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Pour une amélioration de la croissance de la portée

L’ajout de xylanases dans le régime des monogastriques est une pratique largement répandue chez la volaille et chez le porc en croissance afin d’améliorer la valorisation énergétique de la ration. Chez la truie, la pratique est moins répandue alors qu’en lactation l’apport énergétique constitue un défi majeur allant de pair avec l’augmentation progressive de la taille de la portée.

Temps de lecture : 4 min

La capacité d’ingestion des truies en lactation étant limitée, les apports en nutriments sont en général insuffisants pour couvrir leurs besoins. Raison pour laquelle elles puisent dans leurs réserves corporelles au détriment de leur longévité. Au-delà de l’utilisation de ces réserves, la croissance de la portée diminue. Dans ce contexte, une xylanase bactérienne a été testée dans l’alimentation de truies en lactation avec un suivi de leurs performances et celles de leurs porcelets.

Deux lots testés

L’essai a été mené dans les salles de maternité de la porcherie du Centre wallon de recherches agronomiques (Cra-w) à Gembloux. Trente-neuf truies de race Landrace belge (n = 23) ou croisées Landrace belge x Landrace irlandais (n = 16) issues de deux bandes à 5 semaines d’intervalle ont été utilisées pour expérimentation. Elles avaient été inséminées avec de la semence de verrats Piétrain belge.

Les truies sont entrées en maternité une semaine avant les mises bas. Elles y ont été réparties entre deux aliments sur la base de leur parité, poids, épaisseurs de lard dorsal (ELD) et de muscle dorsal (EMD) mesurés au niveau du site P2 le jour précédent.

Les aliments différaient par l’ajout de xylanase à la fabrication : aliment contrôle sans xylanase ajoutée (CTRL, tableau 1) ou aliment avec xylanase bactérienne (XYL).

L’aliment a été distribué depuis le jour de l’entrée en maternité jusqu’au sevrage des porcelets à 4 semaines, soit sur une durée totale de 35 jours.

Notons que lors de l’entrée en maternité (J0) ainsi qu’au sevrage (J35), les truies ont été pesées et les épaisseurs de lard dorsal et de muscle dorsal ont été mesurées. Les quantités d’aliments distribués aux truies à chaque repas ont été enregistrées tout au long de l’essai et pesées. Les éventuels refus ont été pesés et pris en compte pour le calcul de l’ingestion quotidienne.

La taille des portées ainsi que le poids individuel des porcelets ont été déterminés à la naissance avant et après adoptions réalisées exclusivement entre des truies recevant le même aliment. La mortalité des porcelets a été suivie tout au long de la lactation. Les porcelets ont été pesés au sevrage afin d’établir le gain de poids individuel et par portée.

Une meilleure valorisation de la ration

Le tableau 2 présente les résultats des mesures réalisées. Pour les truies, aucune différence n’est observée entre les aliments, tant au niveau de la perte de poids entre l’entrée et la sortie de la maternité, que des pertes d’ELD et d’EMD, malgré une tendance à la réduction d’ingestion des truies du lot XYL au cours de la lactation. Cette réduction pourrait s’expliquer par une régulation de l’ingestion basée sur la balance énergétique. Chez la truie en lactation, ce phénomène de régulation de l’ingestion n’a jamais été décrit à notre connaissance. L’utilisation d’une race non hyperprolifique dans cet essai peut constituer un élément d’explication, mais l’amélioration de la digestibilité est escomptée.

En ce qui concerne les portées, le nombre de porcelets nés vivants et le nombre de jeunes sevrés sont similaires pour les deux aliments, la tendance est la même pour leur poids moyen à la naissance. Par contre, la pesée au sevrage révèle un poids plus élevé des porcelets du lot XYL (+460 g par porcelet et +6 kg par portée).

Cette observation suggère une libération supplémentaire d’énergie de la ration sous l’action de l’enzyme qui a permis une meilleure production laitière. En effet, un essai de digestibilité chez la truie en lactation réalisé avec la même enzyme a indiqué une amélioration de plus de 50 kcal/kg de la digestibilité. La xylanase bactérienne testée a donc permis une meilleure valorisation de la ration par les truies avec un effet favorable sur les performances de croissance de la portée.

Cette recherche a été publiée aux Journées de la Recherche Porcine à Paris en février dernier. Le produit est en cours d’enregistrement pour la truie en Europe et devrait obtenir une autorisation en 2020.

José Wavreille,

Cra-w,

Christelle Boudry,

Belfeed,

Nicolas Hardy,

Dumoulin.

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