approvisionnements en protéines durables sur le continent africain, en complément d’un futur plan protéine européen.

Lequel ne semble pourtant pas rencontrer l’adhésion de la commission. Du moins à ce stade…

Marie-France Vienne

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