
Semences de l’année passée
S’il vous reste encore des semences de l’année dernière, n’oubliez pas de vérifier leur pouvoir de germination. Ceci, même si les semences ont été conservées dans des boîtes et des sacs hermétiques, dans un endroit sec, protégées contre l’humidité. Conservez l’étiquette avec le code du lot de semences. Un test simple pour déterminer la germination est décrit ci-après.
Le test en pratique
L’institut betteravier conseille de semer une centaine de graines à 2 cm de profondeur dans un bac rectangulaire assez large, rempli de terreau tassé. Le bac sera placé à une température constante de 10-12 ºC (maximum 15 ºC) et humecté régulièrement. La germination est observée après 15 jours (les graines qui germent au-delà de 20 jours ne doivent en aucun cas être comptabilisées). Il faut au moins 80 % de plantules levées dans ces conditions pour utiliser le lot de graines.
Ne mélangez pas des graines de 2019 avec les nouvelles graines de 2020 dans vos éléments de semoirs sans avoir fait ce test. Si vous décidez de les utiliser, gardez ces graines pour terminer vos semis plutôt que de les utiliser lors des premiers semis.
Maîtrise des mulots
Un hiver doux et sec est favorable à la survie des mulots. Et bien que l’hiver n’ait pas été sec, on peut s’attendre à des dégâts au moment des semis (les graines sont pelées avant la germination), notamment dans des champs semés avec un couvert végétal ou dans des champs proches des talus enherbés ou des bois.
Il n’existe plus de produits agréés pour lutter contre les attaques de mulots en grandes cultures. Deux solutions de lutte sont envisageables :
– favoriser la prédation naturelle des mulots par les rapaces, via l’installation de perchoirs dans les zones dégagées. Les rapaces aiment avoir une vue panoramique. Plus ils sont haut perchés, plus leur rayon d’observation est grand. Les piquets de support (enterrés d’au moins 40 cm) devraient s’élever au moins à 2 m au-dessus du sol et être très stables. Le perchoir doit être horizontal, bien fixé et en bois brut. Il doit faire 3-5 cm de large et 20 cm de long ;
– pensez à nourrir les mulots préventivement pour qu’ils prennent l’habitude de s’alimenter lorsque la nourriture se fait rare. Cela limitera leur attirance pour les graines de betterave. Ce nourrissage se limitera aux zones à risques : les champs restés longtemps sous engrais vert ou situés à proximité de talus enherbés ou de bois.
Placez des grains non traités, au moins 15 à 20 jours avant le semis, sous une tuile creuse ou dans des bouts de tuyaux en PVC pour les protéger de la pluie et éviter que des oiseaux ne les prélèvent. Il faudra penser à réapprovisionner régulièrement ces appâts jusqu’au moment de la germination des graines de betterave. Veillez à ne pas mettre de graines de betteraves comme nourriture !
Adventices et couverts restants avant le semis
Sur les labours reverdis et les champs avec de nombreuses adventices fortement développés, il est recommandé d’effectuer un traitement pour les détruire car ils ne peuvent pas être contrôlés avec le système FAR après le semis.
On observe également de nombreux champs où le couvert n’est pas détruit par manque de gel. Cela peut causer des problèmes lors du semis et, plus tard, lors du désherbage.
Pour les détruire et éviter les problèmes, il y a deux possibilités :
– la voie chimique : 2 à 4 l/ha de glyphosate 360 g/l ou 1,5 à 3,0 l/ha de glyphosate 480 g/l selon les adventices à détruire, avec une période d’au moins 7 jours avant le semis. À appliquer dans de bonnes conditions : végétation sèche, pas de plantes gelées, température suffisante, pas de pluie juste après le traitement ;
– la voie mécanique : à ce stade de la saison, le broyage est la seule méthode envisageable. Veillez à utiliser des outils animés qui permettent un broyage suffisant de la masse végétale et des tiges des moutardes devenues trop lignifiées. Dans ces conditions, il faudrait idéalement attendre encore 10 à 20 jours avant de semer, le temps minimum nécessaire pour que cette masse végétale ait entamé sa décomposition et que le sol se soit suffisamment ressuyé.
Repousses de betteraves
À cause des conditions hivernales douces, nous avons remarqué que sur de nombreuses parcelles où la betterave a été cultivée l’année dernière (mais aussi là où il y avait des tas de betteraves), les collets de betteraves ont formé de nouvelles feuilles. Ces repousses de betteraves offrent des possibilités de survie et de développement précoce aux pucerons verts qui sont des vecteurs de la jaunisse. L’Irbab recommande donc de détruire ces collets de betteraves le plus rapidement possible, de préférence mécaniquement, et de les enfouir.
