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Gros coup de blues chez les vétérinaires

Manque de bras, surcharge administrative, rémunération insuffisante, vétérinaires surexposés au burn-out, menaces de mort… l’Union professionnelle vétérinaire (UPV) a tiré la sonnette d’alarme dimanche à la Foire agricole de Libramont par rapport au mal-être qui traverse toute une profession.

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Face aux ministres fédéral David Clarinval (Classes moyennes et Agriculture) et wallons Willy Borsus (Économie et Agriculture) et Céline Tellier (Bien-être animal), l’UPV a présenté les résultats d’une enquête sur le bien-être psychologique des vétérinaires, leurs attentes et leur profil socio-professionnel. Plus de 500 personnes ont répondu, soit environ un quart des vétérinaires wallons.

Cette enquête montre que seulement un tiers des vétérinaires a confiance en l’avenir ; 70 % des vétérinaires travaillent plus de 40 heures par semaine et 30 % plus de 50 heures par semaine, ce qui les surexpose au burn-out. En outre, « plus d’un vétérinaire sur quatre quitte la profession ou la Belgique dans les trois ans qui suivent son installation », complète Léonard Théron, de l’UPV, pour qui il s’agit là « d’une hémorragie de cerveaux catastrophique quand on connaît la qualité de la formation vétérinaire en Belgique et le coût que cela représente ».

Les vétérinaires disent toutefois aimer leur profession mais la charge administrative (ils sont contrôlés à la fois par l’agence fédérale des médicaments et produits de santé, l’Afsca, et l’administration, en tant qu’indépendants) et l’« astreinte animale » pèsent sur les esprits. Ce dernier concept fait référence « à la charge mentale liée au fait que la vie des animaux dépend de vous et que cela ne s’arrête jamais », explique Léonard Théron.

Dans ce contexte, nombre de professionnels estiment ne pas être suffisamment rémunérés au regard de leurs efforts et des six années d’études universitaires accomplies.

Ajoutez à cela le fait que de plus en plus de vétérinaires se font copieusement insulter sur les réseaux sociaux, voire menacer, quelques fois de mort, par des propriétaires d’animaux domestiques…

« Nous tirons la sonnette d’alarme : dans cinq ans, il n’y aura plus assez de vétérinaires pour renouveler la génération qui s’en va », alerte Léonard Théron.

L’UPV salue néanmoins certaines initiatives politiques positives, entre autres sur l’aide à l’association des vétérinaires et leur personnalité morale, la revalorisation salariale des vétérinaires sous statut d’indépendant de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) ou encore l’appel à projets lancés en Wallonie pour faciliter l’accès et le soin aux animaux des publics fragilisés.

Mais d’autres décisions devront être prises, estime-t-on. L’UPV souhaite aussi la mise en place d’un observatoire permanent de la profession vétérinaire.

Belga

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